Les anciens du TRAIT d'UNION. MIMET

Les anciens du TRAIT d'UNION.            MIMET

COMPTE RENDU DU CAFE DES LECTEURS 11 – 16/12/17

 

 

Grande assemblée ce jour autour de notre soif de littérature à partager !

Encore deux nouveaux participants dont nous saluons chaleureusement l’arrivée dans ce groupe qui s’ouvre de plus en plus et nous donne envie de découvrir des lectures inconnues ou difficiles, qu’après avoir laissé de côté parfois, nous allons reprendre, tant l’enthousiasme d’un autre lecteur nous aura donné les clés de lecture qui nous manquaient.

 

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Nous avons commencé notre échange par la traditionnelle lecture d’un extrait d’un de nos coups de cœur de la rentrée littéraire 2017 : « L’art de perdre » d’Alice Zeniter

 

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L’Algérie dont est originaire sa famille n’a longtemps été pour Naïma qu’une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ? Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu’elle ait pu lui demander pourquoi l’Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l’été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus depuis longtemps de l’Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ? Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l’Algérie, des générations successives d’une famille prisonnière d’un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d’être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales. Alice Zeniter est née en 1986. Elle a publié quatre romans, dont Sombre dimanche (Albin Michel, 2013) qui a reçu le prix du Livre Inter, le prix des lecteurs de l’Express et le prix de la Closerie des Lilas et Juste avant l’oubli (Flammarion, 2015), prix Renaudot des lycéens. Elle est dramaturge et metteuse en scène.

 

-  « L’art de la joie » est un livre posthume de Goliarda Sapienza, imprimé en quelques exemplaires en 1998 par Stampa Alternativa et diffusé plus largement après sa publication en Allemagne, Espagne et en France. En réalité, ce chef-d’œuvre est né bien avant, dans la douleur de dix années d’écriture, entre 1967 et 1976. Et l’éditrice française Viviane Hamy lui a donné une troisième naissance, posthume et triomphale, avec la publication de sa traduction française, en 2005.

 

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Modesta est née le 1er janvier 1900 dans une maison pauvre d’un pays encore plus pauvre, mais prédestinée à rayonner bien au-delà des limites de son village et de son pays.

Roman d'apprentissage, il foisonne d'une multitude de vies. Roman des sens et de la sensualité, il ressuscite les élans politiques qui ont crevé le XXe siècle. Ancré dans une Sicile à la fois sombre et solaire, il se tend vers l'horizon des mers et des grandes villes européennes... 

Pourquoi faut-il lire ce livre ? Parce qu'il est un hymne à la joie. A la joie la plus simple qui soit, celle qui émane de la conscience et de l'acceptation sereine de sa propre existence et de celle des autres, personnes et choses, sans lesquelles le bonheur serait absolument impossible. Le XXe siècle, époque de tragédies horribles et d'esprits brillantissimes, se révèle sous un angle différent et les événements qui le caractérisent - guerres et révolutions, sciences et techniques, art et philosophie - portent les stigmates d'une seule femme, Modesta, qui assume les espoirs et la volonté de toutes les autres.

Ouvrage intelligemment recommandé par Laurence qui nous conseille de dépasser les réticences que provoquent les 20 premières pages du livre pour accéder à son intérêt et sa beauté, ensuite…

 

-  « Colette et les siennes » de Dominique Bona mars 2017

 

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Août 1914, il n’y a plus d’hommes à Paris. Les femmes s’organisent. Dans une jolie maison, à l’orée du bois de Boulogne, Colette, la romancière, la journaliste célèbre, fait venir ses amies les plus proches. Toutes appartiennent au monde de la littérature et du spectacle. Il y a Marguerite Moreno, la comédienne. Annie de Pène, la chroniqueuse et « presque soeur ». Musidora dite Musi, bientôt la première vamp du cinéma.

Ces quatre femmes libres s’inventent une vie tendre, pleine de rêves et de douceur : les cheveux courts et sans corsets, elles n’oublient pas le ciel de Paris où passent les dirigeables, ni leur travail, ni les hommes. Elles vont vers l’être aimé, quel qu’il soit. Au coeur de l’histoire, sanglante et sauvage, elles affirment leur personnalité, leur tendresse et leur insoumission. Avec sensualité et talent, Dominique Bona raconte les passions de ces femmes libres, qui resteront amies jusqu’à la mort.

 

-          « L’étrangère «  de Valérie Toranian 2015

 

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Aravni garde farouchement le silence sur son passé. Sa petite-fille, Valérie, aimerait pourtant qu'elle lui raconte son histoire, l'Arménie, Alep, Constantinople et Marseille. Dans ce récit qui traverse le siècle, elle écrit le roman de la vie, ou plutôt des vies d'Aravni : de la toute jeune fille fuyant le génocide arménien en 1915 jusqu'à la grand-mère aussi aimante qu'intransigeante qu'elle est devenue, elle donne à son existence percutée par l'Histoire une dimension universelle et rend hommage à cette grand-mère "étrangère" de la plus belle façon qui soit.

Valérie Toranian est née en 1962. Ancienne directrice de Elle, elle est aujourd'hui directrice de La Revue des deux mondes. L'Étrangère est son premier roman.

 

-          « La servante écarlate » de Margaret Atwood

 

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Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d’autres, à qui l’on a ôté jusqu’à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler. En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.

Paru pour la première fois en 1985, La Servante écarlate s’est vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde. Devenu un classique de la littérature anglophone, ce roman, qui n’est pas sans évoquer le 1984 de George Orwell, décrit un quotidien glaçant qui n’a jamais semblé aussi proche, nous rappelant combien fragiles sont nos libertés.

La série adaptée de ce chef-d’oeuvre de Margaret Atwood, « The Handmaid's Tale » avec Elisabeth Moss dans le rôle principal nous est recommandée par Evelyne, autant que le livre.

 

 

-          Frédéric Boyer « La où le cœur attend » 2017 et « Quelle terreur en nous ne veut pas finir » 2015

        

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« Là où le cœur attend » : Voici un essai à la fois déchirant et rare. Il parvient en effet à ébranler son lecteur en sourdine, en évoquant une chute personnelle – un épisode dépressif survenu « une nuit de décembre » – tout en fournissant des armes pour se relever. Frédéric Boyer, éditeur, écrivain, traducteur de saint Augustin et conseiller littéraire de « Francfort en français » (l’ensemble d’événements organisés par la France à la Foire du livre, du 11 au 15 octobre), confesse avec pudeur et discrétion avoir été tenté de se suicider. Celle qui l’emmena se remettre sur les bords de l’Arno s’appelait Anne, à la mémoire de laquelle le texte est dédié.

« Quelle terreur en nous ne veut pas finir » : Le fait d'être humain ne procède pas uniquement de nous-mêmes, comme le fait d'être d'une culture, d'une histoire ne procède pas d'un seul autre, ou d'un seul semblable, mais de l'ensemble des autres, de tous les semblables, et plus loin encore de l'autre à venir, du dissemblable, de l'étranger, de l'autre culture, de l'autre histoire. Où et comment se pose la question de l'honneur à cet instant ? N'est-ce pas à cette pliure que fait courir à l'espèce le mépris, l'incompréhension, le refus de l'autre ? Aujourd'hui nous devons faire face. Et savoir d'instinct, savoir sans le comprendre que la seule force, la seule valeur, la seule dignité, c'est de ne pas comprendre si comprendre nous fait renoncer à l'amour de l'autre. Voilà ce qui fonde, voilà ce qui fait la légitimité non seulement d'une existence mais de toute communauté.

Ces deux ouvrages enchantent actuellement Isabelle qui a rencontré l’auteur, lors d’une dédicace à la librairie Goulard d’Aix, dont elle nous conseille de suivre l’actualité, en particulier autour des rencontres avec les auteurs.

 

-          « Lettres à Anne » François Mitterrand 2016

 

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Un livre qui rassemble plus de mille lettres envoyées par François Mitterrand à Anne Pingeot durant trente années. La correspondance démarre en 1962 et s'achève en 1995, quelques semaines avant la mort de l'ancien président de la République.

 

Les lettres de celui qui fut deux fois président de la République nous dévoilent des aspects totalement inconnus d'un homme profondément secret que chacun croyait connaître.

 

-          « Sur les chemins de Sainte Victoire » Jacqueline de Romilly 1987

 

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Les couleurs, la lumière du soleil, la flore, le vent, autant d'images, de sensations que l'auteur a pu vivre et voir lors de ses promenades dans les paysages du massif de la Sainte-Victoire et qu'elle partage ici avec lecteur. En fin d'ouvrage, des tableaux de peintres célèbres et des photographies illustrent son récit

Ce livre a donné envie à Hélène de retourner se promener sur les chemins de Sainte Victoire, elle nous y invite…

 

-          « De la vie dans son art, de l’art dans sa vie » Annie Duperey et Nina Vidovitch 2009

 

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Nina Vidrovitch est peintre. Anny Duperey, comédienne et écrivain. C'est en 1993, à un tournant de leur existence, que s'établit entre elles une correspondance qui dure encore.

Elles s'y livrent telles qu'elles sont, avec une honnêteté et un naturel qui les rendent immédiatement proches du lecteur. Leurs vies et les valeurs qui les soutiennent sont présentes à chaque ligne. On partage avec elles les récits et les réflexions sur leur art, la façon dont elles le pratiquent et dont elles cherchent à l'approfondir. Elles se jugent sans complaisance et observent, parfois avec admiration, souvent avec férocité, toujours avec drôlerie, les gens du métier. Dans leur quotidien, les plantes, les fleurs, les animaux tiennent une grande place. Il y a aussi, bien sûr, les enfants, la famille et les hommes.

       

-        « Yeruldelgger » de Ian Manook 2014

Sous le pseudonyme de Ian Manook, Patrick Manoukian écrit des polars qui se passent en Mongolie: "Yeruldelgger" (2013) qui remporte le Prix SNCF du polar 2014, "Les temps sauvages", suite des aventures de l'inspecteur Yeruldegger, (2015). + Voir plus

 

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Il y avait la Suède de Mankell, l'Islande d'Indridason, l'Ecosse de Rankin, il y a désormais la Mongolie de Manook !

Une maîtrise époustouflante pour le polar le plus dépaysant et le plus primé de tous les temps : le prix des lecteurs Quais du polar/20 minutes, le prix SNCF 2014, le prix des lectrices de Elle (polar) et le Prix des Lecteurs Notre Temps 2014.

Françoise nous recommande cette série de polars qui se passent en Mongolie ,

 

 

ainsi que la série de polars lapons d’Olivier Truc       

 

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Olivier Truc, journaliste et écrivain, auteur de « Le Dernier lapon » et « Le Détroit du loup » nous offre une troisième aventure de son duo d’enquêteurs (Nina et Klemet). Dans La Montagne rouge, c’est un peu plus au sud qu’ils vont devoir voyager, mais toujours en Laponie, pour tenter de démêler les fils d’une histoire où le droit à la terre, les ossements humains, les rennes (pas ceux du gros bonhomme barbu) et de fumeuses idéologies suédoises semblent liés. Et la neige immaculée va soudain se teinter de rouge sang…Olivier Truc fait aujourd’hui partie intégrante du PPF, le paysage polar français. Lauréat d’une vingtaine de prix, ce journaliste né à Dax est le correspondant du Monde et du Point à Stockholm depuis une vingtaine d’années. Autant dire qu’il connaît bien les pays nordiques, où il a tout naturellement situé l’action de ces trois romans. Il a eu l’idée géniale de créer une police des rennes, si réaliste que bon nombre de personnes se sont laissé prendre en pensant que cette brigade spéciale existait vraiment.

  

 

Enfin deux essais pour réfléchir :

-          « Silence coupable ; islamistes : ils ne sont grands que parce que nos élites sont à genoux » Céline Pina 2016

 

 

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Des milliers de jeunes sont radicalisés sur notre sol. À quelques kilomètres de Paris, certaines femmes ne vivent plus vraiment en France, ensevelies sous un linceul noir, assignées à résidence communautaire. La laïcité est combattue à l'école, à l'hôpital, dans les services publics comme dans les entreprises privées. On abandonne les Français de confession musulmane sous la coupe de l'obscurantisme. Les islamistes ne sont grands que parce que nos politiques sont à genoux. Cet abandon défait la promesse de paix, d'égalité et de prospérité que nous espérions léguer à nos enfants. Soyons notre propre espoir. Nous avons dans notre histoire, nos principes et nos idéaux de quoi redonner sens à notre monde et renvoyer les islamistes à leur obscurité, revendiquons-les et utilisons-les. Et alors nous serons grands parce que nous serons debout !

Un essai courageux que Catherine nous recommande tant les définitions claires sur la laïcité, nous montrent les chemins pour résister et défendre la belle République à laquelle nous tenons tant …

 

-          « Principal de collège ou imam de la République ?» de Bernard Ravet 2017

 

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Aujourd’hui à la retraite, Bernard Ravet, ancien principal de plusieurs collèges marseillais raconte sa vie, celle de tout le personnel envoyé dans les établissements ghetto. La violence. La montée du religieux. Les familles au mieux absentes, au pire fracassées. L’hypocrisie et le clientélisme des politiques. L’immense solitude des personnels de direction et des enseignants qui ressentent un profond sentiment d’abandon par leur hiérarchie. Une vie qui tient de celle du commissaire de police, du directeur d’ONG pédagogique et, de plus en plus, face à la montée du religieux, d’imam de la république. Avec, pourtant, chevillée au corps, la conviction qu’il est encore possible d’agir pour que des élèves otages de leur environnement échappent à cette fatalité.



Bonne fin d’année et bonnes lectures à tous !



17/12/2017
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