Les anciens du TRAIT d'UNION. MIMET

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COMPTE-RENDU du CAFE des LECTEURS 10 - 4/11/17

Carton plein cette fois-ci au café des lecteurs, 8 lecteurs passionnés dont deux personnes nouvelles nous ont rejoint, et nous avons partagé beaucoup de lectures ou même de films adaptés de romans…

Nous avons commencé par des lectures d’extraits de la grand écrivaine Virginia Woolf dont l’écriture ciselée et tellement belle, est parfois rapprochée de celle de Proust et de Joyce.

Dans son livre « Comment lire un livre » 1925, elle nous pose la question : « Et si, derrière la fusillade fantasque de la presse, l’auteur sentait qu’il existe une autre sorte de critique, l’opinion de gens qui lisent par amour de la lecture, lentement et pour le plaisir, et font preuve dans leur jugement d’une grande compréhension mais aussi d’une grande sévérité, cela ne pourrait-il pas améliorer la qualité de son travail ? Et si grâce à nous les livres pouvaient devenir plus forts, plus riches et plus variés, cela vaudrait le coup d’atteindre pareil but.»

Et encore, à la fin du livre « Il m’est arrivé quelquefois de faire un rêve : le jour du jugement dernier, lorsque les conquérants, les hommes de loi et les hommes d’état viendront recevoir leur récompense – leurs couronnes, leurs lauriers, leur nom gravé à jamais dans un marbre impérissable – le Tout puissant se tournera vers Saint Pierre et lui dira, non sans une certaine envie, en nous voyant arriver avec nos livres sous le bras : Regarde, ceux-là n’ont pas besoin de récompense. Nous n’avons rien à leur donner ici. Ils ont aimé lire. »

 

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Enfin, nous avons évoqué le très beau roman de Michael Cunningham « Les heures » qui a donné le non moins beau film « The Hours » (Oscar du meilleur film), mis en scène par Stephen Daldry en 2002 et dans lequel Virginia Woolf était jouée par Nicole Kidman (oscar de la meilleure actrice), et Mrs Dalloway jouée par Meryl Streep (ours d’argent de la meilleure actrice).

Nous ne pouvons que vous recommander toutes ces bonnes lectures à déguster lentement ainsi que ce film, d’une qualité rare !

 

Puisque nous étions dans les romans adaptés au cinéma dont le roman et le film ne nuisent pas l’un à l’autre, ce qui n’est pas si fréquent ! nous encourageons tout le monde à lire le roman de Pierre Lemaître « Au revoir là-haut » Goncourt 2013, et à aller voir le film éponyme d’Albert Dupontel, actuellement sur les écrans, à la fois d’une grande beauté, ainsi que d’un intérêt historique certain, contant l’histoire de personnages attachants.

 

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Nous avons également signalé à notre assemblée, faisant encore une fois le lien entre écran et romans, que la série policière qui passait chaque vendredi soir jusqu’au vendredi 3/11 sur France 2 avec Patrick Chesnay en commissaire Rousseau et Camille Panonacle en inspectrice De Luca était adaptée des romans policiers d’une italienne, Gilda Piersanti « Rouge abattoir » (2003), « Vert Palatino » (2005), « Bleu catacombes » (2007), « Jaune Caravage » (2008), etc…

 

 

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Nous avons partagé avec le groupe la lecture déambulatoire que nous avons suivie à La Méjanes d’Aix le samedi 28 octobre (dans le cadre de la première opération culturelle portée par la Métropole Aix-Marseille-Provence « La lecture par nature » renseignements et inscriptions dans toutes les bibliothèques participantes du département du 26/10 au 18/11,) qui nous a enchantée au point de retransmettre deux lectures que nous vous conseillons :

-          « Journal intime d’un arbre » de Didier Van Cauwelaert (2011), roman léger et séduisant dans l’idée créative qu’il présente puisque c’est l’arbre qui parle et raconte sa vie à partir du moment où il doit être abattu pour « vieillesse dangereuse »…

 

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-          « La supplication ou Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse» de Svetlana Alexievitch, 1997 prix Nobel de Littérature, livre grave qui nous éclaire sur la vie des adultes et des enfants après la catastrophe et dont le chœur des enfants de la fin du livre est un témoignage à la fois naïf et poignant… Là encore, un très beau film de Pol Cruchten a été adapté de ce roman, il s’appelle également « la supplication » (2016).

 

Malka nous a lu « le mot et la chose » de l’Abbé de l’Atteignant, (facile à trouver sur internet) parce qu’il l’a fait sourire et qu’elle en a apprécié tous les jeux de mots, et diverses acrobaties que les plus doués d’entre nous arrivent à effectuer avec notre belle langue française…

 

Ensuite nous avons échangé nos coups de cœur :

-          Delphine De Vigan « Rien ne s’oppose à la nuit » (2011) A la suite du suidice de sa mère, elle écrit sur celle-ci : tout d'abord, l'enfance de Lucile (le nom de sa mère); ensuite, sa vie d'adulte (qui débute réellement à la naissance de Delphine). Elle alterne le récit par des chapitres où elle conte la vie de Lucile et d'autres où elle décrit ses propres recherches et son désarroi pour tenter d'achever ce projet qui l'obsède. L'auteur nous fait découvrir la bipolarité de sa mère, ainsi que les bouleversants drames familiaux qu'a vécus celle-ci.

 

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-          Eric-Emmanuel Schmitt, à travers deux de ses recueils de nouvelles :

 

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« Concerto à la mémoire d’un ange » (2010)

« Les deux messieurs de Bruxelles » (2012) Un recueil de 5 nouvelles sur le mystère des sentiments inavoués. Souvent, l’architecture d’une vie est composée de passions invisibles, qui ne se diront jamais, que personne ne devinera, inaccessibles parfois même à celui qui les éprouve. Et pourtant, quoi qu’obscurs, ces sentiments sont réels ; mieux, ils construisent la réalité d'un destin. Avec délicatesse, Eric-Emmanuel Schmitt dévoile les secrets de plusieurs âmes.

 

-          Naomi Ragen «Sotah» 2009

 

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La vie réglée d'une des filles Reich, famille juive ultra-orthodoxe de Jérusalem, bascule lorsque la brigade des mours, qui sévit clandestinement dans son quartier, la soupçonne d'être une femme adultère (en hébreu sotah). Prête à tout pour ne pas déshonorer sa famille, elle est contrainte de s'exiler. Dans le monde vertigineux de New York, ses convictions seront mises à l'épreuve. Comment redonner un sens à sa vie ? Ce roman, inspiré d'une histoire vraie, nous fait pénétrer au cour d'une communauté qui vit au rythme de rites ancestraux, dans le respect scrupuleux des commandements de la Bible. Naomi Ragen dépeint avec tendresse le quotidien d'une société solidaire, viscéralement attachée à ses valeurs. Mais c'est sans complaisance qu'elle dénonce ses dérives, tout particulièrement celles dont les femmes sont victimes. 

 

-          « L’arbre du hérisson » Antonio Gramsci, Roger Salomon, Françoise Jacque (1987)

Recueil de 47 lettres extraites de « Lettres en prison » de Gramsci. L'auteur s'adresse particulièrement à ses enfants, alors qu'il est incarcéré pour vingt ans, à Turi, dans le sud de l'Italie.

 

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Les Cahiers de prison constituent un recueil des textes et notes écrites par Antonio Gramsci, philosophe et membre fondateur du Parti communiste italien, de 1929 à 1935, durant sa période d'emprisonnement politique par le régime fasciste. Ils furent publiés pour la première fois entre 1948 et 1951, selon un classement thématique, et eurent un impact majeur sur la politique, la culture, la philosophie et plus généralement les sciences sociales dans l'Italie de l'après-guerre. Les Cahiers de prison furent ensuite réédités en 1975 sous la direction de Valentino Gerratana, cette fois sous la forme d'une édition critique, et classés chronologiquement.

 

Hélène nous a présenté le livre qu’elle a écrit sur son histoire personnelle :

-          « Les enfants cachés du cordonnier » Hélène Cartier-Millon

 

Pour faire un clin d’œil à 4 de nos lectrices italianisantes, nous avons présenté :

-          Marcello Fois et Milena Agus, deux auteurs sardes

Grand nom du polar italien, Marcello Fois contribue à renouveler les codes du roman noir au sein du Groupe 13, qu'il fonde aux côtés de Carlo Lucarelli. Bien qu'installé à Bologne, c'est sa Sardaigne natale qui devient le cadre, le personnage et le moteur de son écriture. D'ailleurs, s'il maîtrise un italien classique irréprochable, l'auteur n'hésite pas à intégrer des éléments de la langue sarde dans ses récits. Fois travaille sur deux séries principales : l'une se déroule au tournant des XIXe et XXe siècles, avec des romans comme 'Sempre caro' ou 'Mémoire du vide', l'autre à l'époque contemporaine, avec 'Un silence de fer' ou 'Ce que nous savons depuis toujours'. L'écrivain met ainsi en lumière les grands bouleversements de la société italienne avec le souci permanent d'en comprendre les racines. Humour noir, langage populaire mais aussi grands thèmes quasi mythologiques, l'oeuvre de Marcello Fois s'impose comme une référence de la littérature italienne.

Issue d'une famille originaire de Sardaigne, Milena Agus devient professeur d'italien ainsi que d'histoire à Cagliari.

En 2005, elle publie son premier roman, "Quand le requin dort" (Mentre dorme il pescecane).
En 2006, "Mal de pierres" (Mal di pietre) la révèle en France, où il reçoit le prix Relay du Roman d’Évasion (2007) ainsi que le Prix Santa Marinella et le Prix Elsa Morante. Traduit en cinq langues, le livre est adapté pour le cinéma par Nicole Garcia, avec Marion Cotillard, en 2016.

Elle publie "Battements d'ailes" (Ali di babbo) en 2008, "La comtesse de Ricotta" (La contessa di ricotta) en 2009, "Sens dessus dessous" (Sottosopra) en 2011 et "Prends garde" (Guardati dalla mia fame), coécrit avec Luciana Castellina, en 2014 pour lequel elle reçoit le Prix Méditerranée étranger 2015.

 

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Et pour finir sur du « lourd » dans cette série italienne, nous avons présenté Margaret Mazzantini dans deux de ses romans « la mer, le matin » 2011 et surtout « Venir au monde » 2008

 

Née à Dublin d'un père italien écrivain, et d'une mère irlandaise peintre, Margaret Mazzantini vit enfant dans différents pays européens avant que sa famille s'installe à Tivoli, près de Rome. En 1982, elle est diplômée de l'Académie nationale d'art dramatique de Rome. En parallèle à sa carrière d'actrice, elle décide en 1994 de s'orienter vers l'écriture et commence à publier ses premières œuvres.

 

C'est le roman Écoute-moi (Non ti muovere) qui, dès sa sortie en 2001, la rend célèbre en Italie et dans le monde. Venir au monde (Venuto al mondo, 2008), qui remporte le prix Campiello, est un autre succès.

 

Épouse de Sergio Castellitto depuis 1987, Margaret Mazzantini écrit le scénario tiré de son roman Écoute-moi que son mari réalise sous le titre À corps perdus (Non ti muovere) en 2004, tout comme pour les films Venir au monde (Venuto al mondo) en 2012, Nessuno si salva da solo en 2015 et Fortunata en 2017.

 

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-                 « La mer, le matin » :

Deux mères et deux fils que la Méditerranée sépare. Deux rives, deux pays, deux histoires que l'Histoire avec un grand H relie pourtant. En Libye la révolte gronde. La guerre éclate. Il faut partir avant d'être tués, comme Omar, le mari de Jamila. La jeune femme part avec son petit garçon, Farid, trop jeune pour comprendre la violence des hommes. Farid ne connaît que le désert. Il n'a jamais vu la mer. Mais Jamila sait que le salut est là, que leur unique chance de survie est d'embarquer sur l'un de ces bateaux qui promettent de les mener en Sicile.

Jamila a donné tout son argent au passeur, elle n'a plus rien, plus rien que cette dérisoire amulette qu'elle a nouée autour du cou de Farid, plus rien que son châle qui le protégera du soleil et du sel, plus rien qu'un peu d'eau qu'elle lui donne goutte à goutte, pour qu'il ne meure pas. Et cette force que le désespoir donne aux mères.

De l'autre côté de la mer, vit un autre garçon, Vito, qui ne sait que faire de ses dix-huit ans. Vito est né en Sicile mais sa mère, Angelina, a vu le jour à Tripoli. Pendant onze ans, elle a été arabe. Avant qu'en 1970, Kadhafi, ayant pris le pouvoir, chasse les colons italiens de cette « quatrième rive » de l'Italie ou la faim les avait poussés à émigrer. Elle est partie avec ses parents, qui n'ont jamais pu se sentir chez eux en Italie. Un jour, Angelina a su que les Italiens pouvaient revenir en Libye. Faire du tourisme. Kadhafi était l'ami de Berlusconi. Alors Angelina est retournée à Tripoli avec son fils, Vito, et sa mère, Santa.

 

-          « Venir au monde » le plus bouleversant des romans que nous avions lu depuis longtemps…

 

2008. À l’occasion d’une exposition de photos, Gemma emmène à Sarajevo son fils de seize ans, Pietro, à la découverte de la ville où il est né et sur les lieux où est mort son père, photographe, qu’il n’a jamais connu. Ce voyage à la recherche des origines est aussi l’occasion, pour elle, de régler ses comptes avec le passé. Voici plantés les éléments avec lesquels Margaret Mazzantini construit son roman comme un thriller, avec ses indices, ses rebondissements et un coup de théâtre final, une vérité insoupçonnée que le lecteur découvrira au terme de son périple.

 

Ce livre est d'abord l’histoire d’amour entre Diego et Gemma, un homme et une femme que tout semble séparer, qui se sont rencontrés à Sarajevo au cours des Jeux olympiques d’hiver de 1984. Venir au monde est aussi un livre sur la maternité, sur le désir d’enfant d’une femme qui décide, face à l’impuissance de la science, de poursuivre son combat sans se soucier de la morale ou des règles de la société.

 

Dans cette grande fresque de ténèbres et de lumière, le destin de chaque personnage se mêle à celui de Sarajevo assiégée, où le flot de l'Histoire les emporte.

 

-          Et pour parfaire notre connaissance des évènements de Sarajevo et de la guerre serbo-croate, nous avons évoqué la passionnante lecture de « L’hiver des hommes » de Lionel Duroy 2012

Pourquoi la fille du général Mladic, commandant en chef des forces serbes durant le siège de Sarajevo, accusé de génocide, s'est-elle tirée une balle dans la tête avec le revolver préféré de son père ?

Est-ce quand elle a découvert que son père tant aimé était en fait celui qu’on appelait « le boucher de Bosnie » ?
C'est pour tenter de répondre à cette question que Marc, écrivain, passionné depuis toujours par le destin des enfants de criminels de guerre, s’envole pour Belgrade en novembre 2010.

Il y rencontre quelques-uns des plus proches lieutenants du général Mladic, recherchés pour crimes de guerre.

Ils l'encouragent à partir pour la petite République serbe de Bosnie où il rencontrera le véritable peuple serbe, celui qui a gagné la guerre et continue de se battre aujourd’hui contre les Musulmans.

Arrivé à Palé, la capitale historique des Serbes de Bosnie, un ancien village de montagne devenu une ville de trente mille habitants prise sous un mètre de neige, Marc découvre une population emmurée dans le désespoir, abandonnée de tous, mais cependant persuadée d’avoir mené une guerre juste.

Les ex-officiers ne nient pas avoir commis les crimes les plus épouvantables contre leurs anciens voisins musulmans et croates, mais ils estiment avoir agi en état de légitime défense et avoir été trahis par leurs anciens alliés français.
Marc ne les juge pas, des jours et des nuits durant il les écoute.

Ce sont pour la plupart des hommes attachants, exceptionnels parfois, qui luttent aujourd’hui contre leur propre conscience, contre leurs cauchemars aussi, enfermés dans une prison dont ils sont les geôliers.

 

Enfin, nous avons sollicité les membres du café des lecteurs pour construire une future promenade littéraire sur le thème de la mine afin qu’ils cherchent puis sélectionnent des extraits de romans sur ce thème et avons présenté à ce sujet les romans de Suzanne Le Viguelloux « La mort au noir » 1989, roman policier qui se situe sur notre territoire des houillères du bassin de Provence et « Noces de charbon » de Sophie Chauveau (2013) qui se déroule dans les mines du nord de la France au siècle dernier.

 

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17/11/2017
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