Les anciens du TRAIT d'UNION. MIMET

Les anciens du TRAIT d'UNION.            MIMET

COMPTE-RENDU CAFE DES LECTEURS 3 - 21/12/16

 

On l’apprécie de plus en plus, ce café des lecteurs !

On y a accueilli une nouvelle lectrice qui ne connaissait pas encore notre association le Trait d’union…

On a commencé par une lecture de la nouvelle « le désespoir des roses » extraite du livre de Frédérique Martin « J’envisage de te vendre (j’y pense de plus en plus) » Beau texte atypique, cynique et tendre à la fois et pas attendu du tout…

Et puis on a évoqué plusieurs projets : présenter une œuvre classique à chaque réunion du café des lecteurs, que l’un d’entre nous aura beaucoup aimé et dont il nous lira un extrait, et aussi se réunir pour écrire ensemble pour ceux que l’écriture tente ou qu’ils pratiquent déjà ailleurs…

On a ensuite échangé nos coups de cœur… et croisé les regards sur les livres que plusieurs d’entre nous avons lus.

 

PROCHAIN CAFE DES LECTEURS : samedi 21 janvier à 14 h 30

 

Les coups de cœur de Dolorès

 

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« Histoire de l'art » de E.H. Gombrich (1950) demeure une introduction inégalée à l'ensemble du sujet, des premières peintures rupestres à l'art d'aujourd'hui. Cette Histoire de l'art doit sa popularité durable au style simple et direct de l'auteur. Il nous fait percevoir l'histoire de l'art comme un enchaînement ininterrompu de traditions encore vivantes qui relie l'art de notre temps à celui de l'âge des pyramides.

Dolorès nous a recommandé chaleureusement ce livre qui se lit comme un roman et est une façon très abordable de s’initier à l’art et à son histoire…

 

 

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« L’ombre du vent » de Carlos Ruiz Zaffon (2012)

L'histoire, qui se situe dans la Barcelone de l'après-guerre, a pour personnage principal un jeune homme, Daniel Sempere. Peu de temps après la guerre, le père du jeune Daniel le conduit au Cimetière des Livres Oubliés, une bibliothèque secrète, immense, renfermant des œuvres anciennes oubliées, amoureusement protégées par quelques initiés. Selon la tradition, chaque nouvel initié doit prendre soin d'un livre. Daniel choisit L'Ombre du Vent de Julián Carax. De retour à la maison, il se plonge dans la lecture et est captivé par l'histoire. Daniel, subjugué, tente en vain de trouver d'autres livres de cet auteur méconnu. Apparaît le personnage énigmatique de Laïn Coubert qui est à la recherche de livres de Carax afin de les acheter pour pouvoir les brûler.

Une belle histoire dont les livres sont les héros, et le plus beau quartier de Barcelone un personnage essentiel… 

Le coup de cœur de Laurence

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« Sur la route du papier » Erik Orsenna (2012)
De la Chine à la forêt canadienne, en passant par la Finlande, la Suède, la Russie, l'Inde, le Japon, l'Indonésie, l'Ouzbékistan, le Brésil, l'Italie, le Portugal et bien sûr la France, en route avec sac à dos et calepin pour une sorte de procession du papier à travers les âges et les contrées, E.Orsenna enchaîne les anecdotes sur l’origine du papier, sorte de préambule à ce voyage dans l’histoire et aux quatre coins du monde. Ainsi, il nous entraîne d’abord en Chine sur la route de la Soie, où les plus anciens manuscrits sont emmurés secrètement et gardés scellés. Ensuite, son périple nous conduira tantôt dans les forêts du Canada, tantôt dans les forêts des Landes où l’on rencontrera des bûcherons, qui recèlent aussi des secrets sur l’histoire du papier.

Ce voyage a enchanté Laurence et lui a appris beaucoup de choses sur le papier, sa fabrication, et l’économie qu’il génère.

Les coups de cœur de Patrick

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Une très belle trilogie écossaise de Peter MAY écrite entre 2009 et 2012.

1 - "L'île des chasseurs d'oiseaux"

2- "L'homme de Lewis"

3 - "Le braconnier du lac perdu"

Quelle belle histoire d'hommes et d'amitié, parfois d'amours difficiles, ou de destins contrariés, d'insularité, de fierté d'appartenance, de rites initiatiques pour devenir un homme dans l'île de Lewis, au Nord-Ouest de l'Ecosse, dans ce roman qui laisse une grande place à la terre, la mer, les oiseaux, la pêche et les éléments déchainés parfois de ces contrées pas toujours hospitalières. L'inspecteur Macleod qui y est né, y revient pour mener l'enquête à propos d'un meurtre qui vient d'y être commis et il se confronte à tous ses amis et souvenirs d'enfance... A lire dans l'ordre, très beaux personnages masculins, en particulier.

Plus qu'un policier ! la beauté des paysages, l'âme celte, les traditions insulaires, certes une histoire d'hommes mais qui peut enchanter tous les publics !!

 

Dernier roman publié de Peter May « Les disparus du phare » (2016)

 

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Il se passe à nouveau en Ecosse !

Rejeté par les vagues, un homme reprend connaissance sur une plage. Il ignore où il se trouve et surtout qui il est. Mais si les raisons de sa présence sur cette île sauvage des Hébrides balayée par les vents lui échappent, d’autres les connaissent fort bien. Muni, pour seuls indices, d’une carte de la route du Cercueil qu’empruntaient jadis les insulaires pour enterrer leurs morts, et d’un livre sur les îles Flannan, une petite chaîne d’îlots perdus dans l’océan marquée par la disparition jamais élucidée, un siècle plus tôt, de trois gardiens de phare, il se lance dans une quête aveugle avec un sentiment d’urgence vitale.

Revenant à l'archipel des Hébrides où il a situé sa trilogie écossaise, Peter May nous emporte dans la vertigineuse recherche d’identité d’un homme sans nom et sans passé, que sa mémoire perdue conduit droit vers l’abîme.

 

Les coups de cœur de Malka

Malka nous recommande ces deux lectures qui nous éclairent sur la notion du « vivre ensemble » et les moyens pour y parvenir harmonieusement !

 

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« La Préférence pour l'inégalité, Comprendre la crise des solidarités « François Dubet (2014)Depuis les années 1980, les inégalités se creusent partout en Amérique du Nord et en Europe. Au même moment, on observe un reflux des États-providence. Même si chacun le déplore, nous désirons de moins en moins l’égalité concrète. Mais ce ne sont pas seulement les crises et les inégalités qui affectent les liens de solidarité, c’est aussi la faiblesse de ces liens qui explique que les inégalités se creusent. Pour beaucoup, il serait temps de se débarrasser du politiquement correct qui empêcherai...

Depuis les années 1980, les inégalités se creusent partout en Amérique du Nord et en Europe. Au même moment, on observe un reflux des États-providence. Même si chacun le déplore, nous désirons de moins en moins l’égalité concrète. Mais ce ne sont pas seulement les crises et les inégalités qui affectent les liens de solidarité, c’est aussi la faiblesse de ces liens qui explique que les inégalités se creusent. En dépit de leurs principes affichés, les sociétés « choisissent » l’inégalité.

Ce livre montre que l’aggravation des inégalités procède d’une crise des solidarités entendues comme l’attachement à des liens sociaux qui nous font désirer l’égalité de tous, y compris de ceux que nous ne connaissons pas. Il est urgent d’inverser l’ordre du triptyque républicain : « Fraternité, Égalité, Liberté ».

 

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« Ce qui nous unit : Discriminations, égalité et reconnaissance » François Dubet (2016)

Les discriminations reposent sur une double injustice. D’une part, elles portent atteinte au principe d’égalité des individus. D’autre part, elles dénient la valeur des identités. Chez ceux qu’elles frappent, ces exclusions provoquent un désir d’égalité, un effort pour être « comme les autres », ou, au contraire, une revendication d’existence, une manifestation publique de dignité. Demande d’égalité et d’invisibilité, d’une part ; besoin de reconnaissance et d’identité, de l’autre. Mais comment ...

Les discriminations reposent sur une double injustice. D’une part, elles portent atteinte au principe d’égalité des individus. D’autre part, elles dénient la valeur des identités. Chez ceux qu’elles frappent, ces exclusions provoquent un désir d’égalité, un effort pour être « comme les autres », ou, au contraire, une revendication d’existence, une manifestation publique de dignité. Demande d’égalité et d’invisibilité, d’une part ; besoin de reconnaissance et d’identité, de l’autre. Mais comment pouvons-nous être à la fois égaux et différents ? La seule manière d’échapper à cette contradiction est de construire un tiers définissant ce que nous avons en commun. Au thème de l’égalité des chances, il est nécessaire d’ajouter celui du commun et de l’égalité. Contre la guerre des identités, il faut opter pour la construction du social.

François Dubet est professeur de sociologie à l’université de Bordeaux et directeur d’études à l’EHESS.

 

Les coups de cœur de Jocelyne

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« L’homme semence » Violette Ailhaud 1919 Collection main de femme.

Le récit se présente comme un texte autobiographique d'une trentaine de pages de Violette Ailhaud, institutrice des Basses-Alpes née en 1835, écrit en 1919, alors que pour la deuxième fois, son village se retrouve "sans homme".

En 1852, Violette a seize ans. Son père, et tous les hommes du village, ont été déportés, dans l'élan de répression très fort qui a suivi le soulèvement républicain dans le sud est de la France, aux lendemains du coup d'État du 2 décembre 1851. Son père, qui était l'un des chefs de l'insurrection, a été envoyé au bagne de Cayenne. Son fiancé, lui, a été assassiné par les troupes de Louis-Napoléon Bonaparte. Dans son village reculé des Basses-Alpes, les femmes se sont retrouvées seules pour faire face au quotidien et au travail des champs. Entre elles, elles s'organisent, et décident que le premier homme qui viendra sera l'homme de toutes, pour ramener la vie au village. Ce premier homme est aussi, pour Violette, un premier amour, et une véritable rencontre.

Ce récit est l'occasion d'aborder tout à la fois les questions de la République, de l'engagement et de la répression, du désir féminin, de l'amour et plus que tout de la Liberté.

Jocelyne nous recommande ce livre et cette collection qui en publie d’autres tout aussi attachants…

 

Jocelyne rend également hommage à Stephen Sweig qu’elle aime beaucoup et nous évoquons ensemble plus particulièrement trois de ses œuvres :

 

Les coups de cœur de Catherine

 

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Jean-Claude Izzo « Le soleil des mourants » (1999)

 Suite à son divorce il y a quelques années, Rico est tombé petit à petit dans la dèche et est devenu clochard à Paris. Quand son ami Titi meurt de froid et d’épuisement quelque chose se casse en lui. Il décide de quitter Paris pour retrouver Marseille où il avait été amoureux dans sa jeunesse.

Road-Movie de la misère, Le soleil des mourants nous fait rentrer de plein fouet dans le monde des sans-abris. On y apprend l’angoisse du manque d’alcool, du froid, des képis bleus...Au fil de son voyage, Rico va rencontrer toute sorte de personnages miséreux, le meilleur cotoyant le pire.

Dans une écriture très vivante, Izzo parvient à nous intéresser à cette classe de la société hyper défavorisée et qui n’a guère d’espoir de s’en sortir.

Ce roman incarne la lucide révolte et la tendre désespérance dont était empreint l’auteur marseillais. Izzo le publia quelques mois avant sa mort, le 26 janvier 2000.

Catherine a mieux compris, grâce à ce roman, la difficulté de la vie dans la rue, sa violence, la perte de la dignité et le rôle de l’alcool pour oublier qu’on l’a perdue…

N’oublions pas également la trilogie marseillaise polar de cet auteur « Total Cheops », « Chourmo » et « Solea », très attachante.

 

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« Zeitoun » de Dave Eggers

Dave Eggers « Zeitoun » Gallimard (2012). Originaire de Syrie, Abdulrahman Zeitoun est arrivé à la Nouvelle Orléans dans les années 1990 et a épousé Kathy, une jeune Américaine convertie à l'islam. Il y a fondé une entreprise de bâtiment très prospère. Ce récit relate l'expérience de cette famille lors du passage de l'ouragan Katrina durant l'été 2005. Malgré l'évacuation de la ville et de sa famille, Zeitoun décide de rester sur place pour surveiller sa maison et de nombreux chantiers. Sur un canoë, il explore la ville engloutie, vient en aide à des personnes prisonnières chez elles, contacte les secours, nourrit les chiens abandonnés. Zeitoun, accusé d'être un pilleur de rue, puis d’être un terroriste du fait de ses origines, s'est fait arrêter par la Garde nationale. Il se retrouve emprisonné au secret dans des conditions faisant penser à un Guantanamo local…

Zeitoun est une histoire vraie, racontée sous forme de roman par l’écrivain qui explique à la fin du livre ses 3 années d’interviews de la famille Zeitoun pour raconter leur histoire. le récit saisissant du courage et de l'humanité d'un homme confronté aux forces déchaînées de la nature, puis aux injustices d'une société violente qui n'a pas renoncé à ses réflexes carcéraux.

Le livre pose des questions fondamentales sur la société américaine ;

- la première par la voix de Katie : comment son Amérique a-t-elle été capable de « ça » !

- et la deuxième par la voix de Zeitoun qui s’interroge : comment cette Amérique qui n’a pas été à la hauteur pour secourir les nombreux naufragés, a su, par contre, dans les deux jours suivant le passage de l’ouragan, construire un système pénitencier de fortune…

 

 

thP7S5FEYW.jpgJOYEUX NOEL à tous et à l'année prochaine!

 

 

 

Catherine

 

 

 

 

 



24/12/2016
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