Les anciens du TRAIT d'UNION. MIMET

Les anciens du TRAIT d'UNION.            MIMET

De la biofiction pour notre atelier d'écriture de janvier

 Encore une régalade, cet atelier d'écriture de Janvier, animé par Stéphanie, merci encore à elle de nous faire travailler dans la bonne humeur avec toujurs des propositions nouvelles et originales!

 

Cette fois-ci, elle nous a initiées à la biofiction, soit la biographie fictionnelle d'un personnage connu que nous devions choisir, et autour duquel nous avons fait quatre exercices:

Les petits "tics" ou secrets de notre personnage, un "questionnaire de Proust" à lui faire passer,  un moment "décalé" de sa vie, et un exercice "à la manière de", alternant les je, tu et vous...

Vous trouverez ci-joint quelques extraits, dont pour certains personnages qui sont suggérés ou nommés, vous reconnaitrez le profil alors que d'autres resteront dans l'anonymat!

 

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"Lorsque je chante, ce n’est pas seulement ma voix que j’engage mais tout mon corps et toute mon âme. J’ai donné beaucoup de représentations dans lesquelles je n’ai pas toujours été à la hauteur des attentes. Mais il y a une représentation qui restera, à jamais, gravée en moi. C’est celle de Norma dans l’opéra éponyme de Bellini, et plus particulièrement au moment du célèbre aria « Casta Diva ». Je venais d’apprendre la mort de mon frère la veille et j’avais hésité à participer à la représentation, tant cette mort accidentelle m’a anéantie. Mon frère était tout pour moi : confident, ami, soutien et il venait de disparaître. Un gouffre s’ouvrait  sous mes pieds qui allait m’engloutir. Et puis, après les moments de paralysie totale qui suivirent cette annonce, je décidais d’y aller, pour le remercier de tout l’amour qu’il m’avait donné. N’ayant pas pu répéter la veille avec le chœur, j’étais un peu inquiète. En effet, le moindre retard et c’est la catastrophe. Prête à tout donner je m’avance sur scène pour ma participation au premier acte. Tout se passe pour le mieux. Arrive le moment de « Casta Diva ». Portée par toutes ces émotions et le public, je me mets à chanter cette ode à la lune comme jamais je ne l’avais fait. Mon corps et ma voix ne font plus qu’un et j’ai le sentiment d’être soulevée du sol. C’est comme si je n’étais plus qu’une voix.  A tel point que le chœur qui, normalement démarre après mon solo, reste coi. Le chef de chœur a beau agiter ses bras, comme pétrifiés  par le chant, les choristes se taisent. Consciente du silence, je reprends mon air et enfin le chœur démarre et m’accompagne. Ce fut un véritable triomphe et encore aujourd’hui j’ai dans mon corps le souvenir de ce moment exceptionnel."

 

 

"Dans ses poches, il y a toujours son téléphone portable. C'est un homme hyper connecté. Même quand il dort, son téléphone est branché et posé sur sa table de nuit.

 

Dans ses poches, il n'y a jamais d'argent. Pourquoi en aurait-il besoin? Il y a toujours auprès de lui un conseiller de l'ombre, un garde du corps ou bien encore son épouse qui pourrait le dépanner financièrement. C'est un homme choyé, chouchouté par son entourage. La cour qui gravite autour de lui l'assiste en permanence.

 

Dans ses poches, il y a aussi une petite clé qui ouvre une boite secrète. Personne n'y a accès même pas sa femme. Un double de cette clé est cachée au fond de la table de nuit. Si jamais il perdait la clé de sa poche, celle de la table de nuit lui serait d'un grand secours . Il a des secrets inavouables mais que paradoxalement, il ne peut pas détruire car il croit à la magie des objets."

 

 

 

  

"Je vois que, plus que de coutume, cela va mal sur terre.]...[ J'ai alors décidé d'y aller voir moi-même et aider les humains dans un monde mal en point. Bien sûr, je ne me mettrai pas en tunique, peu de pays y conviendraient. Le pantalon qu'ils appellent jeans semble universel. De toute façon, je ne suis plus un homme sur terre mais son image car il me faut attendre la fin du monde pour revenir. Donc j'irai çà et là pour me rendre compte, savoir si je peux comprendre, servir.

La planète a bien changé, déjà dans mon pays . À côté des serres et plantations d'avocatiers et autres arbres, des villages détruits de chaque côté de hauts murs de séparation, des ennemis irréductibles ... Je vais voir dans ce qui est devenu ma capitale, à moi qui n'avais pas un endroit où reposer ma tête. Que d'ors, de richesses, d'argent dépensé inutilement au lieu de servir aux malades et aux malheureux."

 

 

"J’étais déjà au studio, et je t’attendais impatiemment. Tu m’avais dit au téléphone que tu avais une nouvelle idée de chanson pour ton album. J’avais toujours hâte de connaître tes idées. Je savais que tu étais parti récemment en Ethiopie, mais tu ne m’avais pas dit pourquoi.

La porte s’ouvrit enfin, et tu apparus sur le seuil, décontracté comme toujours. Tu avais pris quelques couleurs.

-Bonjour Dylan, ça me fait plaisir de vous revoir.

-Salut Bob (Marley)! A moi aussi, comment s’est passé votre voyage ?

-C’était intense, et ça m’a beaucoup inspiré, comme je vous l’ai dit hier, me répondis-tu d’un ton enjoué.

Tu commenças alors à me montrer les ébauches de textes que tu avais écrits sur les retrouvailles avec ton père. Tu étais comme un gosse qui venait de recevoir un cadeau, en me racontant ton histoire.

Moi, je t’écoutais attentivement, Je te laissais déverser ton bonheur par des flots de paroles plus touchantes et sincères les unes que les autres.

-Alors, votre père, vous comptez le revoir ? demandais-je en devinant déjà ta réponse.

-Oui, bien sûr. C’est un homme bon, malgré les erreurs qu’il a commises dans son passé, me répondis-tu, pensif. 

Je te proposai alors de commencer à mettre en forme ta chanson, en t’apportant mes conseils comme à mon habitude. Tu ne les écoutais pas toujours, mais je ne me formalisais pas : après tout, c’était toi l’artiste, et je t’admirais profondément."

 

 

"Tu montes les escaliers de l’estrade et te dirige vers le pupitre. Je te suis. Mon oreillette est en marche pour que les gens de la sécurité qu’on a disséminés un peu partout puissent me prévenir de tout mouvement inquiétant.

- Vous ne parlez pas trop longtemps, Martin (Luther King), vous m’avez promis. Sur la scène et au micro, vous êtes une cible parfaite. Je vous l’ai dit, si un illuminé voulait tirer, je ne pourrais pas grand-chose à part vous plaquer au sol et vous couvrir de mon corps. Donc, si je vous saute dessus, laissez-vous faire, ne tentez pas de fuir, on serait plus en sécurité allongés tous les deux que présentant notre dos au tueur.»

Tu acquiesces en baissant les paupières pour me dire que tu es OK.

Tu as l’air fatigué aujourd’hui, je l’ai vu à ton pas lourd et posé lentement sur chaque marche  comme si tu montais vers l’échafaud. Non, je refuse cette image ! Je suis en hyper vigilance et dès le haut de l’escalier, je fais face à la foule pour essayer de détecter le plus petit mouvement inquiétant. Mes yeux balayent de droite à gauche, du plus loin au plus près.

Je t’entends tapoter le micro pour vérifier qu’il est en marche et je t’imagine prendre ta respiration. Ta voix va résonner sur cette esplanade pendant que je scrute sans relâche les immeubles alentour...

Mon oreillette grésille, je m’agite. Ont-ils repéré quelque chose ?

Je te fais signe en montrant ma montre du doigt et m’approche de ton oreille :

- Vous aviez dit un quart d’heure, pas plus et on y est déjà. IL faut conclure maintenant. Vous êtes trop exposé là. On n’a pas pu tout sécuriser, un tireur pourrait être installé dans ces immeubles abandonnés là-bas. 

Tu me montres la foule qui t’applaudit, te remercie, communie avec toi. Tu hausses les épaules et écarte les mains comme pour me faire comprendre que tu ne peux pas te dérober à leurs attentes.

Mais dans l’oreillette, on me crie « reflet métallique à 12 h 10 ».

Je te hurle : « Martin, mettez-vous à l’abri derrière le pupitre, vite, je vous en supplie ! »

Tu perds une seconde à me dévisager de tes yeux écarquillés et le coup de feu claque."

 

 Bravo aux "écrivantes" et à bientôt pour de nouvelles aventures épistolaires!



16/02/2021
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