C'est égal !
Compte-rendu café des lecteurs n°56 - 8/04/23
Par une lecture à voix haute de deux nouvelles de son recueil « C’est égal », nous avons fait connaissance avec Agota KRISTOF, une écrivaine hongroise d'expression francophone.
À 21 ans, elle quitte son pays, la Hongrie, alors que la révolution des Conseils ouvriers de 1956 est écrasée par l'armée soviétique. Elle s'enfuie et s'installe en Suisse. Son œuvre est marquée par cette migration forcée. Elle travaille tout d'abord en usine, avant de devenir écrivain dans sa langue d'adoption, le français.
Elle va connaître un grand succès avec sa trilogie, racontant l'histoire de jumeaux. Elle a reçu le Prix du Livre européen pour le premier tome, Le Grand Cahier, en 1987 et le Prix du Livre Inter, pour le troisième, Le Troisième Mensonge, en 1992. En 1995, paraît son dernier roman : Hier. En 1997 et en 2007, sont publiés deux recueils de pièces de théâtre: L'Heure grise et Le Monstre et autres pièces. Elle a publié en 2004 aux éditions ZOÉ un récit autobiographique : L'Analphabète et ce recueil de textes anciens inédits : C'est égal.
- « Michel Polac, journal ; Pages choisies par Pierre-Emmanuel DAUZAT (1980- 1998)
On attendait les confidences d'un personnage médiatique, on tombe sur une oeuvre littéraire qui révèle une vérité d'homme absolument fascinante : misanthrope mais curieux, narcissique mais malheureux, parfois masochiste, souvent cruel, avec les autres comme avec lui-même, infatigable colérique qui crie et ne s'arrête jamais. Ces pages choisies livrent le roman d'une vie, la vie dans le monde d'un homme qui se serait voulu hors du monde.
Présenté par Catherine
- « Les dépossédés » Robert McLIAM WILSON 2007
L’auteur de romans nous livre ici un documentaire littéraire. Des visages marqués, des parcours singuliers disant la misère, la dégradation morale et physique, la déshérence : Robert McLiam Wilson raconte la pauvreté, au début des années 1990, dans l'Angleterre ultralibérale du gouvernement Thatcher. Son récit, illustré par les photographies de Donovan Wylie, abandonne toute distance journalistique au profit d'une empathie émue, pudique et profonde. Recommandé par Catherine
- « Les lois de la gravité » Jean TEULE 2003
Dans trois heures, le lieutenant Pontoise pourra quitter son poste. À cet instant précis, une femme entre dans le commissariat désert et demande à être arrêtée.
Dix ans plus tôt, elle a poussé son mari par la fenêtre de leur appartement du 11e étage. Il les battait, elle et ses enfants. Elle a prétendu qu'il s'agissait d'un suicide et tout le monde l'a crue. Elle veut se dénoncer avant minuit parce qu'elle a des remords et que le lendemain son crime sera prescrit... Tiré d'une histoire vraie. Passionnant et intrigant.
Recommandé par Martine
- « Une étincelle de vie » Jody PICOULT 2019
Hugh McElroy, un négociateur de crise, est appelé sur le site d’une prise d’otages. Un homme armé a fait irruption dans une clinique et a ouvert le feu, faisant plusieurs victimes. Il devient vite évident que le forcené a délibérément ciblé le dernier établissement de santé du Mississippi à pratiquer l’avortement. La situation s’avère délicate ; elle devient cauchemardesque quand Hugh apprend que sa fille unique âgée de quinze ans se trouve à l’intérieur du bâtiment. Mais que fait elle là ?
La question de l’avortement, plus que jamais sensible aux États-Unis, est au cœur de ce roman. Recommandé par Anne-Marie
- « Le Judas de Léonard » Léo PERUTZ 2003
Milan, 1498. Léonard de Vinci, invité à la cour de Ludovic le More, travaille à sa célèbre Cène. Il cherche en vain un modèle pour la figure de son « Judas ». Il a beau hanter les bas-fonds de la grande cité lombarde, passer en revue toutes les canailles du lieu, les vices qu’il découvre sont à l’évidence de ceux que Jésus aurait pardonnés. Or Jésus n’a pas pardonné à Judas… Recommandé par Marie-Claude
- « L’affaire Arnolfini ou les secrets du tableau de Van Eyck » Jean-Philippe POSTEL 2016
Le portrait dit des Époux Arnolfini a été peint par Jan Van Eyck en 1434 : énigmatique, étrangement beau, sans précédent ni équivalent dans l’histoire de la peinture... Cet ouvrage offre un voyage au cœur de ce tableau, qui aimante par sa composition souveraine et suscite l’admiration par sa facture. Touche après touche, l’auteur décrypte les leurres et symboles semés par l’artiste sur sa toile, à l’image d’un roman policier à énigmes. Alors le tableau prend corps, son histoire se tisse de manière évidente et les personnages qui nous regardent dans cette scène immuable prennent vie devant nous… Recommandé par Philippe
- « Mort aux italiens : 1893, le massacre d’Aigues-Mortes » Enzo BARNABA 2012
La Compagnie des Salins du Midi lance à l'été 1893 le recrutement des ouvriers pour le battage et le levage du sel. L'embauche est en réduction en raison de la crise économique que connaît l'Europe alors que la perspective de trouver un emploi saisonnier a attiré, cette année-là, un plus grand nombre d'ouvriers.
Les chefs de colle sont contraints de composer des équipes comprenant des Français et des Italiens. Dès le début de la matinée du 16 août, une rixe éclate entre les deux communautés qui se transforme rapidement en lutte d'honneur.
Recommandé par Christian
- « Conscience contre violence » Stephan ZWEIG 1936
Conscience contre violence est un essai polémique mettant en scène le combat de Sébastien Castellion contre Jean Calvin. Le livre, rédigé en pleine montée du fascisme et de l'extrême-droite en Europe, a été et reste d'une forte actualité, dans la mesure où il se présente comme un coup de boutoir contre toutes les formes de totalitarisme et d'intolérance.
Recommandé par Christian
- « Marseille, et la peste débarqua » Fred LEVY, Fred CHABAUD, Michel GOURY 2021
En 1720, lorsque le Grand Saint-Antoine, un navire marchand revenu du Moyen-Orient, accoste à Marseille, la population est loin d’imaginer le terrible fléau qui va s’abattre sur elle. Et pourtant, la peste est là ! Contenu dans les cales du navire, le bacille contamine très rapidement la ville. Riches, pauvres, nobles, paysans, personne n’est épargné. En moins de deux ans, l’épidémie terrasse près de la moitié de la population.
Découvrons en Docu-BD toute l’histoire de cet épisode tragique, qui marque encore durablement la mémoire collective de la ville. Recommandé par Christian
- « Asta » Jon Kalman STEFANSSON 2018
Reykjavík, début des années 50. Sigvaldi et Helga décident de nommer leur fille Ásta, d’après une grande héroïne de littérature islandaise. Un prénom signifiant amour et qui, croient-ils, ne peut que porter chance à leur fille…
Des années plus tard, Sigvaldi tombe d'une échelle et de remémore toute son existence : il n'a pas été un père à la hauteur, et la vie d'Ásta n'a pas tenu cette promesse de bonheur.
Jón Kalman Stefánsson enjambe les époques et les pays pour nous raconter l'urgence autant que l'impossibilité d'aimer. Recommandé par Françoise B.
- « La princesse des glaces » Camilla LAECKBERG 2008
Erica Falck découvre le cadavre d'une amie d'enfance, Alexandra Wijkner. Impliquée malgré elle dans l'enquête Erica se convainc très vite qu'il ne s'agit pas d'un suicide. Sur ce point l'inspecteur Patrik Hedström, la rejoint.
À la conquête de la vérité, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge clans les strates d'une petite société provinciale qu'elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d'autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d'un peintre clochard - autre mise en scène de suicide. Recommandé par Anne
- « Le mage du Kremlin » Giulliano DA EMPOLI 2022
On l’appelait le « mage du Kremlin ». L’énigmatique Vadim Baranov fut metteur en scène puis producteur d’émissions de télé-réalité avant de devenir l’éminence grise de Poutine, dit le Tsar. Après sa démission du poste de conseiller politique, les légendes sur son compte se multiplient. Jusqu’à ce que, une nuit, il confie son histoire au narrateur de ce livre…
Ce récit nous plonge au cœur du pouvoir russe, où courtisans et oligarques se livrent une guerre de tous les instants. Et où Vadim, devenu le principal spin doctor du régime, transforme un pays entier en un théâtre politique, où il n’est d’autre réalité que l’accomplissement des souhaits du Tsar. Mais Vadim n’est pas un ambitieux comme les autres. Entraîné dans les arcanes de plus en plus sombres du système qu’il a contribué à construire, ce poète égaré parmi les loups fera tout pour s’en sortir.
De la guerre en Tchétchénie à la crise ukrainienne, en passant par les Jeux olympiques de Sotchi, Le mage du Kremlin est le grand roman de la Russie contemporaine. Dévoilant les dessous de l’ère Poutine, il offre une sublime méditation sur le pouvoir.
Recommandé par Patrick
- « L’homme qui mentait aux femmes » Carol O’CONNELL 1999
Le mensonge est le propre de l'homme ; la plupart sont sans conséquence, seuls quelques-uns sont mortels. Celui qui foudroya Amanda Bosch est inavouable.
Brutale et sarcastique, l'inspecteur Kathy Mallory doit s'immerger dans l'univers ouaté des quartiers chics pour tenter de découvrir la vérité. De son côté Charles Butler, l'ami de toujours et adepte du paranormal, aimerait l'aider en faisant parler le fantôme d'Amanda. Caché dans l'herbe haute des mensonges, l'assassin n'est pas loin, prêt à tuer encore s'il se sent menacé.
Recommandé par Catherine
Prochain café des lecteurs samedi 13 mai
Et d’ici là : bonnes lectures !
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