Les anciens du TRAIT d'UNION. MIMET

Les anciens du TRAIT d'UNION.            MIMET

Une belle américaine ! faites vos jeux...

Compte rendu du café des lecteurs n°15 -  2 juin 2018

 

« Une belle Américaine »... La littérature, bien sûr ! et un jeu proposé en fin de cet article!

Nous étions heureux de nous retrouver pour partager notre passion pour la lecture et les écrivains, après le rendez-vous manqué de début mai.

Nous avons voyagé au pays de la littérature américaine ! Juste une première petite incursion (car nous n’en n’aurons jamais vraiment fait le tour), que nous comptons bien prolonger au moins une autre fois…

Nous avons reconnu à cette littérature l’art de raconter de très belles histoires et l’importance des lieux et des grands espaces comme personnages essentiels de ses romans…

 

Nous avons débuté cette symphonie américaine par une lecture d’extraits de

-       Katherine Mosby « Sanctuaires ardents » (1995 ; traduit en 2010)

 

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 Depuis l’arrivée du couple Daniels, la petite bourgade de Winsville, en Virginie, est en émoi. L’intense beauté de Vienna, sa déroutante culture, sa passion immodérée pour les arbres suscite l’admiration des uns, l’effroi des autres, les commentaires de tous. Un jour, Willard s’en va, laisse Vienna élever seule leurs deux enfants, Willa et Elliott, deux sauvageons pétris de curiosité et de connaissances. Dès lors, les rumeurs enflent. Jalousies et désirs se multiplient, se cristallisent. Puis le destin commence à s’acharner sur les Willard. Forte de sa foi païenne, de son appétit de vivre, de l’amour qu’elle porte à Willa et Elliot, Vienna entre alors éperdument en résistance.

Belle écriture, de la poésie et une grande originalité dans le profil de ces beaux personnages, nous vous recommandons vivement ce roman !

 

-          Aimée Bender « La singulière tristesse du gâteau au citron » 2010

 

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Le jour de ses neuf ans, Rose mord avec délice dans le gâteau au citron préparé pour célébrer ce moment de fête. S’ensuit une incroyable révélation : elle parvient précisément à ressentir l’émotion de sa mère lorsqu’elle a confectionné le gâteau. Sous les couches de génoise et de crème, Rose perçoit le désespoir. Ce bouleversement va entraîner la petite fille dans une enquête sur sa famille. Car, chez les Edelstein, tous disposent d’un pouvoir embarrassant : odorat surpuissant ou capacité de se fondre dans le décor au point de disparaître. Pour ces superhéros du quotidien, ce don est un fardeau. Chacun pense être affligé d’un mal unique, d’un pouvoir qu’il faut passer sous silence. Comment vivre lorsque les petits arrangements avec la vérité sont impossibles ? Comment supporter le monde lorsqu’une simple bouchée provoque un séisme intérieur ?

Tendresse, humour, fantaisie, description ciselée du quotidien et des émotions intérieures… des personnages attachants et peu banals, quelle imagination ! recommandé chaudement


- nous avons poursuivi par un très grand écrivain américain, engagé sur le plan social, peut-être le Steinbeck d’aujourd’hui, qui décrit si chaleureusement le monde des petites gens sous le poids d’une vie quotidienne rude et pauvre, Russel Banks, qui a écrit en 2011 « Lointain souvenir de la peau » et bien d’autres tout aussi prenants…

 

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Le Kid, vingt et un ans, classé parmi les délinquants sexuels alors qu’il est encore vierge,  parce qu’il a « chatté » sur internet avec une adolescente (et est donc considéré comme pédophile, et à ce titre interdit d’approcher à moins de 760 mètres tous les lieux où vivent des enfants) récolte 3 mois de prison et 10 ans de  bracelet électronique à la cheville. Il ne lui reste plus pour vivre que les abords de l’aéroport, les marais, ou encore sous le viaduc, où il croise tous les sans-abris,. Depuis toujours livré à lui-même, n'ayant pour ami qu'un iguane et stigmatisé par une société devenue, jusqu'à l'hystérie, adepte du "surveiller et punir", ce jeune homme en rupture suscite l'intérêt d'un certain "Professeur", universitaire à la curiosité dévorante, sociologue atypique qui, dans le cadre de ses travaux sur les sans-abri approche le Kid pour s'instruire de son cas et, peu à peu, semble le prendre sous son aile. Mais il apparaît bientôt que le génial Professeur pourrait être un fabuleux menteur, et un expert en identités multiples.

Russel Banks tend à l’Amérique, dans ce livre, un miroir cruel, une nation déchirée entre puritanisme et consommation effrénée de pornographie, une nation qui veut protéger ses enfants après les avoir transformés, via internet, en proies de choix pour les frustrés…

Roman admirable par sa puissance, évoquant l’exclusion et la solitude,  montrant le courage de l’auteur à prendre à bras-le-corps un tel sujet…

 

-                 Grand coup de cœur encore pour un grand auteur disparu récemment, Pat Conroy, dont nous vous recommandons 3 des romans, et en particulier « Le prince des marées » dont le film adapté du roman nous a tous beaucoup marqués, interprété par Barbra Streisand et Nick Nolte.

                                           

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« Le prince des marées » : Il y avait le père, Henry Wingo, pêcheur de crevettes, violent, buté. La mère, Lila, belle, ambitieuse… Et les disputes, les cris, les coups...Luke, le fils aîné, Tom et Savannah, les jumeaux, auraient peut-être pu, malgré tout, sortir indemnes de leur enfance saccagée. Car ils avaient l'île Melrose, les marais, le parfum d'eau salée de la Caroline du Sud, l'or de ses lunes et de ses soleils... Peut-être auraient-ils échappé aux stigmates du passé, s'il n'y avait eu le moment d'horreur absolue, un soir, dans la petite maison blanche. Et si leur mère ne leur avait pas imposé le silence, les condamnant ainsi à revivre le drame, jour après jour, nuit après nuit.

Dans une Amérique actuelle et méconnue, au coeur du Sud profond, un roman  bouleversant qui mêle humour et tragédie.

 

Et pour (ne pas) en finir avec les écrivains américains :

-          Paul Auster   « 4, 3, 2, 1 »   2018

 

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 À en croire la légende familiale, le grand-père nommé Isaac Reznikoff quitta un jour à pied sa ville natale de Minsk avec cent roubles cousus dans la doublure de sa veste, passa Varsovie puis Berlin, atteignit Hambourg et s’embarqua sur « l’Impératrice de Chine » qui franchit l’Atlantique puis jeta l’ancre dans le port de New York au tout premier jour du XXe siècle. À Ellis Island, par une de ces bifurcations du destin chères à l’auteur, le nouvel arrivant fut rebaptisé Ferguson. Dès lors, en quatre variations biographiques qui se conjuguent, Paul Auster décline les parcours des quatre possibilités du petit-fils de l’immigrant. Quatre trajectoires pour un seul personnage, quatre répliques de Ferguson qui traversent d’un même mouvement l’histoire américaine des fifties et des sixties. Quatre contemporains de Paul Auster lui-même, qui arpente les existences avec l’irrésistible plaisir de raconter qui fait de lui l’un des plus fameux romanciers de notre temps.     

Petit conseil de lectrice pour apprécier ces plus de 1000 pages : peut-être les lire comme l’auteur les a écrites et non comme il les a présentées dans son roman (lire les parties 1 puis 2 puis 3 puis 4 de chaque même personnage, plutôt que les 4 n° 1, puis les 4 n°2….) formule plus complexe à retenir pour percevoir la cohérence de l’ensemble du texte !

A vous de voir…

 

-          Siri Hustvedt « Tout ce que j’aimais »    2005

   

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Une histoire d'amitié sur un fond artistique des années 70. Ici, en l'occurrence, ce sont deux couples qui vivent sur les mêmes rythmes dans les milieux artistiques, emménagent les uns à côté des autres, attendent leur premier enfant ensemble, vivent et traversent de semblables tragédies. Des histoires parallèles qui ne manquent pas de failles ni d'angoisses ni de douleur, de la perte d'un enfant à la toxicomanie d'un autre, de la séparation à la déchirure. Déployant le portrait d'une génération vouée à la réussite, modèle parmi les modèles mais craquant de toutes parts, Siri Hustvedt ajoute clins d'oeil et mises en abîme : aux descriptions de tableaux succèdent des essais sur la boulimie et les désordres de la nutrition, des remarques sur l'hystérie, des relents de Charcot qui sont autant d'échos sur l'étrangeté de l'existence.

 

Puis des auteurs de chez nous ou d’ailleurs :

-          Philippe Claudel « La petite fille de Monsieur Linh » 2007

 

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Monsieur Linh est un vieil homme. Il a quitté son village dévasté par la guerre, n’emportant avec lui qu’une petite valise contenant quelques vêtements usagés, une photo jaunie, une poignée de terre de son pays. Dans ses bras, repose un nouveau-né. Les parents de l’enfant sont morts et Monsieur Linh a décidé de partir avec Sang diû, sa petite fille. Après un long voyage en bateau, ils débarquent dans une ville froide et grise, avec des centaines de réfugiés. Monsieur Linh a tout perdu. Il partage désormais un dortoir avec d’autres exilés qui se moquent de sa maladresse. Dans cette ville inconnue où les gens s’ignorent, il va pourtant se faire un ami, Monsieur Bark, un gros homme solitaire. Ils ne parlent pas la même langue, mais ils comprennent la musique des mots et la pudeur des gestes. Monsieur Linh est un coeur simple, brisé par les guerres et les deuils, qui ne vit plus que pour sa petite fille. Philippe Claudel accompagne ses personnages avec respect et délicatesse. Il célèbre les thèmes universels de l’amitié et de la compassion.

La grâce et la limpidité des grands classiques…

 

-          Francesc Miralles Care Santos « Le plus bel endroit du monde est ici » 2010

 

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Iris, âgée de trente-six ans, est bouleversée par la mort de ses parents dans un accident de voiture. Par un après-midi froid et gris où rien ne semble plus avoir de sens, elle songe à commettre l'irréparable. Quand soudain, elle découvre un petit café auquel elle n'avait jamais prêté attention. Son nom étrange, Le plus bel endroit du monde est ici, ayant éveillé sa curiosité, elle décide de pousser la porte et d'aller s'asseoir à une table. Un jeune Italien vient bientôt l'y rejoindre, il se prénomme Luca. Ensemble, ils commencent à évoquer la vie d'Iris. Pendant six jours d'affilée, ils se retrouvent au même endroit et, progressivement, Iris semble sortir la tête de l'eau. Mais au septième jour, Luca demeure introuvable. Iris comprend qu'elle ne le reverra plus. Ce qu'elle ignore en revanche ce sont les raisons de sa disparition. Mais une chose est certaine, la semaine qui vient de s'écouler avait quelque chose de magique... Au sens propre du terme.

Un petit conte philosophique, écrit sans prétention, léger et lumineux, voir magique.

 

-          Nicolas Werth « La route de la Kolyma » 2012

 

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Durant plus d'un mois, Nicolas Werth, spécialiste reconnu des politiques de violence en URSS et de l'histoire du Goulag en particulier,  va sillonner la Kolyma, région symbole du goulag, la plus éloignée et la plus inaccessible, à la recherche des dernières traces du plus grand ensemble concentrationnaire soviétique.   Il a retrouvé les traces des derniers survivants. Il a visité les rares musées, nés généralement d'initiatives privées, où sont exposés des rares vestiges de la "civilisation goulagienne" encore conservés. Il a sillonné les pistes de la Kolyma, construites par les détenus eux-mêmes pour tenter de retrouver les restes des camps de travail forcé, où les détenus extrayaient, dans des conditions extrêmes (-50° l'hiver) l'or, grande richesse de la Kolyma, le cuivre, l'uranium, le cobalt et d'autres minerais.

Une quête souvent vaine, tant  la nature a repris ses droits, la taîga et la toundra ont englouti les derniers vestiges des camps. Dans ces conditions, comment l'historien peut-il encore appréhender cette civilisation disparue? À travers les seules archives administratives, les récits des derniers survivants?

 

Ce voyage à la recherche de la Kolyma perdue est aussi une réflexion sur le métier d'historien et transmet une énergie tonique, celle que les déportés mettaient à continuer à vivre malgré tout…

 

-          Jean-Pierre Barral « Comprendre les messages de votre corps » 2005

 

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Le corps possède une grande mémoire. Peurs, angoisses, traumatismes, chocs émotionnels et physiques s'y impriment et y restent gravés, en sommeil. Et quand ils se réveillent, lors d'un événement ou à travers une fragilité, c'est parfois sous une autre forme ou à un autre endroit. Les douleurs font leur chemin. C'est ce mystère du corps humain dans sa globalité (physique et psychique) qui intéresse Jean-Pierre Barral, ostéopathe. Il nous explique les rapports qui existent entre nos organes et nos émotions, pour nous permettre de nous libérer des tensions présentes et passées. Car on peut soigner un problème émotionnel en traitant un organe, comme on peut soigner un organe en traitant un problème émotionnel. Vous découvrirez, pour chaque organe, son fonctionnement, les troubles qui peuvent l'affecter, les causes de ces troubles et les moyens de les soigner (sur les plans physique, psychique, alimentaire). Vous pourrez enfin comprendre les messagers que sont le cerveau, les reins, les poumons, le foie, l'estomac, etc. qui participent au grand spectacle des émotions.

Quand lire fait du bien au corps et à l’esprit !

 

-          Frédéric Lenoir « L’oracle della luna » 2008

 

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Qui est Luna, la belle sorcière aux cheveux de feu ? Quelle malédiction frappe le blessé retrouvé dans sa cabane des Abruzzes ? Qui sont les hommes masqués de noir acharnés à sa perte ?

Quelles paroles terribles dissimule ce mystérieux parchemin qui ne doit surtout pas arriver jusqu'aux mains du pape ? Au cours d'un XVIe siècle hanté par les querelles religieuses et philosophiques, le nouveau thriller historique de Frédéric Lenoir nous entraîne des palais aux prisons de Venise, du Mont Athos au bagne des corsaires d'Alger, de Jérusalem au ghetto de Chypre.

Un grand roman d'amour et d'aventures où passion, mort, mystique chrétienne et soufie, astrologie et kabbale rythment la quête initiatique de Giovanni, le jeune paysan qui avait osé lever les yeux sur la fille des Doges.

Thriller historique, conte humaniste et polar palpitant : un roman initiatique !

 

-          Michel Bussi « Nymphéas noirs » 2011

 

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Tout n'est qu'illusion, surtout quand un jeu de miroirs multiplie les indices et brouille les pistes. Pourtant les meurtres qui troublent la quiétude de Giverny, le village cher à Claude Monet, sont bien réels. Au coeur de l'intrigue, trois femmes: une fillette de onze ans douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui voit et sait tout. Et puis, bien sûr, une passion dévastatrice. Le tout sur fond de rumeur de toiles perdues ou volées, dont les fameux Nymphéas noirs. Perdues ou volées, telles les illusions quand passé et présent se confondent et que jeunesse et mort défient le temps

Un étonnant roman policier dont chaque personnage est une énigme.

Professeur à l'université de Rouen, Michel Bussi est l'auteur prolixe de nombreux romans qui ont enchanté plusieurs de nos lectrices !

 

-          Matthieu Larnaudie « Les jeunes gens » 2018

 

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Emmanuel Macron est issu de la promotion Senghor de l’ENA (2002-2004), Depuis lors, la classe Senghor est associée au nom du plus jeune président de la Vème République? Que nous dit l’histoire de cette promotion sur l’évolution de l’ENA, institution parfois décriée mais considérée comme le fleuron de la République, le creuset de son élite ? Vite présents dans les cabinets ministériels, à l’Elysée, dans les ambassades, au directoire des banques et des grandes entreprises, ses élèves ont-ils eu des parcours originaux, novateurs, étonnants ?

Mathieu Larnaudie a rencontré près de trente « Senghor ». Il raconte leurs parcours, leur vision de l’école, explique les ressorts de leur ambition, la façon dont ils ont élaboré leurs carrières. À travers ce dynamique et souvent sympathique club de jeunes gens, se dessine la fabrication d’un réseau de pouvoir dont l’aura est centrale dans l’imaginaire politique français.

 

Pour finir en BD en rendant hommage à un auteur qui vient de disparaître : F’murr en citant le tome 3 du « Génie des alpages » « Barre-toi de mon herbe »

 

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Entre terre et ciel, très haut dans les alpages, juste en dessous des nuages, vivent des héros créés et dessinés par F'murr. Athanase, berger pensif et rêveur, réunit autour de lui des brebis dotées d'un quotient intellectuel élevé, un bélier adulé nommé Romuald, un chien heureux de sa condition de gardien, une jolie bergère court-vêtue et une quantité d'autres personnages en visite sur les sommets. L'amateur de BD reconnaîtra parmi eux des dessinateurs, des critiques, des journalistes, des éditeurs tous croqués par F'murr avec humour et mis en scène en quelques planches dans des situations absurdes et drôles. A lire sans modération…

 

En cette fin d’année scolaire, nous proposons à tous un « jeu littéraire »…

Afin de poursuivre notre voyage en terre américaine, nous avons programmé une nouvelle rencontre autour des auteurs américains (fin juin) et comme ce sera la veille des vacances d’été, nous pensons également partager des polars coup de cœur à emporter dans les valises…

Les participants du café des lecteurs ont choisi un roman américain à lire pour notre prochaine rencontre et/ou dénicheront un de leurs polars coup de cœur sur leurs étagères.

 

Nous invitons tous ceux qui veulent jouer avec nous à en faire de même et tenons à votre disposition une caisse de romans américains et de polars dans lesquels vous pouvez venir fouiller! Il suffit de nous contacter sur ce blog ou par l’adresse-mail:

cat.ned@orange.fr

et rendez-vous sera pris ! Vous pouvez également piocher dans vos livres si vous voulez les partager avec nous…

Venez nombreux jouer avec nous le samedi 30 juin à 10 h

 



05/06/2018
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