Les anciens du TRAIT d'UNION. MIMET

Les anciens du TRAIT d'UNION.            MIMET

COMPTE RENDU CAFE DES LECTEURS 12 - 20/01/18

Premier café des lecteurs de l’année nouvelle et toujours un bonheur d’échanges et de lectures…

 

Nous avons d’abord commencé par la présentation d’un auteur canadien né en Ecosse…

Eric McCormack, à travers deux de ses romans :

-          « L’épouse hollandaise » 2002 traduit en 2005

-          « Le nuage d’obsidienne » 2014 traduit en 2016

 

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« L’épouse hollandaise » : Thomas Vanderlinden raconte l’histoire de sa mère, Rachel, et des deux hommes avec lesquels elle a partagé sa vie. Tous deux s’appelaient Rowland Vanderlinden. Le premier, parti en voyage, n’est jamais revenu. Le second Rowland, un homme que Rachel a accepté sans poser aucune question, était un mystère. Qui était-il ? et qu’est-il arrivé au premier Rowland Vanderlinden ? Déterminé à percer les secrets des deux hommes, Thomas part à la recherche du premier Rowland, et le retrouve finalement sur une île isolée au milieu de l’océan Pacifique. Le premier Rowland raconte alors à Thomas ses nombreuses mésaventures et peu à peu Thomas apprend à le respecter. Il découvre aussi la véritable identité de l’autre Rowland Vanderlinden, un homme avec qui sa mère vécut heureuse de nombreuses années, bien qu’il fût loin d’être la personne qu’il incarnait.

Le lecteur ne peut que se laisser envoûter par cette étrange épopée vibrante d’échos de Conrad et Borges où McCormack dévoile autant qu’il dissimule, et qui est tout à la fois un roman d’aventure jubilatoire, un énigmatique portrait de femme, entre apparente résignation et vraie liberté, une plongée au coeur du mystère de chaque être.

« Le nuage d’obsidienne » : Harry Steen, ingénieur des mines, est invité à participer à une conférence au Mexique. Lorsqu'un violent orage éclate, il trouve refuge dans une librairie de livres anciens. Il y fait une découverte lourde de sens. Un ouvrage daté du milieu du XIXe siècle, intitulé Le Nuage d'Obsidienne, relate un phénomène inexpliqué : un nuage noir aux propriétés réfléchissantes s'est immobilisé au-dessus de Duncairn, un bourg des Uplands écossais, où il a provoqué plusieurs décès mystérieux.
Curieux hasard : Harry a bien connu ce village puisqu'il y a enseigné, jeune homme, après la mort de ses parents. C'est également à Duncairn qu'il avait rencontré Miriam Galt, qu'il aime depuis lors, malgré sa trahison. A son retour à Camberloo (ville imaginaire du Canada), Harry contacte un expert de livres rares à Glasgow, qui lui propose d'étudier l'ouvrage s'il lui envoie. Tandis que ce dernier l'analyse, Harry fait le récit de son parcours, depuis son enfance dans les taudis de Glasgow jusqu'à l'explosion d'une bombe, pendant la Seconde Guerre mondiale qui souffle son immeuble et tue ses parents, puis ses périples en Afrique, en Amérique du Sud et au Canada (dans l'Ontario), où il possède une usine.

Ce roman est peuplé de personnages singuliers, riche en suspense et en rebondissements.

Catherine vous recommande chaudement ces deux beaux romans d’aventure, de voyage, autour de l’histoire de beaux personnages, sur fond anthropologique bien documenté. Lectures rares…

 

Nous avons ensuite partagé nos derniers coups de cœur :

 

-          « La mort a ses raisons » Sophie Hannah 2016

Sophie Hannah, qui a écrit plusieurs thrillers psychologiques (« Les monstres de Sally », « Pas de berceuse pour Fanny », « La proie idéale »), a obtenu  l'autorisation de la famille d'Agatha Christie de reprendre le personnage d'Hercule Poirot dans ses livres, le pari était risqué mais le résultat est réussi.

Les ingrédients habituels sont tous présents : une dizaine de personnages regroupés pour un week-end dans la propriété de Lady Playford, l'hypothèse d'un meurtre en préparation, une ambiance tendue suite à une révélation inattendue le soir au dîner, et bien sûr une enquête policière menée par Hercule Poirot et l'inspecteur Catchpool, qui est le narrateur de cette histoire.

Les personnages sont fouillés, les décors bien plantés, il y a même les plans de la maison avec la disposition des pièces au début, ce qui est bien pratique pour se repérer, le style ressemble à celui d'Agatha Christie, l'énigme à résoudre est tordue à souhait et sa résolution pas aussi simple qu'il n'y paraît.

Ce livre succède à « Meurtres en majuscules », où Sophie Hannah rendait déjà un bel hommage à la « Reine du crime » avec une première enquête du célèbre détective.

Patrick a bien retrouvé le style et l’ambiance de la grande Agatha Christie.

 

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-   Françoise vous recommande la lecture du livre de Silvana Condemi « Néandertal mon frère » 2016

 

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A travers des textes à la fois clairs et très précis scientifiquement, illustrés par le dessinateur Benoît Clarys, la paléanthropologue Silvana Condemi et le journaliste scientifique François Savatier dressent le portrait, fidèle et bienveillant, de ce cousin en évolution longtemps considéré comme un être fruste et limité intellectuellement, avant que les recherches modernes ne le réhabilitent et lui confèrent le statut d’humain à part entière.                                                                             

Françoise a assisté comme beaucoup d’entre vous à la conférence que Silvana Condemi, qui habite Mimet, a bien voulu proposer aux adhérents du Trait d’Union, et elle conseille la lecture de ce livre à tous, adultes et adolescents car il est passionnant et instructif !

 

-          Chantal Thomas « Souvenirs de la marée basse » 2017

                                                                      

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Nager. Nager pour fuir les contraintes, pour échapper aux vies imposées, aux destins réduits. Nager pour inventer sa sensualité, préserver sa fantaisie. C’est ce qu’a sans doute ressenti Jackie toute sa vie, commencée en 1919 et menée selon une liberté secrète, obstinée, qui la faisait, dans un âge bien avancé, parcourir des kilomètres pour aller se baigner sur sa plage préférée, à Villefranche-sur-Mer. Entre-temps, elle s’était mariée, avait quitté Lyon pour Arcachon, puis, devenue jeune veuve, avait échangé le cap Ferret contre le cap Ferrat, avec sa mer plus chaude, son grand été.

Christel vous recommande ce livre écrit tout en pudeur et délicatesse. Les « Souvenirs de la marée basse » sont ceux de toute une vie. Chantal Thomas les égrène dans une « musique d'écriture » douce, joyeuse et sautillante. C'est une ode à la mère et à la mer. Pas facile pour Chantal d'être la fille de Jackie, cette femme oublieuse, cette femme-enfant qui souffre de vivre une vie normale et dont elle refuse toutes les contraintes ; cette mère si peu maternelle dont le seul désir est de nager, toujours nager avec entêtement et grâce, son crawl dans la mer bleue et limpide. Il faudra longtemps à Chantal pour comprendre ce que cette mère fantasque lui a transmise d'essentiel : « l'énergie d'un sillage qui s'inscrit dans l'instant ». Ce livre, c'est aussi une ode à la jeunesse, quand Chantal était une enfant de la mer ; quand elle bâtissait des murailles de sable qui allaient forcément retenir l'avancée inexorable de l'eau.

 

-          Saphia Azzedine « Sa mère » 2017

 

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Marie-Adélaïde, née sous X, a la rage au ventre ; elle a un destin, mais ne sait pas encore lequel. Pas celui de caissière à La Miche Dorée. Pas non plus celui de ses rares copines, certaines connues en prison, d'autres camarades de galère et d'errance. Serait-ce celui de retrouver sa mère coûte que coûte ? Son destin, elle va le chercher avec les moyens dont elle dispose : le culot, la parole qui frappe, l'humour cinglant, l'insoumission à son milieu, la révolte contre toutes les conventions. C'est une héroïne de notre temps.          

Christel a été intéressée par certains aspects de ce livre : Il y a des auteurs qui nous font rêver avec des personnages extraordinaires aux destins hors normes ou avec des aventures fabuleuses jalonnées de rebondissements. Et puis, il y en a d'autres qui préfèrent s'intéresser aux petites gens à la destinée beaucoup moins glorieuse. Saphia Azzeddine fait partie de cette deuxième catégorie : les héros du quotidien.

En parlant à la première personne, l'auteur arrive parfaitement à nous faire entrer dans ce petit monde. Elle utilise le langage de cette population pour mieux appréhender leur condition. Par les yeux de sa narratrice, elle contemple les gens de ces quartiers et leurs réactions face au système. Cela lui permet de critiquer la bêtise de certains, la colère d'autres et de faire une analyse sommaire de la situation de ces moins bien lotis. Elle traite aussi de la recherche d'identité et du besoin de reconnaissance, deux quêtes assez difficiles à mener à bien dans ces milieux défavorisés.

 

-          Virginie Despentes « King Kong théorie » 2007

 

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Ce livre raconte « la King Kong théorie », c'est-à-dire la réalité des rapports hommes-femmes directement liés au formatage, dès le plus jeune âge, des uns et des autres par une société fondamentalement patriarcale.
Prenant son expérience personnelle de la prostitution, Virginie Despentes revendique pour les femmes le droit de disposer de leur corps pour gagner de l'argent si c'est leur volonté…Un discours féministe radical, dans une forme qui l’est tout autant ! Il a amené Laurence à la réflexion sur ces sujets d’actualité…

 

-          « L’hôpital maritime » Pascal Ruffenach 2012

 

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Catherine vous recommande ce très, très beau livre :

 

Cet hôpital maritime est situé en bord de mer, l'on y vient pour mourir mais il se dégage de cet endroit une impression de grande sérénité, un climat d'accomplissement, comme une idée de dernière étape avant le grand paradis.

L'homme qui s'exprime va mourir, il le sait, et il s'est dépouillé de tout le superflu pour ne retenir que l'essentiel et en profiter pleinement. Tous ses sens sont en éveil, et au moyen de ses derniers, se livre au lecteur avec à la fois la pudeur de l'homme blessé dans sa chair, et la totale confiance de celui qui n'a plus rien à perdre

 L'auteur s'est aussi délesté de l'essentiel. Nous n'avons aucun repère temporel ni spatial, nous ne savons rien du personnage, de sa maladie, du personnel qui l'accompagne nuit et jour dans son voyage.

Le langage est ici prépondérant, très imagé. Les phrases se font courtes ; parfois sans verbe. Tous les sens sont exploités, et en particulier celui du toucher. Par de courts textes, notre homme laisse aller ses pensées, ses impressions, sa perception des choses et des lieux avec une certaine lumière, un détachement qui ne laisse pas indifférent.

Pascal Ruffenach a évité toute dramatisation et pousse à repenser la prise en charge de la fin de vie.

 

 

Isabelle nous avait amené quelques livres pour enfants, une fois n’est pas coutume…

 

-          « La vague » de Suzy Lee (Coréenne), 2009, très beau livre sans dialogues…

 

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Une plage ensoleillée. Une petite fille fascinée par la vague inlassablement renouvelée. L'enfant s'approche de l'eau, se laisse surprendre par la vague, voudrait la dompter, se retrouve trempée. Et si c'était justement là le jeu ? Faire corps avec une nature emplie de surprises ? Une histoire qui traduit, sans parole, une émotion universelle.

 

-          « Une ferme » de Philippe Dumas 2010

 

 

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 L’auteur déclare : « De nos jours, hélas, les fermes ressemblent de plus en plus à des usines ! Il me serait facile d'horrifier le lecteur avec un reportage sur la ferme d'aujourd'hui. J'ai préféré donner du rêve en dessinant celle d'hier. La plupart de ces aquarelles ont été dessinées sur le vif à la ferme de Cogges, à Witney, près d'Oxford, en Angleterre. Dans cette ferme, on s'entête à travailler et à vivre comme autrefois. »

                                                       

Deux livres pour initier à la peinture les petits enfants (3 à 5 ans) :

 

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-          « Petit Musée »  Alain Le Saux et Grégoire Solotareff (1992) : 149 mots, d'Aigle à Zèbre, illustrés par les détails de 149 tableaux de grands peintres, de Jérome Bosch à Picasso. Ce livre a reçu le "Cercle d'or" (Cercle de la Librairie et Livres Hebdo) 1992, le "Prix du Livre d'art pour enfants" (Ville de Marseille) 1993

-          « Le musée des couleurs » Caroline Desnoëttes 1996. Un arc-en-ciel de 36 couleurs, 36 peintres et 36 tableaux sortis des musées pour faire découvrir les couleurs à l'enfant avec les plus grands peintres

 

Et enfin un livre pour adolescents, nous conseille Isabelle : « L’huile d’olive ne meurt jamais » Sophie Cherer 2001

                                                                                        

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Le père d’Olivier vient de gagner un voyage en Sicile. Le jeune homme de 14 ans décide de profiter du séjour pour rencontrer une vieille aristocrate sicilienne dont une de ses camarades a parlé en cours.
Cette femme lutte depuis toujours contre la Mafia. Tous les hommes de sa famille ont été assassinés par l’organisation occulte. Depuis elle cultive seule, entourée d’une garde de policiers, 40 hectares d’oliviers.
Car personne n’ose lutter contre la mafia. Olivier décide de l’aider. En parallèle on suit l’histoire de Delfina, jeune épouse sicilienne qui refuse que son homme se sacrifie pour la Cosa Nostra.

Un roman inspiré de faits réels. A partir de 12 ans.

 

Dernière séquence de notre café, le moment BD qui tient chaud au cœur de Patrick :

 

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-          Le nouveau récit d'anticipation d’Enki Bilal « Bug » 2017 : Dans un avenir proche, en une fraction de seconde, le monde numérique disparaît, comme aspiré par une force indicible. Un homme, seul, malgré lui, se retrouve dans une tourmente planétaire.

Enki Bilal nous prive de notre addiction digitale en nous plongeant, non sans une certaine dérision, dans un monde de désarroi et d’enjeux multipolaires.

 

-          « Désintégration : Journal d’un conseiller à Matignon » 2017 de Matthieu Angotti,‎ Romain Recht

"Le jour de mon entrée au cabinet du Premier ministre, j'ai commencé à prendre des notes, le temps que durerait l'aventure. Les voici mises en images, dessinant le quotidien d'un conseiller, avec ses hauts et ses bas, ses espoirs, ses découragements, sa solitude parfois... Ce livre raconte la réforme manquée de la politique d'intégration, comme une lucarne sur les rouages du sommet de l'État, du côté de ses discrets artisans...".

 

- « Deux hommes en guerre ; 1/ le ministre et l’espion » Jef/Desberg et Claude Moniquet 2017

 L'alliance étrange entre un ancien agent de la DGSE, aujourd'hui reconverti dans l'espionnage industriel, et un futur candidat à la présidence. L'espion et le ministre n'ont rien en commun mais ils devront coopérer face à un complot politique particulièrement vicieux. Un thriller d'espionnage réaliste et hyper documenté grâce à l'apport de Claude Moniquet, un des plus grands spécialistes européens du contrespionnage.

 

Bonne année à tous et bonnes lectures partagées !



24/01/2018
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