Les anciens du TRAIT d'UNION. MIMET

Les anciens du TRAIT d'UNION.            MIMET

Café des Lecteurs


Certaines n'avaient jamais vu la mer

COMPTE-RENDU CAFE DES LECTEURS n° 57 - 13 mai 2023

 

Nous avons commencé notre cinquante-septième rencontre par la lecture à voix haute d’extraits de

- « Certaines n’avaient jamais vu la mer » Julie OTSAKA (2011)

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L'écriture de Julie Otsuka est puissante, poétique, incantatoire. Les visages, les voix, les images, les vies que l'auteur décrit sont ceux de ces Japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXe siècle pour épouser aux Etats-Unis un homme qu'elles n'ont pas choisi.
C'est après une éprouvante traversée de l'océan Pacifique qu'elles recontrent pour la première fois à San Francisco leur futur mari. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui dont elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir.

A la façon d'un choeur antique, leurs voix s'élèvent et racontent leurs misérables vies d'exilées ... leur nuit de noces, souvent brutale, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l'humiliation des Blancs, le rejet par leur progéniture de leur patrimoine et de leur histoire ... Une véritable clameur jusqu'au silence de la guerre. Et l'oubli...

Recommandé par Catherine

 

- « Le paravent de soie rouge » (2002) suivi de « Le paravent déchiré » (2004) Paul COUTURIAU

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1793. L’Angleterre cherche à s’ouvrir les portes de la Chine, l’Empire le plus fermé du monde. Le roi George III envoie une ambassade solennelle au Fils du Ciel en vue d’obtenir de lui d’importants avantages économiques. Le jeune musicien Thomas Charles Perkins, promis à une brillante carrière décide de participer à l'aventure afin de découvrir la musique de ce peuple chinois qui le fascine. Manipulé par ses amis, plongé malgré lui au cœur d’une lutte dont il ignore l’ampleur, le jeune homme est recueilli par la troupe du Paravent de soie rouge.

Avec l'aide de ses amis de la troupe de théâtre et le soutien occulte du futur empereur Jiaqing , il tente de s'acquitter de sa mission ? L'enjeu économique étant trop important pour les Britanniques, et la Chine devenue plus ferme, la guerre de l'opium semble pourtant inévitable. Recommandé par Catherine

 

- « Nos frères inattendus » Amin MALOUF (2020)

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Alec, dessinateur d’âge mûr, et Ève, romancière à succès d’un unique livre mythique, sont les seuls occupants d’un minuscule îlot de la côte atlantique. Ils ne se fréquentent pas, jusqu’au jour où une panne inexplicable de tous les moyens de communication les contraint à sortir de leur jalouse solitude.

Comment s’explique ce black-out ? La planète aurait-elle été victime d’un cataclysme ? Des menaces de conflit nucléaire et de terrorisme à grande échelle planaient déjà. Y aurait-il eu, quelque part dans le monde, un dérapage dévastateur ? Qu’en est-il de l’archipel tout proche? Et du pays ? Et du reste de la planète ?

Alec va peu à peu dénouer le fil du mystère. Grâce à son vieil ami Moro, devenu l’un des proches conseillers du Président des Etats-Unis, il parvient à reconstituer le déroulement précis des événements. Si l’on a échappé au désastre, découvre-t-il, c’est d’une manière si étrange, et si inespérée, que l’Histoire ne pourra plus jamais reprendre son cours d’avant.
La rencontre tumultueuse de nos contemporains déboussolés avec des « frères inattendus » qui se réclament de la Grèce antique, et qui ont su se doter d’un savoir médical beaucoup plus avancé que le nôtre, fait la puissance dramatique de ce roman, tout en lui donnant des allures de conte moderne.

Recommandé par Michèle et Philippe

 

- « Les patients du Docteur Garcia » Almuneda Grandes

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Après la victoire de Franco, le docteur Guillermo García Medina continue de vivre à Madrid sous une fausse identité. Les papiers qui lui ont permis d'éviter le peloton d'exécution lui ont été fournis par son meilleur ami, Manuel Arroyo Benítez, un diplomate républicain à qui il a sauvé la vie en 1937.

En septembre 1946, Manuel revient d'exil avec une dangereuse mission : infiltrer une organisation clandestine d'évasion de criminels nazis, dirigée depuis le quartier d'Argüelles par Clara Stauffer, qui est à la fois allemande et espagnole, nazie et phalangiste. Alors que le docteur García se laisse recruter par Manuel, le nom d'un autre Espagnol croise le destin des deux amis. Adrián Gallardo Ortega, qui a eu son heure de gloire comme boxeur professionnel avant de s'enrôler dans la División Azul, survit péniblement en Allemagne.
Ce dernier ne sait pas encore que quelqu'un souhaite prendre son identité pour fuir dans l'Argentine de Perón.

Recommandé par Michèle et Philippe

 

- « Parfum de glace » Yoko OGAWA (2004)

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Il y a quelque chose dans le suicide de l'être aimé qu'on ne parvient jamais à accepter. C'est le cas de Ryoko, lancée irrésistiblement dans une espèce de quête, gouvernée par la volonté de comprendre pourquoi Hiroyuki, parfumeur de métier, a mis fin à ses jours en buvant de l'éthanol anhydre. Et de partir alors pour la narratrice sur les traces d'un homme étrange et secret. Un voyage dans le temps, qui passe par Prague, par la recomposition des pièces d'un puzzle éclaté, familial, social.

Avec une écriture clinique, presque distanciée, Yôko Ogawa parvient justement à rendre compte de cette quête, des premiers moments passés à la morgue aux souvenirs pêle-mêle, d'un sentiment d'échec aux côtés irrémédiables des choses, d'une conscience rongée par les tourments, jusqu'à l'incapacité à se survivre. Tout ce qu'il y a d'universel dans le ratage, dans un suicide, qui glace et qui demeure ici remarquablement tendu et déployé.

Recommandé par Marie-Claude T.

 

- « La concession du téléphone » Andrea CAMILLERI (2001)

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Vigàta, petite bourgade de Sicile, 1891. Filippo Genuardi, négociant en bois mais surtout jeune dandy consommateur d'innovations technologiques, veut se faire installer une ligne téléphonique. Il écrit pour cela au préfet de région, un Napolitain visiblement paranoïaque. Dans ses hilarantes demandes écrites, " Pippo " Genuardi fait une bête petite faute d'orthographe au nom du préfet et le voilà soupçonné d'être un dangereux agitateur. Suivra, par lettres interposées ou dialogues savoureux, un feu d'artifice de malentendus, mensonges, quiproquos, etc. La mafia locale mettra ainsi son grain de demi-sel dans cette curieuse aventure. Mais pourquoi diable Pippo tient-il tant à avoir le téléphone ?
Recommandé par Marie-Claude T.


- « A mains nues » de Leila Slimani et Clément Ouberide (2020)

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Une biographie (en bande dessinée) de Suzanne Noël, féministe engagée pour le droit de vote des femmes et pionnière de la chirurgie réparatrice. Elle a notamment opéré de nombreux soldats défigurés par les obus de la Première Guerre mondiale aux côtés du professeur Hippolyte Morestin. Tous deux développent des protocoles chirurgicaux révolutionnaires pour rendre leur dignité aux gueules cassées.

Recommandé par Marie-Claude T.

 

- « La tristesse des éléphants » (2017), « Pardonne-lui » (2013), « Loup solitaire » (2015), « Mille petits riens » (2018) Jodi PICOULT

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La tristesse des éléphants : La mère de Jenna, Alice, a disparu lorsque celle-ci n'avait que trois ans. Aujourd'hui, elle en a treize et est bien décidée à retrouver sa trace. Elle n'a qu'une certitude : jamais sa mère ne l'aurait abandonnée. Jenna se met à relire le journal de bord d'Alice, une scientifique qui étudiait le deuil chez les éléphants. Pour progresser dans sa quête, elle s'adjoint les services de Serenity Jones, une voyante qui prétend être en lien avec l'au-delà, et de Virgil Stanhope, l'inspecteur qui avait suivi l'enquête à l'époque.

Pardonne-lui : Sage Singer est une solitaire. Elle dort le jour et travaille la nuit dans une boulangerie, où elle oublie les blessures de la vie en pétrissant le meilleur pain de la ville.
Quand elle rencontre Josef Weber, un vieil homme insomniaque, Sage a enfin le sentiment d’avoir trouvé quelqu’un à qui se confier. Malgré leurs différences, chacun devine les cicatrices intimes de l’autre, et une amitié inattendue voit le jour.

Jusqu’au soir où Josef lui révèle le terrible secret qu’il cache depuis soixante ans et lui demande la plus incroyable des faveurs : le tuer.

Confrontée à un choix moral impossible, Sage fouille dans l’histoire de sa famille pour tenter de résoudre son dilemme. Mais alors qu’elle plonge dans les horreurs de la Seconde Guerre mondiale à la recherche de la vérité, elle découvre que la frontière est parfois bien floue entre amour et trahison, justice et vengeance.

Et elle devra répondre à la plus difficile des questions : certains actes sont-ils impardonnables?

Loup solitaire : Luke Warren est un spécialiste du comportement des loups. Il s'est rendu célèbre en partageant la vie d'une meute pendant près d'un an dans le Grand Nord canadien. Mais à son retour, sa famille s'est disloquée. Sa femme Georgie l'a quitté, son fils Edward a coupé les ponts après une dispute irréparable, et sa fille, Cara, qui vit avec lui, s'est brouillée avec son frère qu'elle considère comme responsable du divorce de ses parents. Depuis cinq ans, Edward vit en Thaïlande, quand un coup de téléphone vient bouleverser son existence : son père est dans le coma à la suite d'un grave accident, et ses deux enfants doivent être présents pour décider de son sort. Cara attend un miracle, mais Edward préconise de cesser l'acharnement thérapeutique et de faire don des organes de Luke. Agit-il par altruisme ou par vengeance ? Que cache son départ au bout du monde ? Jusqu'où Cara ira-t-elle pour l'empêcher de prendre une décision irrévocable ? Et quel est le secret qui la tourmente ? Quand la vie d'un père est dans la balance, qui a le droit de choisir son destin ?

Mille petits riens : Kennedy a renoncé à faire fortune pour défendre les plus démunis en devenant avocate de la défense publique. Le jour où elle rencontre une sage-femme noire accusée d'avoir tué le bébé d'un couple raciste, elle se dit qu'elle tient peut-être là sa première grande affaire. Mais la couleur de peau de sa cliente, une certaine Ruth Jefferson, ne la condamne-t-elle pas d'avance ? Recommandés par Anne et Catherine

 

- « Le chat noir » Edgar Allan POE (1843)

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Un chat noir à l'influence redoutable. Un homme qu'on attire dans une cave et qu'on emmure. Une momie qui parle et se relève de ses bandelettes. Un buveur perdu dans le théâtre de ses rêves. Étranges, troublantes, diaboliques même, ces six nouvelles d'Edgar Allan Poe. Présenté par Virginie

 

- « Partie Italienne » Antoine CHOPLIN (2022)

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Gaspar est un artiste reconnu et sollicité. Pourtant, en ce début de printemps, il ne rêve que de quitter Paris et s'installer Campo dei Fiori, à Rome. Là, à une terrasse de café, devant un jeu d'échecs, il joue contre des amateurs de passage et savoure la beauté des jours.
Un matin, une femme s'installe à sa table pour une partie. Elle s'avère être une adversaire redoutable et gagne très vite. Elle s'appelle Marya, vient de Hongrie. L'histoire entre eux naît sur l'échiquier, avant de se déployer ailleurs, singulière et douce.

Recommandé par Martine

 

- « Disgrâce » John Maxwell COETZEE (1999)

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Âgé de 52 ans et deux fois divorcé, David Lurie enseigne à l'université du Cap. Encore jeune de corps et de coeur, ce Don Juan du campus se laisser aller à un dernier élan de désir, d'amour peut-être, avec une jeune étudiante. Mais l'aventure tourne mal. Convaincu de harcèlement sexuel, David Lurie démissionne.

Réfugié auprès de sa fille Lucy, dans une ferme isolée, il tente de retrouver un sens au seul lien qui compte encore à ses yeux. Mais les temps ont changé. La fracture sociale est arrivée jusqu'au cœur de ce pays et la violence n'épargne pas les campagnes.
Aussi sombre que magnifique, ce roman de J.M. Coetzee jette une lumière glacée et crépusculaire sue la nation arc-en-ciel et consigne l'avènement d'un nouvel âge de fer.

Recommandé par Catherine

 

- « Le fleuve qui nous emporte » José Luis SAMPREDRO (1999)

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Shannon, le jeune Irlandais désespéré par la guerre qu'il a faite en Italie, a trouvé refuge auprès d'une équipe de flotteurs de bois qui descend le Haut-Tage. Emporté par le fleuve, il découvre l'univers quotidien d'une société proche de la terre, imprégnée de picaresque, d'honneur, de violence et de révolte. Il va de rencontre en rencontre dans une traversée initiatique de l'hiver des montagnes à la renaissance du printemps et de la vie. Aux côtés de l'Americano, convalescent des illusions révolutionnaires, de Damaso le cruel, de Galerilla l'enfant qui apprend son métier d'homme et de la troublante Paula, innocente et captive de sa condition de femme jeune et belle dans un monde d'hommes.

Recommandé par Catherine

 

Virginie a offert au café des lecteurs son premier recueil de contes pour enfants « Cinq petits contes à connaître sur le bout des doigts » qui vient d’être publié au Lys Bleu.

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Nous la remercions chaleureusement et le tenons à la disposition de tous ceux qui voudraient le lire.

 

Prochain café des lecteurs samedi 17 juin

 

 


24/05/2023
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C'est égal !

Compte-rendu café des lecteurs n°56 - 8/04/23

 

Par une lecture à voix haute de deux nouvelles de son recueil « C’est égal », nous avons fait connaissance avec Agota KRISTOF, une écrivaine hongroise d'expression francophone.

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À 21 ans, elle quitte son pays, la Hongrie, alors que la révolution des Conseils ouvriers de 1956 est écrasée par l'armée soviétique. Elle s'enfuie et s'installe en Suisse. Son œuvre est marquée par cette migration forcée. Elle travaille tout d'abord en usine, avant de devenir écrivain dans sa langue d'adoption, le français.

Elle va connaître un grand succès avec sa trilogie, racontant l'histoire de jumeaux. Elle a reçu le Prix du Livre européen pour le premier tome, Le Grand Cahier, en 1987 et le Prix du Livre Inter, pour le troisième, Le Troisième Mensonge, en 1992. En 1995, paraît son dernier roman : Hier. En 1997 et en 2007, sont publiés deux recueils de pièces de théâtre: L'Heure grise et Le Monstre et autres pièces. Elle a publié en 2004 aux éditions ZOÉ un récit autobiographique : L'Analphabète et ce recueil de textes anciens inédits : C'est égal.

 

- « Michel Polac, journal ; Pages choisies par Pierre-Emmanuel DAUZAT (1980- 1998)

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On attendait les confidences d'un personnage médiatique, on tombe sur une oeuvre littéraire qui révèle une vérité d'homme absolument fascinante : misanthrope mais curieux, narcissique mais malheureux, parfois masochiste, souvent cruel, avec les autres comme avec lui-même, infatigable colérique qui crie et ne s'arrête jamais. Ces pages choisies livrent le roman d'une vie, la vie dans le monde d'un homme qui se serait voulu hors du monde.

Présenté par Catherine

 

- « Les dépossédés » Robert McLIAM WILSON 2007

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L’auteur de romans nous livre ici un documentaire littéraire. Des visages marqués, des parcours singuliers disant la misère, la dégradation morale et physique, la déshérence : Robert McLiam Wilson raconte la pauvreté, au début des années 1990, dans l'Angleterre ultralibérale du gouvernement Thatcher. Son récit, illustré par les photographies de Donovan Wylie, abandonne toute distance journalistique au profit d'une empathie émue, pudique et profonde.  Recommandé par Catherine

 

- « Les lois de la gravité » Jean TEULE 2003

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Dans trois heures, le lieutenant Pontoise pourra quitter son poste. À cet instant précis, une femme entre dans le commissariat désert et demande à être arrêtée.

Dix ans plus tôt, elle a poussé son mari par la fenêtre de leur appartement du 11e étage. Il les battait, elle et ses enfants. Elle a prétendu qu'il s'agissait d'un suicide et tout le monde l'a crue. Elle veut se dénoncer avant minuit parce qu'elle a des remords et que le lendemain son crime sera prescrit... Tiré d'une histoire vraie. Passionnant et intrigant.

Recommandé par Martine

 

- « Une étincelle de vie » Jody PICOULT 2019

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Hugh McElroy, un négociateur de crise, est appelé sur le site d’une prise d’otages. Un homme armé a fait irruption dans une clinique et a ouvert le feu, faisant plusieurs victimes. Il devient vite évident que le forcené a délibérément ciblé le dernier établissement de santé du Mississippi à pratiquer l’avortement. La situation s’avère délicate ; elle devient cauchemardesque quand Hugh apprend que sa fille unique âgée de quinze ans se trouve à l’intérieur du bâtiment. Mais que fait elle là ?

La question de l’avortement, plus que jamais sensible aux États-Unis, est au cœur de ce roman. Recommandé par Anne-Marie

 

- « Le Judas de Léonard » Léo PERUTZ 2003

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Milan, 1498. Léonard de Vinci, invité à la cour de Ludovic le More, travaille à sa célèbre Cène. Il cherche en vain un modèle pour la figure de son « Judas ». Il a beau hanter les bas-fonds de la grande cité lombarde, passer en revue toutes les canailles du lieu, les vices qu’il découvre sont à l’évidence de ceux que Jésus aurait pardonnés. Or Jésus n’a pas pardonné à Judas… Recommandé par Marie-Claude

 

- « L’affaire Arnolfini ou les secrets du tableau de Van Eyck » Jean-Philippe POSTEL 2016

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Le portrait dit des Époux Arnolfini a été peint par Jan Van Eyck en 1434 : énigmatique, étrangement beau, sans précédent ni équivalent dans l’histoire de la peinture... Cet ouvrage offre un voyage au cœur de ce tableau, qui aimante par sa composition souveraine et suscite l’admiration par sa facture. Touche après touche, l’auteur décrypte les leurres et symboles semés par l’artiste sur sa toile, à l’image d’un roman policier à énigmes. Alors le tableau prend corps, son histoire se tisse de manière évidente et les personnages qui nous regardent dans cette scène immuable prennent vie devant nous… Recommandé par Philippe

 

- « Mort aux italiens : 1893, le massacre d’Aigues-Mortes » Enzo BARNABA 2012

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La Compagnie des Salins du Midi lance à l'été 1893 le recrutement des ouvriers pour le battage et le levage du sel. L'embauche est en réduction en raison de la crise économique que connaît l'Europe alors que la perspective de trouver un emploi saisonnier a attiré, cette année-là, un plus grand nombre d'ouvriers.

Les chefs de colle sont contraints de composer des équipes comprenant des Français et des Italiens. Dès le début de la matinée du 16 août, une rixe éclate entre les deux communautés qui se transforme rapidement en lutte d'honneur.

Recommandé par Christian

 

- « Conscience contre violence » Stephan ZWEIG 1936

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Conscience contre violence est un essai polémique mettant en scène le combat de Sébastien Castellion contre Jean Calvin. Le livre, rédigé en pleine montée du fascisme et de l'extrême-droite en Europe, a été et reste d'une forte actualité, dans la mesure où il se présente comme un coup de boutoir contre toutes les formes de totalitarisme et d'intolérance.

Recommandé par Christian

 

- « Marseille, et la peste débarqua » Fred LEVY, Fred CHABAUD, Michel GOURY 2021

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En 1720, lorsque le Grand Saint-Antoine, un navire marchand revenu du Moyen-Orient, accoste à Marseille, la population est loin d’imaginer le terrible fléau qui va s’abattre sur elle. Et pourtant, la peste est là ! Contenu dans les cales du navire, le bacille contamine très rapidement la ville. Riches, pauvres, nobles, paysans, personne n’est épargné. En moins de deux ans, l’épidémie terrasse près de la moitié de la population.

Découvrons en Docu-BD toute l’histoire de cet épisode tragique, qui marque encore durablement la mémoire collective de la ville. Recommandé par Christian

 

- « Asta » Jon Kalman STEFANSSON 2018

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Reykjavík, début des années 50. Sigvaldi et Helga décident de nommer leur fille Ásta, d’après une grande héroïne de littérature islandaise. Un prénom signifiant amour et qui, croient-ils, ne peut que porter chance à leur fille…

Des années plus tard, Sigvaldi tombe d'une échelle et de remémore toute son existence : il n'a pas été un père à la hauteur, et la vie d'Ásta n'a pas tenu cette promesse de bonheur.
Jón Kalman Stefánsson enjambe les époques et les pays pour nous raconter l'urgence autant que l'impossibilité d'aimer. Recommandé par Françoise B.

 

- « La princesse des glaces » Camilla LAECKBERG 2008

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Erica Falck découvre le cadavre d'une amie d'enfance, Alexandra Wijkner. Impliquée malgré elle dans l'enquête Erica se convainc très vite qu'il ne s'agit pas d'un suicide. Sur ce point l'inspecteur Patrik Hedström, la rejoint.

À la conquête de la vérité, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge clans les strates d'une petite société provinciale qu'elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d'autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d'un peintre clochard - autre mise en scène de suicide. Recommandé par Anne

 

- « Le mage du Kremlin » Giulliano DA EMPOLI 2022

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On l’appelait le « mage du Kremlin ». L’énigmatique Vadim Baranov fut metteur en scène puis producteur d’émissions de télé-réalité avant de devenir l’éminence grise de Poutine, dit le Tsar. Après sa démission du poste de conseiller politique, les légendes sur son compte se multiplient. Jusqu’à ce que, une nuit, il confie son histoire au narrateur de ce livre…

Ce récit nous plonge au cœur du pouvoir russe, où courtisans et oligarques se livrent une guerre de tous les instants. Et où Vadim, devenu le principal spin doctor du régime, transforme un pays entier en un théâtre politique, où il n’est d’autre réalité que l’accomplissement des souhaits du Tsar. Mais Vadim n’est pas un ambitieux comme les autres. Entraîné dans les arcanes de plus en plus sombres du système qu’il a contribué à construire, ce poète égaré parmi les loups fera tout pour s’en sortir.

De la guerre en Tchétchénie à la crise ukrainienne, en passant par les Jeux olympiques de Sotchi, Le mage du Kremlin est le grand roman de la Russie contemporaine. Dévoilant les dessous de l’ère Poutine, il offre une sublime méditation sur le pouvoir.
Recommandé par Patrick

 

- « L’homme qui mentait aux femmes » Carol O’CONNELL 1999

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Le mensonge est le propre de l'homme ; la plupart sont sans conséquence, seuls quelques-uns sont mortels. Celui qui foudroya Amanda Bosch est inavouable.
Brutale et sarcastique, l'inspecteur Kathy Mallory doit s'immerger dans l'univers ouaté des quartiers chics pour tenter de découvrir la vérité. De son côté Charles Butler, l'ami de toujours et adepte du paranormal, aimerait l'aider en faisant parler le fantôme d'Amanda. Caché dans l'herbe haute des mensonges, l'assassin n'est pas loin, prêt à tuer encore s'il se sent menacé.

Recommandé par Catherine

 

Prochain café des lecteurs samedi 13 mai

Et d’ici là : bonnes lectures !


13/04/2023
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Ici, ça va !

COMPTE-RENDU CAFE DES LECTEURS N°55 – 4/03/23

 

Nous commençons par faire connaissance avec Thomas VINAU - lecture d’extraits de « Ici ça va »

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« Ici ça va » (2012) Un jeune couple s'installe dans une maison en apparence abandonnée. Leur idée ? La rénover. Tandis qu'elle chantonne et jardine, lui, à pas prudents, essaie - en remuant les murs et la poussière - de retrouver ses souvenirs dans ce lieu qu'il habita enfant, avant que la mort soudaine de son père coupe le temps en deux. Dans ce paysage d'herbes folles et de rivière, ce sont les gestes les plus simples, les événements les plus ordinaires qui vont réenchanter la vie. La petite voisine, la canne à pêche, les ragondins, le mélodica, le frère...

Dans ce roman, aérien et grave, Thomas Vinau aborde avec la légèreté d'un peintre d'estampes la douleur de l'absence, la fragilité de l'existence, l'art du recommencement.

« Le camp des autres » (2017) Gaspard et son chien s'enfuient dans la forêt.
L'enfant a peur, il a froid, il a faim, il trébuche, il se cache. Il est blessé. Un homme le recueille. Qui est-ce Jean-le-blanc ? Un sorcier, un contrebandier, un professeur ? Avec lui, et d'autres récalcitrants - ceux de la caravane à Pépère qui défraya la chronique au début de XXe siècle - Gaspard va découvrir la vie en marchant sur le monde.

 « Nos cheveux blanchiront avec nos yeux » (2011) Walther quitte la femme qu'il aime pour aller vagabonder du nord au sud, des Flandres laiteuses jusqu'à l'Espagne éclatante. Un voyage qui finira par le ramener presque par hasard à l'essentiel, vers celle qui a su le laisser partir et attendre leur enfant. Composé d'instantanés d'une grande délicatesse, ce roman est conçu en deux parties : les jours d'errance puis la vie à demeure, les lointains dépaysants et l'art des petits riens.

« La part des nuages » (2014) Joseph, 37 ans, mène sa barque comme tout le monde. Atteindre le soir, le lendemain. La fin du mois. Les prochains congés. Finalement, rien n’a changé depuis l’enfance. Mais il n’est plus un enfant, il en a un, Noé, et le bateau tangue. La mère de l’enfant s’en va puis l’enfant à son tour – le temps des vacances.

Joseph commence par grimper dans le cerisier du jardin où il a construit sa cabane. Objectif : ranimer ses rêves. Puis il découvre un second refuge : les autres, leurs histoires, leur présence dehors dans la petite ville.

« Marcello & co » (2022) Voilà l’histoire de l’insistante et hasardeuse collision entre un étudiant tordu et un vieux loup de mer mystérieux. L’histoire de certains qui ont eu vingt ans en l’an 2000 sans trop savoir quoi en faire. L’histoire du fantôme de Marcello Mastroianni. D’un retour vers le futur. D’une enquête sans inspecteur Gadget. D’un jardin secret et d’une étrange tripotée de bestioles. D’une errance, qui pourrait bien finir par se transformer en un chemin.

Chaudement recommandés par Françoise B. et Catherine

 

Nous poursuivons ensuite notre cycle asiatique :

- « L’homme qui ne mentait jamais » LAO SHE 2003

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Quatorze nouvelles où se révèle toute l'éblouissante verve mâtinée d'esprit critique de Lao She. Certaines ont l'éclat mordant de la farce bouffonne, d'autres assombrissent leurs teintes pour évoquer la résistance contre l'envahisseur japonais. Toutes, cependant, puisent à une veine satirique qui s'étonne des dérisoires efforts des hommes pour ajuster leurs rêves avec le réel, et leur image d'eux-mêmes avec les faits.  Présenté par Philippe.

 

- « Les pavots rouges » ALAI 2010

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Écrit sur le Tibet par un Tibétain, le livre raconte l'ascension, l'apogée et la chute, dans les années 30, d'un des clans les plus puissants du pays. Dans la région frontalière du Tibet, aujourd'hui incluse dans la province chinoise du Sichuan, la riche famille Maichi, son puissant chef de clan, sa femme chinoise Han et son fils aîné, règne sans partage sur un immense territoire. Pourtant, c'est le fils cadet du chef de clan, considéré comme un idiot, que l'auteur installe comme narrateur et qui devient l'improbable héros de l'ouvrage. Après son apprentissage de l'amour et du désir, son immersion dans les intrigues familiales, « l'idiot » aura ses premiers contacts avec la politique et le monde qui s'étend au-delà des frontières de leur vaste domaine. Cependant, la fin du monde des clans tibétains commencera du jour où un émissaire des nationalistes chinois viendra proposer au chef Maichi de remplacer leurs traditionnelles cultures de céréales par celles des plants de pavots. Mais bientôt les bouleversements politiques qui surviennent en Chine feront basculer irrémédiablement le monde séculaire de Maichi dans un passé révolu. Peinture puissante d'un monde lointain, l'ouvrage côtoie aussi les rêves, les présages et les prophéties qui animent la psychologie des personnages. Alai a trouvé là un style particulier qui emprunte au réalisme magique. Cela n'empêche pas le livre d'être caustique, parfois burlesque, sensuel, regorgeant de drames intenses et de cadres panoramiques étourdissants.

Recommandé par Françoise D.

 

Nous partageons ensuite nos coups de cœur :

- « Terminus Malaussène » Daniel PENNAC (2023)

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Ici on découvre Pépére, chef de gang, qui a enlevé l'affairiste Lapieta - aux mains des 3 jeunes pour un événement - et Tuc, son fils et accessoirement futur papa du bébé de Marcuja. Vrai méchant, qui va entamer une vraie guerre envers Verdun alias la juge Talvern et la tribu. C'est son histoire très particulière qui a autrefois croisé la route des Malaussene qui nous est racontée jusqu'à un dénouement homérique où nous aurons une naissance (il faut une naissance au moins dans tout bon Malaussene et une bombe). Qui va gagner ?

Recommandé par Patrick.

 

- « Le président est-il devenu fou ? » Patrick WEIL 2022

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William Bullitt, d’abord proche conseiller de T. W. Wilson lors de la négociation du traité de Versailles qui devait, selon les vœux même du président américain, mettre fin à toutes les guerres et poser les fondements d’une paix mondiale via La société des nations, Bullitt démissionne quand il découvre que le Président s’apprête à signer un traité qui dénature ses promesses, puis témoigne à charge contre lui devant le Sénat et l’opinion publique mondiale en septembre 1919. Quelques mois plus tard, à la grande surprise de Bullitt, Wilson sabote volontairement la ratification du traité... Comment un chef d’Etat peut-il détruire ce pour quoi il s’est battu ? La cause de son ahurissant retournement est-elle à plutôt à chercher dans la tête même du Président, son inconscient, ses mécanismes psychiques ? Le Président était-il devenu fou ? Bullitt en discute avec Freud, auprès duquel il suit une psychanalyse.

Grâce à eux, on découvre un nouveau récit de la période 1936-1940 qui précède l’effondrement de la France. Car quatorze ans après sa fracassante démission de 1919, Bullitt est devenu l’un des grands diplomates de Roosevelt, premier ambassadeur américain en URSS, puis à Paris entre 1936 à 1940. On découvre les grands événements internationaux du XXe siècle en compagnie de Lénine, Staline, Roosevelt, Herbert Hoover, de Gaulle, Churchill, Tchang Kaï-chek, Léon Blum, Daladier, Jean Monnet. Et l’on déchire enfin le rideau qui nous obscurcit la vue sur un passé souvent mythifié et mystifié. Recommandé par Christian.

 

- « La carte postale » Anne BEREST 2022

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« La carte postale est arrivée dans notre boîte aux lettres au milieu des traditionnelles cartes de voeux. Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme. Il y avait l’opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale, en explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi.

Ce livre m’a menée cent ans en arrière. J’ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre.

J’ai essayé de comprendre pourquoi ma grand-mère Myriam fut la seule qui échappa à la déportation. Et d’éclaircir les mystères qui entouraient ses deux mariages.
Le roman de mes ancêtres est aussi une quête initiatique sur la signification du mot “Juif” dans une vie laïque. »

À la fois récit des origines et enquête familiale, ce roman est chaudement recommandé par Evelyne.

 

- « Sentier sous la neige » 2007 et « Hommes, bois, abeilles » 2001 Mario RIGONI STERN

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« Sentier sous la neige » : " Là-haut, la montagne est silencieuse et déserte.

La neige qui est tombée en abondance ces jours-ci a effacé les sentiers des bergers, les aires des charbonniers, les tranchées de la Grande Guerre et les aventures des chasseurs. Et c'est sous cette neige que vivent mes souvenirs. " A travers ces courts récits, l'écrivain ne parle pas seulement des sentiers et de la vie sur les montagnes de la haute Vénétie, il évoque aussi son retour de captivité, une promenade imaginaire à ski avec Primo Levi, des histoires de chevreuils, nous montrant un homme en harmonie avec les êtres et la nature.

« Hommes, bois, abeilles » : C'est là une journée particulière dans la vie du narrateur, prisonnier dans un camp de travail autrichien, pendant l'hiver 1943 : la fête de la saint-Hubert, illustrée par une chasse au cerf. Faute d'hommes valides, les chasseurs de la vallée font appel aux détenus. Cette journée de chasse sera celle d'une éphémère liberté, enivrante. Ailleurs, un peu plus tard, le récit d'un prêtre, don Marco, entré dans les ordres mais fin chasseur de lièvres ; ailleurs encore, le travail d'un apiculteur, et le retour d'un émigré italien au pays, cassant sa pipe au milieu des sapins, des prés, des montagnes et des hameaux de son enfance. « Hommes, bois, abeilles » réunit quelques nouvelles, traversées par un même sens, celui de la communion avec la nature. Ici et là, par-delà les temps. Il s'agit moins d'une histoire de chasse, d'animaux, qu'une histoire d'hommes, gouvernés par le goût de la liberté, pleine et entière, fidèle à quelques traditions ancestrales, influencés par les croyances et les légendes, attachés surtout à leurs racines.

Recommandés par Marie-Claude T.

 

- « L’écriture ou la vie » George SEMPRUN1996

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Déporté à Buchenwald, Jorge Semprun est libéré par les troupes de Patton, le 11 avril 1945. L'étudiant du lycée Henri lV, le lauréat du concours général de philosophie, le jeune poète qui connaît déjà tous les intellectuels parisiens découvre à Buchenwald ce qui n'est pas donné à ceux qui n'ont pas connu les camps : vivre sa mort. Un temps, il va croire qu'on peut exorciser la mort par l'écriture. Mais écrire renvoie à la mort. Pour s'arracher à ce cercle vicieux, il sera aidé par une femme, et peut-être par un objet très prosaïque : le parapluie de Bakounine, conservé à Locarno. Dans ce tourbillon de la mémoire, mille scènes, mille histoires rendent ce livre sur la mort extrêmement vivant. Semprun aurait pu se contenter d'écrire des souvenirs, ou un document. Mais il a composé une œuvre d'art, où l'on n'oublie jamais que Weimar, la petite ville de Goethe, n'est qu'à quelques pas de Buchenwald.

Recommandé par Marie-Claude T.

 

 

- « Berthe Morisot » Dominique BONA 2000

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Cette jeune femme en noir, au bouquet de violettes, aux yeux profonds, que peint Manet dans les années 1870, c'est Berthe Morisot. Elle garde sur son visage altier comme un secret. Un modèle parmi d'autres ? Non : la seule femme du groupe des Impressionnistes. Berthe Morisot, née dans la province française en 1841, fille de préfet, peint et expose parmi ce clan d'hommes, ceux qui sont encore des réprouvés sans public, des réfractaires à l'art officiel : Manet, Degas, Monet, Renoir. Ardente mais ténébreuse, douce mais passionnée, aimant la vie de famille mais modèle et amie - et qui sait ? peut-être davantage - d'Edouard Manet dont elle épouse le frère : il y a une énigme dans les silences et les ombres de Berthe Morisot.

Dominique Bona, puisant aux archives inédites, fait tournoyer la fresque de l'Impressionnisme : de Giverny aux plages normandes, de Mallarmé rédigeant des billets doux pour Méry Laurent ou Nina de Callias aux lavandières qui posent pour Renoir, de la sanglante Commune de Paris au règne de la bourgeoisie corsetée, des salles du Louvre aux ateliers de la bohème. Recommandé par Michèle

 

- « Artemisia » Alexandre LAPIERRE 1999

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La première femme peintre qui gagna sa liberté à la force de son pinceau.

En 1611, à Rome, dans un atelier du quartier des artistes, la jeune Artemisia se bat avec fureur pour imposer son talent. Son adversaire le plus redoutable n'est autre que son père, son maître, le célèbre peintre Orazio Gentileschi. Il voudrait cacher au monde la sensualité et surtout le génie de sa fille. Mais la vie va bouleverser ses plans...

Recommandé par Evelyne

 

- « L’irrégulière » Edmonde CHARLES-ROUX 1974

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Mystérieuse pour les intimes, acharnée à effacer toute trace de son passé, de ses origines, de sa famille même, Gabrielle Chanel aura été tout au long de son existence une " irrégulière " dans une société conformiste, et peut-être ne faut-il pas chercher ailleurs le secret de sa prodigieuse réussite. Suivant l'itinéraire inverse de celui qui l'avait menée à Elle, Adrienne, roman dont la célèbre couturière était l'inspiratrice et non le modèle, Edmonde Charles-Roux a dû déblayer une vie entière de mensonges ou d'aveux subtilement travestis pour nous montrer la fillette de forains cévenols, née par hasard à Saumur, l'orpheline oubliée dans un couvent de Corrèze, la petite pensionnaire des chanoinesses de Moulins, qui n'allait pas tarder à devenir " poseuse " dans un beuglant de la garnison. " Gomeuse " à Vichy, et même donneuse d'eau, celle à qui ses nombreux amis donnaient dès vingt ans son surnom devait faire son chemin. " Irrégulière ", certes - au sens équivoque et proustien du terme - mais toujours marginale, indépendante, ambitieuse, et déjà sûre de son destin d'exception. Il n'est guère d'hommes et de femmes célèbres qui ne l'aient approchée, si bien que sa vie se confond avec l'histoire de l'entre-deux-guerres. Cocteau, Picasso, Max Jacob, Reverdy, Misia Sert, son amie de toujours, Diaghilev, Stravinski, ils apparaissent tous ici car ils furent les intimes témoins de cette aventure extraordinaire. A travers cette carrière mouvementée, Edmonde Charles-Roux raconte une femme unique, en même temps qu'elle trace la chronique de soixante-dix années du XXe siècle. Présenté par Laurence

 

- « Les derniers jours de nos pères » Joël DICKER

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Londres, 1940. Soucieux de pallier l’anéantissement de l’armée britannique à Dunkerque, Winston Churchill a une idée qui va changer le cours de la guerre : créer une branche noire des services secrets, le Special Operation Executive (SOE), chargée de mener des actions de sabotage et de renseignement à l’intérieur des lignes ennemies et dont les membres seraient issus des populations locales pour être insoupçonnables. Du jamais vu jusqu’alors.

Quelques mois plus tard, le jeune Paul-Émile quitte Paris pour Londres dans l’espoir de rejoindre la Résistance. Rapidement recruté par le SOE, il est intégré à un groupe de Français qui deviendront ses compagnons de cœur et d’armes. Entraînés et formés de façon intense aux quatre coins de l’Angleterre, ceux qui passeront la sélection se verront bientôt renvoyés en France occupée pour contribuer à la formation des réseaux de résistance. Mais sur le continent, le contre-espionnage allemand est en état d’alerte…

L’existence même du SOE a été longtemps tenue secrète. Soixante-cinq ans après les faits, Les Derniers Jours de nos pères est un des premiers romans à en évoquer la création et à revenir sur les véritables relations entre la Résistance et l’Angleterre de Churchill.

Recommandé par Françoise D.

 

- « Sous la glace » Louise PENNY 2013

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Lorsque l'inspecteur Armand Gamache est chargé d'enquêter sur un nouveau meurtre survenu au sein de la petite communauté de Three Pines, il ne lui faut pas longtemps pour comprendre que la victime ne manquera à personne.

D'ailleurs, personne ne l'a vue se faire électrocuter en plein milieu d'un lac gelé lors d'une compétition de curling. Pourtant, il y a forcément eu des témoins…

Un deuxième roman qui confirme que Louise Penny est l'héritière naturelle d'Agatha Christie.

Recommandé par Anne

 

- « La forêt des renards pendus » Arto PAASILINNA 1996

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Petit malfrat sans envergure, Rafael Juntunen se retrouve à la tête d'une véritable fortune en lingots d'or à la suite d'un hold-up dont il sort indemne mais pas ses deux camarades du crime. Pour eux la prison, pour lui la liberté. Et il ne s'inquiète pas trop Rafael, il profite de sa toute récente fortune, astucieusement cachée sous un tas de fumier, à l'abri des murs de sa ferme en Vehmersalmi. Mais il semble qu'il y ait une justice même chez les gangsters. Ses deux associés ne tardent pas à sortir de prison et la nouvelle va obliger Rafael à faire l'impossible pour sauvegarder son magot face aux justes exigences de ses anciens complices. Amoureux des personnages atypiques et hors normes, Arto Paasilinna nous entraîne à nouveau dans le grand Nord à la suite de marginaux aussi fous que cocasses à la (re)découverte de la nature et des sentiments. Il mène son intrigue tambour battant à l'image de ses traîneaux traversant les espaces blancs, guidés par des chiens sauvages : amour, aventure, humour et soif d'absolu sont alors de mise.

Chaleureusement recommandé par Françoise D.

 

- « La boîte à magie » Camilla LAECKBERG et Henrik FEXEUS 2022

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Qu'est-il arrivé à Tuva, une mère célibataire dont le corps dénudé et transpercé d'épées est retrouvé dans une boîte ? Alors que la scène de crime laisse penser à un tour de magie qui aurait tourné au drame, Mina Dahbiri, détective de renommée et hypocondriaque est dépêchée sur cette affaire des plus burlesques. Nouvelle arrivée dans une équipe de la brigade criminelle de Stockholm, elle ne parvient pas à dénicher la moindre piste intéressante.

Pour multiplier ses chances de résoudre ce crime infâme, elle décide de faire appel à Vincent Walder,

la star mentaliste qui affole le petit écran et la scène suédoise avec ses shows surdimensionnés.

Vivement recommandé par Catherine

 

- « Betty » 2020 et « L’été où tout a fondu »  2016 et 2022 de Tyffany McDANIEL

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« Betty » : "Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne."
La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l’écriture : elle confie sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour, toutes ces histoires n’en forment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler.

Betty raconte les mystères de l’enfance et la perte de l’innocence. À travers la voix de sa jeune narratrice, Tiffany McDaniel chante le pouvoir réparateur des mots et donne naissance à une héroïne universelle.

 

« L’été où tout a fondu » : Été 1984 à Breathed, Ohio. Hanté par la lutte entre le bien et le mal, le procureur Autopsy Bliss publie une annonce dans le journal local : il invite le diable à venir lui rendre visite. Le lendemain, son fils Fielding découvre un jeune garçon à la peau noire et aux yeux d’un vert intense, planté devant le tribunal, qui se présente comme le diable en personne. Cet enfant à l’âme meurtrie, heureux d’être enfin le bienvenu quelque part, serait-il vraiment l’incarnation du mal ? Dubitatifs, les adultes le croient en fugue d’une des fermes voisines, et le shérif lance son enquête. Se produisent alors des événements étranges qui affectent tous les habitants de Breathed, tandis qu’une vague de chaleur infernale frappe la petite ville. Porté par une écriture incandescente, » L’Été où tout a fondu » raconte la quête d’une innocence perdue et vient confirmer le talent exceptionnel d’une romancière à l’imaginaire flamboyant.

Nous avions beaucoup apprécié « Betty » l’an passé, et nous avons dévoré à nouveau avec beaucoup d’intérêt ce deuxième livre de Tiffany McDaniel, qu’elle a écrit en 2016 mais que l’éditeur Gallmeister vient de reprendre à son catalogue. Quelle écriture !

Recommandés par Catherine

 

Merci à tous pour ce café des lecteurs dense, vivant, riche et varié !

 

 

Et à bientôt pour d’autres partages de lectures : samedi 8 avril


19/03/2023
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L'amour est très surestimé

COMPTE-RENDU CAFE DES LECTEURS n°54 – 4/02/23

 

Nous commençons par la lecture d’un extrait d’une nouvelle du recueil « L‘amour est très surestimé » de Brigitte Giraud (Goncourt de la nouvelle 2007)

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Ces nouvelles sur la fin de l’amour, vue parfois par l’œil des enfants, ou très émouvantes quand l’auteure parle des séparations définitives (deuil) sont chaudement recommandées par Catherine

 

Ensuite nous progressons dans notre cycle asiatique (auteurs coréens, chinois et japonais) :

- « Fils de l’eau » GU Biemong-Mo 2013

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Pour échapper à la noyade, un enfant développe des branchies qui lui permettent de vivre dans la solitude de l’eau et le bonheur d’être libre au milieu des poissons. Recueilli par un vieil homme et son petit-fils, il mène avec eux une vie fruste et innocente au bord du lac où ils vivent, forcé de cacher sa singularité aux yeux des autres.

Profondément ancré dans la réalité de la Corée d’aujourd’hui, ce roman distille un charme secret. Imprégné de l’odeur de l’eau et des algues, de la violence de la pluie, il conte l’histoire d’un être à part, dont la différence est à la fois un malheur et une grâce, avant de devenir le moyen de sauver les autres.

Recommandé par Evelyne, Anne, Catherine

 

- « Mémoire de chine » XINRAN 2010

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Ce livre rassemble 11 témoignages de Chinois âgés qui ont vécu à leur manière les grands événements de la Chine du 20ème siècle.

Des documents complémentaires, interviews, lettres d'amour étonnantes, complètent ce tableau. Un résumé est donné avant chaque interview. Ceux-ci sont très détaillés et paraissent libres. Ils situent bien l'environnement de la vie de chaque personne.

Dans un pays aussi vaste, la vision est locale, limitée à une aire géographique de proximité avec l'évocation de l'incidence des événements politiques et leurs conséquences sur le quotidien. Il s'agit, pour la plupart, de Chinois du "peuple", auxquels la parole est habituellement peu donnée.

3 interviews ont particulièrement intéressé Christian :

- Celui de la vielle femme aux remèdes, devenue experte en pharmacopée

- Celui d'un survivant de la longue marche

- Celui du vieux policier; quelques règles et beaucoup d'arbitraire dans ce métier.
A travers ces échanges, beaucoup d'humanité et aussi de ténacité pour survivre dans un environnement de conflits et de pauvreté.

En épilogue un commentaire étonnant de l'auteure : en 2006 les Chinois avaient une totale liberté sur Internet !

Recommandé par Christian

 

- « La plaine » BI Feiyu 2009

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Après deux ans d'absence, le jeune Duan Fang rentre au village des Wang. Au fil des saisons, nous allons le suivre dans sa redécouverte de la vie aux champs, l'ardent amour qu'il porte à une jeune fille qui ne lui est pas destinée, sa lutte pour échapper à un destin tout tracé.
Dans le village des Wang, toutes les hiérarchies ont été bouleversées par le passage de la Révolution culturelle, et le notable d'avant est le proscrit d'aujourd'hui. Bi Feiyu s'attache à une multitude de personnages hauts en couleur, comme "ce médecin aux pieds nus" qui fabrique en secret du soda dans ses flacons de sérum physiologique ; Vieux Harpon, poursuivi par le fantôme du riche propriétaire terrien dont il a récupéré la maison ; Monsieur Gu, un "droitiste" converti qui déchiffre le monde à l'aune de l'oeuvre de Karl Marx ; ou la belle Manling, une "jeune instruite" envoyée se former chez les paysans et devenue la très zélée secrétaire du Parti, éperdument amoureuse de Duan Fang.

Recommandé par Anne

 

- « Jardin de printemps » SHIBASAKI Tomoka 2016

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Jardin de printemps, c’est d’abord un livre de photographies, celles d’une maison bleue avec son jardin au cœur de Tokyo, instantanés de la vie d’un couple heureux il y a une vingtaine d’années. Les saisons passent, les locataires aussi. Ils se rencontrent, se croisent. D’un balcon ou sur un chemin, ils sont comme aimantés par cette maison endormie. Dans ce roman amical et rêveur, tout est en léger décalage, au bord de chavirer, seuls les lieux semblent à même de révéler ce qui flotte à la surface de notre cœur. L’immeuble où habite Tarô, promis à la démolition et qui se vide peu à peu, la vieille demeure de style occidental, paradis perdu qui un jour reprend vie, réactive la possibilité du bonheur. Qui n’a jamais rêvé de pénétrer dans une belle maison abandonnée pour en percer le secret ?

Recommandé par Françoise B.


Il reste encore des livres de littérature asiatique distribués en décembre à chacun, à présenter mais déjà nous sommes heureux d’avoir découvert des auteurs que nous ne connaissions pas encore pour la plupart, et qui ont constitué un très bon cru dans des genres très différents : social, politique, historique, poétique…

 

- « Le cœur cousu » Carole MARTINEZ 2007

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Frasquita Carasco a dans son village du sud de l'Espagne une réputation de magicienne, ou de sorcière. Ses dons se transmettent aux vêtements qu'elle coud, aux objets qu'elle brode : les fleurs de tissu créées pour une robe de mariée sont tellement vivantes qu'elles faneront sous le regard jaloux des villageoises ; un éventail reproduit avec une telle perfection les ailes d'un papillon qu'il s'envolera par la fenêtre : le cœur de soie qu'elle cache sous le vêtement de la Madone menée en procession semble palpiter miraculeusement...

Frasquita a été jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs. Réprouvée par le village pour cet adultère, la voilà condamnée à l'errance à travers l'Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang, suivie de ses marmots eux aussi pourvus - ou accablés - de dons surnaturels...

Le roman fait alterner les passages lyriques et les anecdotes cocasses on cruelles. Le merveilleux ici n'est jamais forcé : il s'inscrit naturellement dans le cycle tragique de la vie.

Recommandé par Anne

 

- « Le voyage dans le passé » Stefan ZWEIG 1976

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Le Voyage dans le passé, c'est le récit des retrouvailles entre un homme et une femme qui se sont naguère aimés - et voudraient s'aimer encore. Mais l'amour peut-il résister à l'usure du temps, à la trahison, à la tragédie. Un texte bouleversant, inédit en français, où l'on retrouve toute la subtilité de l'art de Zweig.

Recommandé par Virginie

 

Dans le cadre du roman classique du jour, Virginie nous a présenté :

- « La bête humaine » Emile ZOLA  1890

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La bête humaine, c'est le conducteur de train Lantier, le fils de la pauvre Gervaise de L'Assommoir et la victime d'une folie homicide. S'il désire une femme, un atroce désir de sang l'étreint. La bête humaine, c'est aussi sa locomotive à vapeur, la Lison, une puissante machine aimée et entretenue comme une maîtresse. Avec elle, il affronte une tempête de neige sur la ligne Paris-Le Havre et une effroyable catastrophe ferroviaire. C'est Séverine aussi, une femme douce qui aide pourtant son mari à tuer et projette de l'éliminer à son tour pour pouvoir vivre sa passion avec Lantier.

Dans cette fresque tourmentée d'amour et de mort, Zola peint la part sauvage de l'homme, qu'il soit bourgeois ou employé des Chemins de fer français.

 

- « La petite menteuse » Pascale ROBERT-DIARD 2022

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A quinze ans, Lisa est une adolescente en vrac, à la spontanéité déroutante. Elle a eu des seins avant les autres filles. Des seins qui excitent les garçons.

Mais Lisa change et devient sombre. Elle semble en permanence au bord des larmes. Acculée par ses professeurs, elle finit par avouer. Un homme a abusé d'elle, plusieurs fois.
Les soupçons se portent sur Marco, un ouvrier venu faire des travaux chez ses parents. Marco n'a jamais été longtemps avec une femme. Il a essayé les hommes. Il boit trop. Il écrit des lettres rageuses pour sa défense, pleines de points d'exclamation. Sans hésitation, Marco est condamné à dix ans de prison.

Lors du procès en appel, Lisa est majeure. Elle débarque dans le bureau d'Alice, une avocate de la petite ville de province. "Je préfère être défendue par une femme."
C'est comme cela que tout a commencé.

Recommandé par Evelyne.

 

- « L’irrégulière » Edmonde Charles-Roux 2001

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Mystérieuse pour les intimes, acharnée à effacer toute trace de son passé, de ses origines, de sa famille même, Gabrielle Chanel aura été tout au long de son existence une " irrégulière" dans une société conformiste, et peut-être ne faut-il pas chercher ailleurs le secret de sa prodigieuse réussite. Suivant l'itinéraire inverse de celui qui l'avait menée à Elle, Adrienne, roman dont la célèbre couturière était l'inspiratrice et non le modèle, Edmonde Charles-Roux a dû déblayer une vie entière de mensonges ou d'aveux subtilement travestis pour nous montrer la fillette de forains cévenols, née par hasard à Saumur, l'orpheline oubliée dans un couvent de Corrèze, la petite pensionnaire des chanoinesses de Moulins, qui n'allait pas tarder à devenir " poseuse " dans un beuglant de la garnison, où elle chantait " Qui qu'a vu Coco dans l'Trocadéro ? ". " Gomeuse " à Vichy, et même donneuse d'eau, celle à qui ses nombreux amis donnaient dès vingt ans son surnom, devait faire son chemin. " Irrégulière ", certes - au sens équivoque et proustien du terme - mais toujours marginale, indépendante, ambitieuse, et déjà sûre de son destin d'exception. Il n'est guère d'hommes et de femmes célèbres qui ne l'aient approchée, si bien que sa vie se confond avec l'histoire de l'entre-deux-guerres. Cocteau, Picasso, Max Jacob, Reverdy, Misia Sert, son amie de toujours, Diaghilev, Stravinski, ils apparaissent tous ici car ils furent les intimes témoins de cette aventure extraordinaire. A travers cette carrière mouvementée, Edmonde Charles-Roux raconte une femme unique, en même temps qu'elle trace la chronique de soixante-dix années du XXe siècle. Ce portrait d'une célèbre inconnue est beaucoup plus qu'un portrait : l'épopée d'un roman vécu et vécu comme un roman par son héroïne.

Recommandé par Laurence

 

- « L’île haute » Valentine GOBY 2022

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Un enfant arrive en hiver dans une région de haute montagne. Parisien il découvre la neige pour la première fois. Un décor impensé, impensable se dresse devant lui, cerné de pics et de glaciers qui par instant se dessinent dans l'épaisseur du brouillard. Là-haut, la nature règne en maître au rythme des saisons, ces cycles immuables au cours desquels des hommes et des femmes, des gosses, aux vies modestes mais d'une humanité décuplée par le sens et la nécessité de leurs tâches, vont partager leur monde avec ce citadin, ébahi.
Recommandé par Patrick et Catherine.

 

- « La fureur des mal-aimés » Elsa ROCH 2021

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La fureur des mal-aimés : Paris, veille de Noël, de nos jours. Comme tous les soirs ou presque, le commissaire Amaury Marsac va s’asseoir sur un banc dans le square du Vert-Galant, sa soupape pour chasser les horreurs du métier avant de rentrer chez lui. Mais cette nuit-là, son refuge a été gagné par le Mal : dans une poubelle du jardin public gît un cadavre au ventre ouvert, rempli de mort-aux-rats.

Paris, mars 1995. Alex a 15 ans, il a fui l’appartement familial et est à la rue. Mais il résiste au désespoir, car dès que possible il va partir, il va la retrouver, il n’y a qu’Elle qui compte désormais dans sa vie. Et ensemble, ils surmonteront tout.

Lorsque les chemins de Marsac et d’Alex convergent, chacun se méprend en pensant avoir connu le pire…

Une bouleversante variation sur les enfances brisées, mais aussi la puissance de la fraternité.

Recommandés par Patrick, Anne et Catherine (ainsi que les deux autres romans de cette auteure française).

 

- « Disparaître » Lionel DUROY 2022

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À l'âge où il est d'usage d'envisager un repos bien mérité, Lionel Duroy a choisi d'enfourcher son vélo et de s'en aller vers ces endroits qui l'ont toujours fasciné : la Roumanie, la Moldavie, la Transnistrie... et peut-être Stalingrad. Il avait l'idée de rouler sans autre projet que de jouir du plaisir d'exister, jusqu'à s'épuiser, pour finalement passer seul et sans cérémonie de l'autre côté. Disparaître. Il l'a tenté, mais la vie est un roman qu'il a fini par écrire.

Recommandé par Catherine.

 

Prochain café des lecteurs le samedi 4 mars

On y conclura notre cycle asiatique…


11/02/2023
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19Q4 ou l'asie à l'honneur

Compte-rendu café des lecteurs n°53 - 7/01/23

 

En ce début d’année 2023, nous vous souhaitons à tous une année faite de partage de belles lectures, à l’image de nos très riches échanges lors de cette 53ième édition !

Cette année démarre sur la lecture de littératures asiatiques (coréenne, japonaise, chinoise) grâce aux cadeaux d’Anne-Marie qui provenaient de la fermeture d’Harmonia Mundi, et qui vont tourner auprès de ceux qui le souhaiteront.

 

Catherine nous a invité au voyage fantastique (aux deux sens du terme) de la trilogie de Haruki MURAKAMI « 1Q84 » (2009 – 2010)

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Le titre est une référence au roman 1984 de George Orwell, car en japonais, on prononce « Q » et « 9 », de la même façon. L'action se passe en 1984 ; Mais, à la différence du roman d'Orwell, l'intrusion d'un Big Brother unique est ici remplacée par celle de personnages surnaturels et maléfiques, les « Little People », qui font entendre leur « voix » par l'intermédiaire du gourou de la secte des « Précurseurs », et qui entrent dans la pensée des gens sans que ceux-ci en aient conscience.

La trame narrative raconte l'histoire par les points de vue d'Aomamé et Tengo. Dans le troisième tome on voit aussi l'histoire par le regard de Ushikawa.

Aomamé, 30 ans,  professeur d'arts martiaux, est fille de croyants de la secte des « témoins » et a été élevée dans cette communauté jusqu'à l'âge de 11 ans, puis quitte le domicile parental, en désaccord avec leurs croyances. Aomamé est une jeune femme secrète et solitaire qui travaille aussi comme tueuse à gages pour des missions dont l'objectif est toujours d'éliminer des hommes qui ont commis des violences à l'encontre de femmes.

Tengo Kawana, 29 ans, lecteur chez un éditeur, écrit mais n'a jamais encore réussi d'œuvre accomplie. Il est le fils d'un collecteur de la redevance pour la chaîne de télévision japonaise NHK. Son éditeur, Komatsu, lui demande de réécrire en secret La Chrysalide de l'air, un manuscrit maladroit mais très original reçu d'une jeune fille de 17 ans, Fukaéri, pour le présenter au prix littéraire des jeunes auteurs.

Aomamé et Tengo se sont connus fugitivement à l'âge de dix ans alors qu'ils étaient élèves de la même classe. Bien qu'ils se soient perdus de vue, cet attachement, peut-être dû au fait que leurs parents les forçaient à les accompagner le dimanche lors de leurs démarches de porte-à-porte, les unit mystérieusement comme un philtre d'amour. Ils se rapprochent l'un de l'autre tout au long des trois volumes du récit, alors qu'ils se trouvent dans un monde décalé qu'Aomamé appelle « 1Q84 ».

N’hésitez pas à embarquer dans ce voyage fantastique, ça vaut le détour tant c’est inhabituel et ça va décoiffer ! Que demander de mieux en ce début d’année !

Recommandé par Catherine

 

- « Toutes les choses de notre vie » Sok-Young HWHANG (2016)

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Gros-Yeux a quatorze ans lorsqu’il arrive avec sa mère dans l’immense décharge à ciel ouvert de Séoul. Là vivent pas moins de deux mille foyers, dans des cahutes accrochées au flanc de la montagne d’ordures, en une société fortement hiérarchisée dont le moindre aspect – travail, vêtements, nourriture, logement – provient des rebuts du monde extérieur.
Gros-Yeux se lie d’amitié avec un garçon disgracié, un peu simple d’esprit, qui lui fait découvrir les anciens habitants du site, ou plutôt leurs esprits bienveillants, lorsque l’île de la décharge était encore une terre vouée aux cultures agricoles et aux cultes chamaniques.
Car ce sont les êtres démunis, abandonnés des hommes, enfants, marginaux, infirmes, qui entretiennent la mémoire de ce qui n’est plus, l’étincelle du vivant là où tout se périme et se corrompt. Ils communiquent avec l’invisible, un monde où tout respire et vit ensemble.
Hwang Sok-yong (écrivain coréen) ne donne pas de leçons, il donne à voir.

Présenté par Marie-Claude.

 

- « Funérailles célestes » XINRAN (2005)

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Funérailles célestes est une histoire d'amour et de perte, de loyauté et de fidélité au-delà de la mort. Xinran dresse le portrait exceptionnel d'une femme et d'une terre, le Tibet, toutes les deux à la merci du destin et de la politique. En 1956, Wen et Kejun sont de jeunes étudiants en médecine, remplis de l'espoir des premières années du communisme en Chine. Par idéal, Kejun s'enrôle dans l'armée comme médecin. Peu après, Wen apprend la mort de son mari au combat sur les plateaux tibétains. Refusant de croire à cette nouvelle, elle part à sa recherche et découvre un paysage auquel rien ne l'a préparée - le silence, l'altitude, le vide sont terrifiants. Perdue dans les montagnes du nord, recueillie par une famille tibétaine, elle apprend à respecter leurs coutumes et leur culture. Après trente années d'errance, son opiniâtreté lui permet de découvrir ce qui est arrivé à son mari... Quand Wen retourne finalement en Chine, elle retrouve un pays profondément changé par la Révolution culturelle et Deng Xiaoping. Mais elle aussi a changé : en Chine, elle avait toujours été poussée par le matérialisme ; au Tibet, elle a découvert la spiritualité. (histoire vraie)

Recommandé par Laurence, Françoise B. et Catherine

 

- « Tant que le café est encore chaud » (2021) et « Le café du temps retrouvé » (2022) Toshikazu KAWAGUCHI

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« Tant que le café est encore chaud » : Dans une petite ruelle de Tokyo se trouve Funiculi Funicula, un petit établissement au sujet duquel circulent mille légendes. On raconte notamment qu’en y dégustant un délicieux café, on peut retourner dans le passé. Mais ce voyage comporte des règles : il ne changera pas le présent et dure tant que le café est encore chaud. Quatre femmes vont vivre cette singulière expérience.

Vendu à plus d’un million d’exemplaires au Japon, traduit dans plus de trente pays, le roman de Toshikazu Kawaguchi a touché les lecteurs du monde entier.

Ce délicat roman introspectif est aussi une belle réflexion sur le temps qui passe, et il s’en dégage une douce philosophie qui nous incite à vivre pleinement le présent. Bernard Babkine. Un roman émouvant sur le pardon, l’amour, la mémoire.

« Le café du temps retrouvé » : La légende raconte qu’un petit café tokyoïte propose une expérience unique à ses clients : voyager dans le passé… le temps d’une tasse de café.
Gôtarô voudrait revoir un ami décédé il y a plus de vingt ans; Yukio, dire à sa mère combien il s’en veut de n’avoir été plus près d’elle ; Katsuki, retrouver la jeune fille qu’il regrette de n’avoir épousé; Kiyoshi, un vieil enquêteur, offrir sa à femme le plus précieux des cadeaux…
Se réconcilieront-ils avec leur passé ?

Présenté par Françoise B.

 

- « Histoire de ma vie » Lao SHE (1982)

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Avec une simplicité poignante traversée d'humour, un vieux Chinois raconte sa vie : abandonné par sa femme qui lui laisse leurs deux enfants, il a dû quitter son échoppe d'artisan pour s'engager dans la police où il est resté vingt ans avant d'être renvoyé. Il a assisté à la fin de l'Empire, au soulèvement des soldats, au changement de régime et aux premières années de la République.

Les rues de Pékin prennent vie, toute une foule d'artisans, de commerçants, de policiers et de soldats s'anime dans les derniers feux d'un monde qui va disparaître.
L'auteur chinois de la grande fresque historique « Quatre générations sous un même toit » retrace dans cet émouvant récit le désarroi d'un homme vieillissant face au monde qui change. Ce texte est extrait de « Gens de Pékin ».

Présenté par Marie-Claude.

 

- « Eloge de l’ombre » Junichirô TANIZAKI (1933)

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L'auteur, obsédé par le thème de l'occidentalisation du Japon, défend une esthétique de la pénombre en réaction à l'esthétique occidentale où tout est éclairé. Il s'emploie à comparer divers usages de la lumière et de l'éclairage chez les Japonais et les Occidentaux et souligne en particulier l'importance du tokonoma dans ce jeu du clair-obscur.

De plus, fidèle à l'esthétique du Sabi, il revendique la patine des objets par opposition à la manie de la propreté occidentale. Ainsi, il passe en revue les éléments de l'architecture ancienne, des temples, des palais, des maisons, les accessoires de la vie courante et les matières dont ils sont faits — bois, laques, céramiques, papiers, métaux —, et compare l'usage qui en est fait dans les modes de vie traditionnels en Occident et au Japon. Si l'Occidental préfère généralement l'éclat, le brillant, la netteté, le Japonais préfère les reflets adoucis, la patine, « le lustre des mains ».

Recommandé par Virginie.

 

Nous avons reparlé de « Vivre vite » Brigitte GIRAUD (2022) ; et de « Le beau mystère » Louise PENNY (2012) puisque cette fois encore d’autres membres les ont lus et qu’ils se rangent dans les enthousiastes ou au contraire, les réservés, ou encore, les moitié-moitié…

   

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- « Porca miseria » Tonino BENACQUISTA (2022)

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« Les mots français que j’entends ma mère prononcer le plus souvent sont cholestérol et contrariété. Je m’étonne qu’une femme ayant tant de mal à amadouer sa langue d’adoption puisse connaître deux termes selon moi si savants. Contrariété l’emporte de loin. Elle finit par se l’approprier comme s’il la débarrassait du devoir d’aller mieux, et qu’une fois prononcé, rien ne l’obligeait à développer, tout était dit, contrariété.

Les soirs où l’affrontement avec son mari devient inévitable, elle assène le mot ruine, en italien, c’est la note la plus aiguë de son lamento, la rouiiiina, dont le sens est sans équivoque : c’est l’émigration, le départ maudit, la faute originelle, la source de tous ses maux, la contrariété suprême. »

En 1954, la famille Benacquista quitte l’Italie pour s’installer en banlieue parisienne. Les parents, Cesare et Elena, connaîtront le sort des déracinés. Dans ce bouleversant récit des origines, leur petit dernier, Tonino, restitue avec fantaisie cette geste. Il raconte aussi les batailles qui ont jalonné sa conquête de la langue française.

Avec Porca miseria, Tonino Benacquista trace la lumineuse trajectoire d’un autodidacte que l’écriture a sauvé des affres du réel.

Recommandé par Françoise B. et Catherine

 

- « L’écume de l’espace-temps » Jean-Pierre LUMINET (2020)

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Dernier épisode des avancées de la physique moderne : la physique de l’infiniment grand a rejoint celle de l’infiniment petit, et la cosmologie s’est unie à la physique des particules. À l’origine de l’Univers et de la matière, il y a quelque 14 milliards d’années, il n’y avait en effet que de l’énergie. Reste à comprendre la nature de cette curieuse interaction entre énergie, espace, temps et matière.

Certains voient le tissu de l’espace-temps fait de minuscules bouts d’espace et de temps élémentaires, d’autres le voient flou, d’autres encore voient dans le réel une illusion due au grand nombre de particules dont nous sommes constitués.

À défaut de donner ici la clé de l’énigme, Jean-Pierre Luminet nous fait partager sa passion et dresse un surprenant panorama des théories actuelles sur l’origine de l’Univers.

Recommandé par Christian.

 

- « Quelqu’un de bien » Françoise BOURDIN (2020)

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Généraliste dans le Luberon, Caroline Serval exerce son métier avec passion et dévouement, aux côtés de sa sœur Diane, secrétaire médicale. Devant la pénurie de médecins qui sévit dans la région, elle doit accepter de plus en plus de patients, au détriment de sa vie privée. Sa seule perspective est de recruter un confrère pour agrandir le cabinet. Cependant, qui acceptera de s'établir dans ce village de Provence, certes magnifique mais loin de tout ?
Caroline et Diane fréquentent régulièrement les frères Lacombe. Paul et Louis vivent tous deux dans la propriété viticole de leur père désormais installé en maison de retraite. Paul, attaché à la terre et à la vigne, produit un vin nature, tandis que Louis, informaticien, vient de quitter Paris pour retrouver ses racines.

Ces quatre-là vont devoir reconsidérer leur existence pour avancer, et d'essayer de se prouver qu'il est quelqu'un de bien.

Recommandé par Valérie

 

- « Il est grand temps de rallumer les étoiles » Virginie GRIMALDI

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Anna, 37 ans, croule sous le travail et les relances des huissiers.

Ses filles, elle ne fait que les croiser au petit déjeuner. À 17 ans, Chloé a des rêves plein la tête mais a choisi d’y renoncer pour aider sa mère.

Lily, du haut de ses 12 ans, n’aime pas trop les gens. Elle préfère son rat, à qui elle a donné le nom de son père, parce qu’il a quitté le navire.

Le jour où elle se rend compte que ses filles vont mal, Anna prend une décision folle : elle les embarque pour un périple en camping-car, direction la Scandinavie. Si on ne peut revenir en arrière, on peut choisir un autre chemin.

Recommandé par Valérie

 

- « Le jour où elle a pris son envol » BEKA, MARKO, et  COSSON (bande dessinée en 6 tomes)

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Depuis sa rencontre avec Antoine, le sage-épicier, Clémentine a changé pas mal de choses dans sa vie. Mais elle n’a toujours pas trouvé ce qu’elle cherchait : le bonheur et l’apaisement. Quand elle retourne à l’épicerie, Antoine n’est plus là. Simon, un physicien apiculteur a pris sa place. Grâce à lui, Clémentine va entrevoir tous les chemins de vie possibles qui s’offrent à elle. Mais comment faire pour trouver le bon ? Pour le savoir une seule solution… Essayer Recommandé par Valérie

 

- « Les années » Annie ERNAUX (2008)

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Chez Annie Ernaux, qui puise son inspiration aux sources de son enfance et appréhende ses écrits comme autant d'explorations destinées à se retrouver, la vie et l'écriture ne font qu'un. Ici, c'est la description de photographies, des années quarante à l'ère de la révolution d'Internet et de la mondialisation, qui sert de fil conducteur à l'introspection. Regarder en soi, rechercher sa propre vérité pour interroger la mémoire collective et mieux percevoir le mouvement du monde, son flux et son reflux, tel est son dessein. Après « Une femme »« La Place » et « L'Événement », Les années s'impose comme l'aboutissement d'une démarche autobiographique unique et séduit par son éblouissante maîtrise.

Annie Ernaux vient de recevoir le prix Nobel de littérature pour son œuvre.

Recommandé par Christian et Catherine

 

- « Le jour où le monde a tourné » Judith PERRIGNON (2022)

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Le Royaume-Uni des années 1980. Les années Thatcher. Elles sortent toutes de là, les voix qui courent dans ce livre, elles plongent au creux de plaies toujours béantes, tissent un récit social, la chronique d’un pays, mais plus que cela, elles laissent voir le commencement de l’époque dans laquelle nous vivons et dont nous ne savons plus comment sortir.
C’est l’histoire d’un spasme idéologique, doublé d’une poussée technologique qui a bouleversé les vies. Ici s’achève ce que l’Occident avait tenté de créer pour panser les plaies de deux guerres mondiales. Ici commence aujourd’hui : les SOS des hôpitaux. La police devenu force paramilitaire. L’information tombée aux mains de magnats multimilliardaires. La suspicion sur la dépense publique quand l’individu est poussé à s’endetter jusqu’à rendre gorge. La stigmatisation de populations entières devenues ennemis de l’intérieur.
Ancien ministre. Leader d’opposition. Conseiller politique. Journaliste. Ecrivain. Mineur. Activistes irlandais. Voici des paroles qui s’enchâssent, s’opposent et se croisent. Comment ne pas entendre ces quelques mots simples venus aux lèvres de l’ancien mineur Chris Kitchen comme de l’écrivain David Lodge : une société moins humaine était en gestation ?
Comment ne pas constater que le capitalisme qui prétendait alors incarner le monde libre face au bloc soviétique en plein délitement, est aujourd’hui en train de tuer la démocratie ?
Quand la mémoire prend forme, il est peut-être trop tard, mais il est toujours temps de comprendre. »

Très chaudement recommandé par Catherine tant cet essai écrit par une romancière (très facile à lire) nous renseigne sur l’origine de nos crises d’aujourd’hui, et nous donne peut-être quelques clés pour ne pas nous trouver prochainement dans le marasme britannique actuel !

 

Nous attendons avec impatience le retour sur les autres livres de littérature asiatique offerts à chaque participant pour le prochain café des lecteurs le samedi 4 février !


11/01/2023
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