Les anciens du TRAIT d'UNION. MIMET

Les anciens du TRAIT d'UNION.            MIMET

19Q4 ou l'asie à l'honneur

Compte-rendu café des lecteurs n°53 - 7/01/23

 

En ce début d’année 2023, nous vous souhaitons à tous une année faite de partage de belles lectures, à l’image de nos très riches échanges lors de cette 53ième édition !

Cette année démarre sur la lecture de littératures asiatiques (coréenne, japonaise, chinoise) grâce aux cadeaux d’Anne-Marie qui provenaient de la fermeture d’Harmonia Mundi, et qui vont tourner auprès de ceux qui le souhaiteront.

 

Catherine nous a invité au voyage fantastique (aux deux sens du terme) de la trilogie de Haruki MURAKAMI « 1Q84 » (2009 – 2010)

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Le titre est une référence au roman 1984 de George Orwell, car en japonais, on prononce « Q » et « 9 », de la même façon. L'action se passe en 1984 ; Mais, à la différence du roman d'Orwell, l'intrusion d'un Big Brother unique est ici remplacée par celle de personnages surnaturels et maléfiques, les « Little People », qui font entendre leur « voix » par l'intermédiaire du gourou de la secte des « Précurseurs », et qui entrent dans la pensée des gens sans que ceux-ci en aient conscience.

La trame narrative raconte l'histoire par les points de vue d'Aomamé et Tengo. Dans le troisième tome on voit aussi l'histoire par le regard de Ushikawa.

Aomamé, 30 ans,  professeur d'arts martiaux, est fille de croyants de la secte des « témoins » et a été élevée dans cette communauté jusqu'à l'âge de 11 ans, puis quitte le domicile parental, en désaccord avec leurs croyances. Aomamé est une jeune femme secrète et solitaire qui travaille aussi comme tueuse à gages pour des missions dont l'objectif est toujours d'éliminer des hommes qui ont commis des violences à l'encontre de femmes.

Tengo Kawana, 29 ans, lecteur chez un éditeur, écrit mais n'a jamais encore réussi d'œuvre accomplie. Il est le fils d'un collecteur de la redevance pour la chaîne de télévision japonaise NHK. Son éditeur, Komatsu, lui demande de réécrire en secret La Chrysalide de l'air, un manuscrit maladroit mais très original reçu d'une jeune fille de 17 ans, Fukaéri, pour le présenter au prix littéraire des jeunes auteurs.

Aomamé et Tengo se sont connus fugitivement à l'âge de dix ans alors qu'ils étaient élèves de la même classe. Bien qu'ils se soient perdus de vue, cet attachement, peut-être dû au fait que leurs parents les forçaient à les accompagner le dimanche lors de leurs démarches de porte-à-porte, les unit mystérieusement comme un philtre d'amour. Ils se rapprochent l'un de l'autre tout au long des trois volumes du récit, alors qu'ils se trouvent dans un monde décalé qu'Aomamé appelle « 1Q84 ».

N’hésitez pas à embarquer dans ce voyage fantastique, ça vaut le détour tant c’est inhabituel et ça va décoiffer ! Que demander de mieux en ce début d’année !

Recommandé par Catherine

 

- « Toutes les choses de notre vie » Sok-Young HWHANG (2016)

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Gros-Yeux a quatorze ans lorsqu’il arrive avec sa mère dans l’immense décharge à ciel ouvert de Séoul. Là vivent pas moins de deux mille foyers, dans des cahutes accrochées au flanc de la montagne d’ordures, en une société fortement hiérarchisée dont le moindre aspect – travail, vêtements, nourriture, logement – provient des rebuts du monde extérieur.
Gros-Yeux se lie d’amitié avec un garçon disgracié, un peu simple d’esprit, qui lui fait découvrir les anciens habitants du site, ou plutôt leurs esprits bienveillants, lorsque l’île de la décharge était encore une terre vouée aux cultures agricoles et aux cultes chamaniques.
Car ce sont les êtres démunis, abandonnés des hommes, enfants, marginaux, infirmes, qui entretiennent la mémoire de ce qui n’est plus, l’étincelle du vivant là où tout se périme et se corrompt. Ils communiquent avec l’invisible, un monde où tout respire et vit ensemble.
Hwang Sok-yong (écrivain coréen) ne donne pas de leçons, il donne à voir.

Présenté par Marie-Claude.

 

- « Funérailles célestes » XINRAN (2005)

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Funérailles célestes est une histoire d'amour et de perte, de loyauté et de fidélité au-delà de la mort. Xinran dresse le portrait exceptionnel d'une femme et d'une terre, le Tibet, toutes les deux à la merci du destin et de la politique. En 1956, Wen et Kejun sont de jeunes étudiants en médecine, remplis de l'espoir des premières années du communisme en Chine. Par idéal, Kejun s'enrôle dans l'armée comme médecin. Peu après, Wen apprend la mort de son mari au combat sur les plateaux tibétains. Refusant de croire à cette nouvelle, elle part à sa recherche et découvre un paysage auquel rien ne l'a préparée - le silence, l'altitude, le vide sont terrifiants. Perdue dans les montagnes du nord, recueillie par une famille tibétaine, elle apprend à respecter leurs coutumes et leur culture. Après trente années d'errance, son opiniâtreté lui permet de découvrir ce qui est arrivé à son mari... Quand Wen retourne finalement en Chine, elle retrouve un pays profondément changé par la Révolution culturelle et Deng Xiaoping. Mais elle aussi a changé : en Chine, elle avait toujours été poussée par le matérialisme ; au Tibet, elle a découvert la spiritualité. (histoire vraie)

Recommandé par Laurence, Françoise B. et Catherine

 

- « Tant que le café est encore chaud » (2021) et « Le café du temps retrouvé » (2022) Toshikazu KAWAGUCHI

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« Tant que le café est encore chaud » : Dans une petite ruelle de Tokyo se trouve Funiculi Funicula, un petit établissement au sujet duquel circulent mille légendes. On raconte notamment qu’en y dégustant un délicieux café, on peut retourner dans le passé. Mais ce voyage comporte des règles : il ne changera pas le présent et dure tant que le café est encore chaud. Quatre femmes vont vivre cette singulière expérience.

Vendu à plus d’un million d’exemplaires au Japon, traduit dans plus de trente pays, le roman de Toshikazu Kawaguchi a touché les lecteurs du monde entier.

Ce délicat roman introspectif est aussi une belle réflexion sur le temps qui passe, et il s’en dégage une douce philosophie qui nous incite à vivre pleinement le présent. Bernard Babkine. Un roman émouvant sur le pardon, l’amour, la mémoire.

« Le café du temps retrouvé » : La légende raconte qu’un petit café tokyoïte propose une expérience unique à ses clients : voyager dans le passé… le temps d’une tasse de café.
Gôtarô voudrait revoir un ami décédé il y a plus de vingt ans; Yukio, dire à sa mère combien il s’en veut de n’avoir été plus près d’elle ; Katsuki, retrouver la jeune fille qu’il regrette de n’avoir épousé; Kiyoshi, un vieil enquêteur, offrir sa à femme le plus précieux des cadeaux…
Se réconcilieront-ils avec leur passé ?

Présenté par Françoise B.

 

- « Histoire de ma vie » Lao SHE (1982)

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Avec une simplicité poignante traversée d'humour, un vieux Chinois raconte sa vie : abandonné par sa femme qui lui laisse leurs deux enfants, il a dû quitter son échoppe d'artisan pour s'engager dans la police où il est resté vingt ans avant d'être renvoyé. Il a assisté à la fin de l'Empire, au soulèvement des soldats, au changement de régime et aux premières années de la République.

Les rues de Pékin prennent vie, toute une foule d'artisans, de commerçants, de policiers et de soldats s'anime dans les derniers feux d'un monde qui va disparaître.
L'auteur chinois de la grande fresque historique « Quatre générations sous un même toit » retrace dans cet émouvant récit le désarroi d'un homme vieillissant face au monde qui change. Ce texte est extrait de « Gens de Pékin ».

Présenté par Marie-Claude.

 

- « Eloge de l’ombre » Junichirô TANIZAKI (1933)

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L'auteur, obsédé par le thème de l'occidentalisation du Japon, défend une esthétique de la pénombre en réaction à l'esthétique occidentale où tout est éclairé. Il s'emploie à comparer divers usages de la lumière et de l'éclairage chez les Japonais et les Occidentaux et souligne en particulier l'importance du tokonoma dans ce jeu du clair-obscur.

De plus, fidèle à l'esthétique du Sabi, il revendique la patine des objets par opposition à la manie de la propreté occidentale. Ainsi, il passe en revue les éléments de l'architecture ancienne, des temples, des palais, des maisons, les accessoires de la vie courante et les matières dont ils sont faits — bois, laques, céramiques, papiers, métaux —, et compare l'usage qui en est fait dans les modes de vie traditionnels en Occident et au Japon. Si l'Occidental préfère généralement l'éclat, le brillant, la netteté, le Japonais préfère les reflets adoucis, la patine, « le lustre des mains ».

Recommandé par Virginie.

 

Nous avons reparlé de « Vivre vite » Brigitte GIRAUD (2022) ; et de « Le beau mystère » Louise PENNY (2012) puisque cette fois encore d’autres membres les ont lus et qu’ils se rangent dans les enthousiastes ou au contraire, les réservés, ou encore, les moitié-moitié…

   

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- « Porca miseria » Tonino BENACQUISTA (2022)

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« Les mots français que j’entends ma mère prononcer le plus souvent sont cholestérol et contrariété. Je m’étonne qu’une femme ayant tant de mal à amadouer sa langue d’adoption puisse connaître deux termes selon moi si savants. Contrariété l’emporte de loin. Elle finit par se l’approprier comme s’il la débarrassait du devoir d’aller mieux, et qu’une fois prononcé, rien ne l’obligeait à développer, tout était dit, contrariété.

Les soirs où l’affrontement avec son mari devient inévitable, elle assène le mot ruine, en italien, c’est la note la plus aiguë de son lamento, la rouiiiina, dont le sens est sans équivoque : c’est l’émigration, le départ maudit, la faute originelle, la source de tous ses maux, la contrariété suprême. »

En 1954, la famille Benacquista quitte l’Italie pour s’installer en banlieue parisienne. Les parents, Cesare et Elena, connaîtront le sort des déracinés. Dans ce bouleversant récit des origines, leur petit dernier, Tonino, restitue avec fantaisie cette geste. Il raconte aussi les batailles qui ont jalonné sa conquête de la langue française.

Avec Porca miseria, Tonino Benacquista trace la lumineuse trajectoire d’un autodidacte que l’écriture a sauvé des affres du réel.

Recommandé par Françoise B. et Catherine

 

- « L’écume de l’espace-temps » Jean-Pierre LUMINET (2020)

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Dernier épisode des avancées de la physique moderne : la physique de l’infiniment grand a rejoint celle de l’infiniment petit, et la cosmologie s’est unie à la physique des particules. À l’origine de l’Univers et de la matière, il y a quelque 14 milliards d’années, il n’y avait en effet que de l’énergie. Reste à comprendre la nature de cette curieuse interaction entre énergie, espace, temps et matière.

Certains voient le tissu de l’espace-temps fait de minuscules bouts d’espace et de temps élémentaires, d’autres le voient flou, d’autres encore voient dans le réel une illusion due au grand nombre de particules dont nous sommes constitués.

À défaut de donner ici la clé de l’énigme, Jean-Pierre Luminet nous fait partager sa passion et dresse un surprenant panorama des théories actuelles sur l’origine de l’Univers.

Recommandé par Christian.

 

- « Quelqu’un de bien » Françoise BOURDIN (2020)

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Généraliste dans le Luberon, Caroline Serval exerce son métier avec passion et dévouement, aux côtés de sa sœur Diane, secrétaire médicale. Devant la pénurie de médecins qui sévit dans la région, elle doit accepter de plus en plus de patients, au détriment de sa vie privée. Sa seule perspective est de recruter un confrère pour agrandir le cabinet. Cependant, qui acceptera de s'établir dans ce village de Provence, certes magnifique mais loin de tout ?
Caroline et Diane fréquentent régulièrement les frères Lacombe. Paul et Louis vivent tous deux dans la propriété viticole de leur père désormais installé en maison de retraite. Paul, attaché à la terre et à la vigne, produit un vin nature, tandis que Louis, informaticien, vient de quitter Paris pour retrouver ses racines.

Ces quatre-là vont devoir reconsidérer leur existence pour avancer, et d'essayer de se prouver qu'il est quelqu'un de bien.

Recommandé par Valérie

 

- « Il est grand temps de rallumer les étoiles » Virginie GRIMALDI

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Anna, 37 ans, croule sous le travail et les relances des huissiers.

Ses filles, elle ne fait que les croiser au petit déjeuner. À 17 ans, Chloé a des rêves plein la tête mais a choisi d’y renoncer pour aider sa mère.

Lily, du haut de ses 12 ans, n’aime pas trop les gens. Elle préfère son rat, à qui elle a donné le nom de son père, parce qu’il a quitté le navire.

Le jour où elle se rend compte que ses filles vont mal, Anna prend une décision folle : elle les embarque pour un périple en camping-car, direction la Scandinavie. Si on ne peut revenir en arrière, on peut choisir un autre chemin.

Recommandé par Valérie

 

- « Le jour où elle a pris son envol » BEKA, MARKO, et  COSSON (bande dessinée en 6 tomes)

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Depuis sa rencontre avec Antoine, le sage-épicier, Clémentine a changé pas mal de choses dans sa vie. Mais elle n’a toujours pas trouvé ce qu’elle cherchait : le bonheur et l’apaisement. Quand elle retourne à l’épicerie, Antoine n’est plus là. Simon, un physicien apiculteur a pris sa place. Grâce à lui, Clémentine va entrevoir tous les chemins de vie possibles qui s’offrent à elle. Mais comment faire pour trouver le bon ? Pour le savoir une seule solution… Essayer Recommandé par Valérie

 

- « Les années » Annie ERNAUX (2008)

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Chez Annie Ernaux, qui puise son inspiration aux sources de son enfance et appréhende ses écrits comme autant d'explorations destinées à se retrouver, la vie et l'écriture ne font qu'un. Ici, c'est la description de photographies, des années quarante à l'ère de la révolution d'Internet et de la mondialisation, qui sert de fil conducteur à l'introspection. Regarder en soi, rechercher sa propre vérité pour interroger la mémoire collective et mieux percevoir le mouvement du monde, son flux et son reflux, tel est son dessein. Après « Une femme »« La Place » et « L'Événement », Les années s'impose comme l'aboutissement d'une démarche autobiographique unique et séduit par son éblouissante maîtrise.

Annie Ernaux vient de recevoir le prix Nobel de littérature pour son œuvre.

Recommandé par Christian et Catherine

 

- « Le jour où le monde a tourné » Judith PERRIGNON (2022)

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Le Royaume-Uni des années 1980. Les années Thatcher. Elles sortent toutes de là, les voix qui courent dans ce livre, elles plongent au creux de plaies toujours béantes, tissent un récit social, la chronique d’un pays, mais plus que cela, elles laissent voir le commencement de l’époque dans laquelle nous vivons et dont nous ne savons plus comment sortir.
C’est l’histoire d’un spasme idéologique, doublé d’une poussée technologique qui a bouleversé les vies. Ici s’achève ce que l’Occident avait tenté de créer pour panser les plaies de deux guerres mondiales. Ici commence aujourd’hui : les SOS des hôpitaux. La police devenu force paramilitaire. L’information tombée aux mains de magnats multimilliardaires. La suspicion sur la dépense publique quand l’individu est poussé à s’endetter jusqu’à rendre gorge. La stigmatisation de populations entières devenues ennemis de l’intérieur.
Ancien ministre. Leader d’opposition. Conseiller politique. Journaliste. Ecrivain. Mineur. Activistes irlandais. Voici des paroles qui s’enchâssent, s’opposent et se croisent. Comment ne pas entendre ces quelques mots simples venus aux lèvres de l’ancien mineur Chris Kitchen comme de l’écrivain David Lodge : une société moins humaine était en gestation ?
Comment ne pas constater que le capitalisme qui prétendait alors incarner le monde libre face au bloc soviétique en plein délitement, est aujourd’hui en train de tuer la démocratie ?
Quand la mémoire prend forme, il est peut-être trop tard, mais il est toujours temps de comprendre. »

Très chaudement recommandé par Catherine tant cet essai écrit par une romancière (très facile à lire) nous renseigne sur l’origine de nos crises d’aujourd’hui, et nous donne peut-être quelques clés pour ne pas nous trouver prochainement dans le marasme britannique actuel !

 

Nous attendons avec impatience le retour sur les autres livres de littérature asiatique offerts à chaque participant pour le prochain café des lecteurs le samedi 4 février !



11/01/2023
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