Les anciens du TRAIT d'UNION. MIMET

Les anciens du TRAIT d'UNION.            MIMET

L'amour est très surestimé

COMPTE-RENDU CAFE DES LECTEURS n°54 – 4/02/23

 

Nous commençons par la lecture d’un extrait d’une nouvelle du recueil « L‘amour est très surestimé » de Brigitte Giraud (Goncourt de la nouvelle 2007)

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Ces nouvelles sur la fin de l’amour, vue parfois par l’œil des enfants, ou très émouvantes quand l’auteure parle des séparations définitives (deuil) sont chaudement recommandées par Catherine

 

Ensuite nous progressons dans notre cycle asiatique (auteurs coréens, chinois et japonais) :

- « Fils de l’eau » GU Biemong-Mo 2013

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Pour échapper à la noyade, un enfant développe des branchies qui lui permettent de vivre dans la solitude de l’eau et le bonheur d’être libre au milieu des poissons. Recueilli par un vieil homme et son petit-fils, il mène avec eux une vie fruste et innocente au bord du lac où ils vivent, forcé de cacher sa singularité aux yeux des autres.

Profondément ancré dans la réalité de la Corée d’aujourd’hui, ce roman distille un charme secret. Imprégné de l’odeur de l’eau et des algues, de la violence de la pluie, il conte l’histoire d’un être à part, dont la différence est à la fois un malheur et une grâce, avant de devenir le moyen de sauver les autres.

Recommandé par Evelyne, Anne, Catherine

 

- « Mémoire de chine » XINRAN 2010

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Ce livre rassemble 11 témoignages de Chinois âgés qui ont vécu à leur manière les grands événements de la Chine du 20ème siècle.

Des documents complémentaires, interviews, lettres d'amour étonnantes, complètent ce tableau. Un résumé est donné avant chaque interview. Ceux-ci sont très détaillés et paraissent libres. Ils situent bien l'environnement de la vie de chaque personne.

Dans un pays aussi vaste, la vision est locale, limitée à une aire géographique de proximité avec l'évocation de l'incidence des événements politiques et leurs conséquences sur le quotidien. Il s'agit, pour la plupart, de Chinois du "peuple", auxquels la parole est habituellement peu donnée.

3 interviews ont particulièrement intéressé Christian :

- Celui de la vielle femme aux remèdes, devenue experte en pharmacopée

- Celui d'un survivant de la longue marche

- Celui du vieux policier; quelques règles et beaucoup d'arbitraire dans ce métier.
A travers ces échanges, beaucoup d'humanité et aussi de ténacité pour survivre dans un environnement de conflits et de pauvreté.

En épilogue un commentaire étonnant de l'auteure : en 2006 les Chinois avaient une totale liberté sur Internet !

Recommandé par Christian

 

- « La plaine » BI Feiyu 2009

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Après deux ans d'absence, le jeune Duan Fang rentre au village des Wang. Au fil des saisons, nous allons le suivre dans sa redécouverte de la vie aux champs, l'ardent amour qu'il porte à une jeune fille qui ne lui est pas destinée, sa lutte pour échapper à un destin tout tracé.
Dans le village des Wang, toutes les hiérarchies ont été bouleversées par le passage de la Révolution culturelle, et le notable d'avant est le proscrit d'aujourd'hui. Bi Feiyu s'attache à une multitude de personnages hauts en couleur, comme "ce médecin aux pieds nus" qui fabrique en secret du soda dans ses flacons de sérum physiologique ; Vieux Harpon, poursuivi par le fantôme du riche propriétaire terrien dont il a récupéré la maison ; Monsieur Gu, un "droitiste" converti qui déchiffre le monde à l'aune de l'oeuvre de Karl Marx ; ou la belle Manling, une "jeune instruite" envoyée se former chez les paysans et devenue la très zélée secrétaire du Parti, éperdument amoureuse de Duan Fang.

Recommandé par Anne

 

- « Jardin de printemps » SHIBASAKI Tomoka 2016

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Jardin de printemps, c’est d’abord un livre de photographies, celles d’une maison bleue avec son jardin au cœur de Tokyo, instantanés de la vie d’un couple heureux il y a une vingtaine d’années. Les saisons passent, les locataires aussi. Ils se rencontrent, se croisent. D’un balcon ou sur un chemin, ils sont comme aimantés par cette maison endormie. Dans ce roman amical et rêveur, tout est en léger décalage, au bord de chavirer, seuls les lieux semblent à même de révéler ce qui flotte à la surface de notre cœur. L’immeuble où habite Tarô, promis à la démolition et qui se vide peu à peu, la vieille demeure de style occidental, paradis perdu qui un jour reprend vie, réactive la possibilité du bonheur. Qui n’a jamais rêvé de pénétrer dans une belle maison abandonnée pour en percer le secret ?

Recommandé par Françoise B.


Il reste encore des livres de littérature asiatique distribués en décembre à chacun, à présenter mais déjà nous sommes heureux d’avoir découvert des auteurs que nous ne connaissions pas encore pour la plupart, et qui ont constitué un très bon cru dans des genres très différents : social, politique, historique, poétique…

 

- « Le cœur cousu » Carole MARTINEZ 2007

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Frasquita Carasco a dans son village du sud de l'Espagne une réputation de magicienne, ou de sorcière. Ses dons se transmettent aux vêtements qu'elle coud, aux objets qu'elle brode : les fleurs de tissu créées pour une robe de mariée sont tellement vivantes qu'elles faneront sous le regard jaloux des villageoises ; un éventail reproduit avec une telle perfection les ailes d'un papillon qu'il s'envolera par la fenêtre : le cœur de soie qu'elle cache sous le vêtement de la Madone menée en procession semble palpiter miraculeusement...

Frasquita a été jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs. Réprouvée par le village pour cet adultère, la voilà condamnée à l'errance à travers l'Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang, suivie de ses marmots eux aussi pourvus - ou accablés - de dons surnaturels...

Le roman fait alterner les passages lyriques et les anecdotes cocasses on cruelles. Le merveilleux ici n'est jamais forcé : il s'inscrit naturellement dans le cycle tragique de la vie.

Recommandé par Anne

 

- « Le voyage dans le passé » Stefan ZWEIG 1976

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Le Voyage dans le passé, c'est le récit des retrouvailles entre un homme et une femme qui se sont naguère aimés - et voudraient s'aimer encore. Mais l'amour peut-il résister à l'usure du temps, à la trahison, à la tragédie. Un texte bouleversant, inédit en français, où l'on retrouve toute la subtilité de l'art de Zweig.

Recommandé par Virginie

 

Dans le cadre du roman classique du jour, Virginie nous a présenté :

- « La bête humaine » Emile ZOLA  1890

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La bête humaine, c'est le conducteur de train Lantier, le fils de la pauvre Gervaise de L'Assommoir et la victime d'une folie homicide. S'il désire une femme, un atroce désir de sang l'étreint. La bête humaine, c'est aussi sa locomotive à vapeur, la Lison, une puissante machine aimée et entretenue comme une maîtresse. Avec elle, il affronte une tempête de neige sur la ligne Paris-Le Havre et une effroyable catastrophe ferroviaire. C'est Séverine aussi, une femme douce qui aide pourtant son mari à tuer et projette de l'éliminer à son tour pour pouvoir vivre sa passion avec Lantier.

Dans cette fresque tourmentée d'amour et de mort, Zola peint la part sauvage de l'homme, qu'il soit bourgeois ou employé des Chemins de fer français.

 

- « La petite menteuse » Pascale ROBERT-DIARD 2022

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A quinze ans, Lisa est une adolescente en vrac, à la spontanéité déroutante. Elle a eu des seins avant les autres filles. Des seins qui excitent les garçons.

Mais Lisa change et devient sombre. Elle semble en permanence au bord des larmes. Acculée par ses professeurs, elle finit par avouer. Un homme a abusé d'elle, plusieurs fois.
Les soupçons se portent sur Marco, un ouvrier venu faire des travaux chez ses parents. Marco n'a jamais été longtemps avec une femme. Il a essayé les hommes. Il boit trop. Il écrit des lettres rageuses pour sa défense, pleines de points d'exclamation. Sans hésitation, Marco est condamné à dix ans de prison.

Lors du procès en appel, Lisa est majeure. Elle débarque dans le bureau d'Alice, une avocate de la petite ville de province. "Je préfère être défendue par une femme."
C'est comme cela que tout a commencé.

Recommandé par Evelyne.

 

- « L’irrégulière » Edmonde Charles-Roux 2001

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Mystérieuse pour les intimes, acharnée à effacer toute trace de son passé, de ses origines, de sa famille même, Gabrielle Chanel aura été tout au long de son existence une " irrégulière" dans une société conformiste, et peut-être ne faut-il pas chercher ailleurs le secret de sa prodigieuse réussite. Suivant l'itinéraire inverse de celui qui l'avait menée à Elle, Adrienne, roman dont la célèbre couturière était l'inspiratrice et non le modèle, Edmonde Charles-Roux a dû déblayer une vie entière de mensonges ou d'aveux subtilement travestis pour nous montrer la fillette de forains cévenols, née par hasard à Saumur, l'orpheline oubliée dans un couvent de Corrèze, la petite pensionnaire des chanoinesses de Moulins, qui n'allait pas tarder à devenir " poseuse " dans un beuglant de la garnison, où elle chantait " Qui qu'a vu Coco dans l'Trocadéro ? ". " Gomeuse " à Vichy, et même donneuse d'eau, celle à qui ses nombreux amis donnaient dès vingt ans son surnom, devait faire son chemin. " Irrégulière ", certes - au sens équivoque et proustien du terme - mais toujours marginale, indépendante, ambitieuse, et déjà sûre de son destin d'exception. Il n'est guère d'hommes et de femmes célèbres qui ne l'aient approchée, si bien que sa vie se confond avec l'histoire de l'entre-deux-guerres. Cocteau, Picasso, Max Jacob, Reverdy, Misia Sert, son amie de toujours, Diaghilev, Stravinski, ils apparaissent tous ici car ils furent les intimes témoins de cette aventure extraordinaire. A travers cette carrière mouvementée, Edmonde Charles-Roux raconte une femme unique, en même temps qu'elle trace la chronique de soixante-dix années du XXe siècle. Ce portrait d'une célèbre inconnue est beaucoup plus qu'un portrait : l'épopée d'un roman vécu et vécu comme un roman par son héroïne.

Recommandé par Laurence

 

- « L’île haute » Valentine GOBY 2022

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Un enfant arrive en hiver dans une région de haute montagne. Parisien il découvre la neige pour la première fois. Un décor impensé, impensable se dresse devant lui, cerné de pics et de glaciers qui par instant se dessinent dans l'épaisseur du brouillard. Là-haut, la nature règne en maître au rythme des saisons, ces cycles immuables au cours desquels des hommes et des femmes, des gosses, aux vies modestes mais d'une humanité décuplée par le sens et la nécessité de leurs tâches, vont partager leur monde avec ce citadin, ébahi.
Recommandé par Patrick et Catherine.

 

- « La fureur des mal-aimés » Elsa ROCH 2021

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La fureur des mal-aimés : Paris, veille de Noël, de nos jours. Comme tous les soirs ou presque, le commissaire Amaury Marsac va s’asseoir sur un banc dans le square du Vert-Galant, sa soupape pour chasser les horreurs du métier avant de rentrer chez lui. Mais cette nuit-là, son refuge a été gagné par le Mal : dans une poubelle du jardin public gît un cadavre au ventre ouvert, rempli de mort-aux-rats.

Paris, mars 1995. Alex a 15 ans, il a fui l’appartement familial et est à la rue. Mais il résiste au désespoir, car dès que possible il va partir, il va la retrouver, il n’y a qu’Elle qui compte désormais dans sa vie. Et ensemble, ils surmonteront tout.

Lorsque les chemins de Marsac et d’Alex convergent, chacun se méprend en pensant avoir connu le pire…

Une bouleversante variation sur les enfances brisées, mais aussi la puissance de la fraternité.

Recommandés par Patrick, Anne et Catherine (ainsi que les deux autres romans de cette auteure française).

 

- « Disparaître » Lionel DUROY 2022

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À l'âge où il est d'usage d'envisager un repos bien mérité, Lionel Duroy a choisi d'enfourcher son vélo et de s'en aller vers ces endroits qui l'ont toujours fasciné : la Roumanie, la Moldavie, la Transnistrie... et peut-être Stalingrad. Il avait l'idée de rouler sans autre projet que de jouir du plaisir d'exister, jusqu'à s'épuiser, pour finalement passer seul et sans cérémonie de l'autre côté. Disparaître. Il l'a tenté, mais la vie est un roman qu'il a fini par écrire.

Recommandé par Catherine.

 

Prochain café des lecteurs le samedi 4 mars

On y conclura notre cycle asiatique…



11/02/2023
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