Les anciens du TRAIT d'UNION. MIMET

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Arbre de l'oubli

Café des lecteurs n°41 – 16 Octobre 2021

 

 

Belle assemblée de 11 amoureux de la lecture pour ce 41ème numéro de notre café des lecteurs !

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C’est Nancy Huston, écrivaine franco-canadienne, qui a ouvert le bal à travers trois de ses romans (dont le dernier) à la construction narrative complexe mais très enrichissante !

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"Lignes de faille" (2006) met en perspective quatre moments de l'existence de quatre membres d'une même famille, avec un même repère fixe : la sixième année de chacun. Le roman débute en 2004 par l’histoire de Sol, petit garçon californien et fils de Randall. Sol est pris dans la violence de son pays en « guerre contre le terrorisme » et en pleine mutation technologique avec l'arrivée massive d'Internet dans les foyers.

Puis vient le tour de Randall qui, en 1982, part avec sa famille s'installer en Israël pour les besoins des recherches de Sadie sa mère, juive pratiquante, qui tente de tracer l'histoire de sa famille, et en particulier de sa propre mère Kristina, une célèbre chanteuse qui depuis les années 1960 se produit dans le monde sous le nom de scène Erra.

Suit l'histoire de Sadie qui à six ans, en 1962, vit avec ses grands-parents à Toronto au Canada. Sadie ne rêve que d'une chose : que sa très jeune maman, Kristina qui devient une chanteuse reconnue, vienne s'occuper d'elle et la délivre de la langueur et de la dureté de sa vie.

Enfin le roman se termine par la sixième année de Kristina-Erra en 1944-1945 dans une Allemagne battue et ravagée par la guerre et ses horreurs. Kristina vit dans une famille où les derniers hommes meurent au front et où de lourds secrets règnent autour des filiations.

Nancy Huston dans ce roman reprend, dans un exercice de style sur le temps et sur le langage des narrateurs successifs, ses thèmes favoris de l'enfance et de la filiation, du sentiment maternel, de l'héritage familial et historique.

- « Lèvres de pierre » (2018) Nancy Huston dresse un parallèle entre son double littéraire prénommée Dorrit et Pol Pot, le chef des Khmers rouges responsable de la mort de plus d’un million de compatriotes, torturés, épuisés, affamés, sans qu’il ne montre l’ombre d’un repentir. Ce n’est pas au dictateur que Dorrit s’identifie bien évidemment, mais elle compare leur jeunesse instable, leur manque de repères, leur séjour parisien déterminant pour l’une et l’autre car ils ont découvert l’engagement politique auprès des Français, cette fragilité enfin qui les pousse à devenir des proies sexuelles d’abord, avant de les transformer plus tard en machine de guerre au service de leur combat. D’opprimés, ils deviennent opresseurs : tandis que Dorrit affiche un féminisme pur et dur, intolérant, flirtant avec la détestation des hommes et surtout celle d’elle-même, Pol Pot se métamorphose, lui, en un révolutionnaire radical pour lequel la vie humaine n’a plus aucune valeur.

- « Arbre de l’oubli » (2021) brosse le portrait d'une famille américaine aisée, privilégiée, éduquée... puis, élargissant le tableau peu à peu, nous montre les fils inattendus qui relient cette famille aux pages les plus sombres de l'Histoire moderne. En dessinant un chemin tortueux à travers l'émancipation pas toujours réussie de trois personnages complexes, le roman aurait pu prendre les tonalités d'un parcours initiatique. Mais il s'agit, une fois le tableau appréhendé dans sa globalité, d'un grand roman d'Histoire vivante tant il convoque les enjeux essentiels d'aujourd'hui : racisme, religion et laïcité, procréation pour autrui, violence, misère et colère, féminisme et représentation.

Quand s'ouvre ce livre, Shayna, qui n'est plus une enfant, arrive à Ouagadougou. Nous sommes en 2016. Elle porte en elle toutes les questions et contradictions de notre temps, celles du féminisme, de la procréation, mais aussi du genre et de la laïcité. Et c'est à l'écoute de ce personnage, de cette jeune femme à l'intériorité confisquée que Nancy Huston, entraînant dans son sillage de lumineuses interconnexions humaines, compose un roman virtuose et généreux.

Tous les trois recommandés par Catherine.

 

-          « Femmes sans merci » Camilla Laeckberg (2020)

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Prisonnières de leur mariage, trois femmes qui ne se connaissent pas échangent des confidences sur un forum internet.

Ingrid, qui a sacrifié sa carrière de journaliste au profit de celle de son mari, découvre que ce dernier la trompe sans scrupules. Et n’aspire qu’à se venger.

Birgitta se sait malade depuis plusieurs mois mais n’a cessé de repousser le moment de consulter un médecin. Les ecchymoses qui couvrent son corps pourraient trahir les violences qu’elle subit dans l’intimité; or Birgitta a jusqu’ici préservé l’unité de son foyer.

Victoria a quitté sa Russie natale pour venir s’installer en Suède avec un homme dont elle a fait la connaissance sur un site de rencontres. Mais il n’est en rien le mari qu’elle imaginait. Sa nouvelle vie a tourné au cauchemar.

Humiliées, battues, blessées, elles échafaudent ensemble un plan. Et le mettent en œuvre. Un procédé imparable, sans mobiles apparents. Pour libérer chaque femme, il faut supprimer son bourreau. En réussissant des meurtres parfaits…

Recommandé par Anne.

 

-          « Les lendemains » Melissa Da Costa (2020)

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Réfugiée dans une maison isolée en Auvergne pour y vivre pleinement son chagrin, Amande ne pensait pas que l'on pouvait avoir si mal. Les jours se suivent et dehors le soleil brille, mais, recluse, elle refuse de le voir. Lorsqu’elle tombe par hasard sur les calendriers horticoles de l'ancienne propriétaire des lieux, elle décide pourtant, guidée par les annotations manuscrites de Madame Hugues, d’essayer de redonner vie au vieux jardin abandonné. Au fil des saisons, elle va puiser dans ce contact avec la terre la force de renaître et de s'ouvrir à des rencontres uniques. Jusqu’à ce que chaque lendemain redevienne, enfin, une promesse d'avenir.

Recommandé par Anne.

 

-          « Blacksad » Juan Diaz Canales, Juanjo Guarnido (2000-2020)

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Blacksad est une série de bande dessinée policière et animalière en six albums.

Les histoires prennent place dans une atmosphère de film noir, telle qu'elle a pu s'exprimer aux États-Unis dans les années 1950. Tous les personnages sont des animaux anthropomorphes dont l’espèce reflète le caractère ainsi que le rôle dans l’histoire. Le héros, John Blacksad, est un chat noir à museau blanc exerçant comme détective privé.

L’atmosphère sombre de polar est autant rendue par un jeu de voix off, de répliques et de silences expressifs typés, que par le graphisme. De chaque dessin se dégage une puissante impression de mouvement, héritée du travail de Guarnido dans l’animation aux studios Disney et favorisée par la mise en couleurs à l’aquarelle.

Recommandés par Stéphanie.

 

-          « Le trône de fer » George R.R. Martin (depuis 1996)

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Le Trône de fer est une série de romans de fantasy de George R. R. Martin dont le premier volume est paru en 1996. Prévue à l'origine comme une trilogie, la série compte désormais sept volumes publiés.

L'histoire se déroule dans un monde imaginaire où la société est de type féodal et où la magie et des créatures légendaires (telles que les dragons) ont existé mais sont censées avoir disparu. Trois intrigues principales s'y entremêlent : dans le royaume des Sept Couronnes, plusieurs maisons nobles rivalisent pour l'obtention du trône ; dans les contrées glacées situées au nord du royaume, une race de créatures supposée appartenir aux légendes se réveille ; et sur le continent oriental, la dernière héritière des Targaryen (la dynastie royale des Sept Couronnes renversée quinze ans auparavant), cherche à reconquérir le trône.

Recommandés par Stéphanie, Evelyne, Françoise D.

 

-          « Dans le secret » Jérôme Ferrari (2010)

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Deux frères font en Corse, chacun à sa façon, l'expérience que les rêves ou la mémoire peuvent enfermer entre leurs murs ceux qui succombent à leurs toxiques sortilèges. Sur la filiation et le secret, le Mal et la mort, la rémanence du sacré et du profane, l'innocence et la faute, un roman baroque et philosophique, rebelle et douloureux.

Recommandé par Françoise B.

 

-          « La maison assassinée » Pierre Magnan  (1999)

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Au début du siècle, cinq personnes sont massacrées à coup de couteau dans une auberge de Haute-Provence. En 1920, un survivant croit découvrir les coupables, mais deux d'entre eux, un nouveau riche et le propriétaire d'un moulin à huile, sont assassinés à leur tour avant que Séraphin Monge ait pu accomplir sa vengeance. Le justicier Monge entreprend alors de démolir la maison maudite de fond en comble...

Recommandé par Françoise D.

 

-          « Une odeur de gingembre » Oswald Wynd (2006)

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En 1903, Mary Mackenzie embarque pour la Chine où elle doit épouser Richard Collinsgsworth, l'attaché militaire britannique auquel elle a été promise. Fascinée par la vie de Pékin au lendemain de la Révolte des Boxers, Mary affiche une curiosité d'esprit rapidement désapprouvée par la communauté des Européens. Une liaison avec un officier japonais dont elle attend un enfant la mettra définitivement au ban de la société. Rejetée par son mari, Mary fuira au Japon dans des conditions dramatiques. À travers son journal intime, entrecoupé des lettres qu'elle adresse à sa mère restée au pays ou à sa meilleure amie, l'on découvre le passionnant récit de sa survie dans une culture totalement étrangère, à laquelle elle réussira à s'intégrer grâce à son courage et à son intelligence. Par la richesse psychologique de son héroïne, l'originalité profonde de son intrigue, sa facture moderne et très maîtrisée, Une odeur de gingembre est un roman hors norme.

Recommandé par Anne-Marie.

 

-          « L’amour au temps du choléra » Gabriel Garcia Marquez (1985)

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Dans une petite ville des Caraïbes, à la fin du XIXe siècle, un jeune télégraphiste, Florentino Ariza, pauvre, maladroit, poète et violoniste, tombe amoureux fou de Fermina Daza, l’écolière la plus ravissante que l’on puisse imaginer. Sous les amandiers d’un parc, il lui jure un amour éternel et elle accepte de l’épouser. Pendant trois ans, ils ne feront que penser l’un à l’autre, vivre l’un pour l’autre, rêver l’un de l’autre, plongés dans l’envoûtement de l’amour.

Mais un jour, après avoir été éloignée un temps de lui, l’irrésistible Fermina prend pour époux Juvenal, préférant un jeune et riche médecin à la passion invincible du médiocre Florentino. Fermina et Juvenal gravissent avec éclat les échelons de la réussite en même temps qu’ils traversent les épreuves de la routine conjugale. Repoussé par Fermina, Florentino se réfugie dans la poésie et entreprend une carrière de séducteur impénitent et clandestin. Toute sa vie, en fait, n’est tournée que vers un seul objectif : se faire un nom et une fortune pour mériter celle qu’il ne cessera jamais d’aimer en secret et avec acharnement chaque instant de chaque jour pendant plus d’un demi-siècle.

Recommandé par Laurence et Patrick.

 

-          « Une bête au paradis » Cécile Coulon (2019)

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Dans sa ferme isolée au bout d'un chemin de terre, appelée le Paradis, Emilienne élève seule ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Devenue adolescente, Blanche rencontre Alexandre, son premier amour. Mais, arrivé à l'âge adulte, le couple se déchire lorsqu'Alexandre, dévoré par l'ambition, exprime son désir de rejoindre la ville tandis que Blanche demeure attachée à son coin de terre.

Une bête au Paradis est l’histoire d'une lignée de femmes possédées par leur terre. Un huis clos fiévreux hanté par la folie, le désir et la liberté.

Recommandé par Evelyne.

 

-          «  La géante »  Laurence Vilaine (2020)

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Noëlle a toujours vécu au pied de la Géante, la montagne immuable qui impose son rythme, fournit les fagots pour l’hiver, bleuet, bourrache, gentiane pour les tisanes et les onguents. Elle est un peu sorcière, a appris les plantes et la nature sauvage grâce à la Tante qui les a recueillis, elle et son frère Rimbaud qui ne parle pas mais chante avec le petit-duc. Elle sait qu’on ne peut rien attendre du ciel, et n’a plus levé les yeux vers le soleil depuis longtemps. Repliée dans cet endroit loin de tout, elle mène une existence rugueuse comme un pierrier. Soudain surgit dans sa vie l’histoire de deux inconnus. Elle découvre par effraction ce que peut être le désir, le manque, l’amour qui porte ou qui encombre. Elle s’ouvre au pouvoir des mots.

Au cœur d’une nature grandiose, La Géante est un roman sensible et habité sur l’amour et les vies rêvées, sur le mensonge et les sentiers qui mènent à la clarté.

Recommandé par Evelyne et Françoise D.

 

-          « Frangines » Adèle Bréau (2020)

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Mathilde, Violette et Louise sont soeurs. Depuis l’enfance, elles vivent leurs plus belles heures à La Garrigue, une bâtisse que leurs parents ont achetée autrefois à Saint-Rémy-de-Provence.

Tout les oppose et pourtant rien ne peut séparer Mathilde, éblouissante et dominatrice, Violette, qui a grandi dans l’ombre de son aînée, et Louise, la benjamine, née des années plus tard.

Cet été, les frangines se réunissent dans la demeure familiale pour la première fois depuis le drame de l’année précédente.

Entre petites exaspérations et révélations inattendues, ces retrouvailles vont bouleverser à jamais leur vie. Car les murs de La Garrigue, gardiens des secrets de trois générations, ne les protégeront peut-être plus.
Avec délicatesse et humour, Adèle Bréau nous plonge dans une histoire de famille qui pourrait être la nôtre et nous fait passer du rire aux larmes.

Recommandé par Marie.

 

-          « Va où le vent te berce » Sophie Tal Men (2020)

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En intégrant une association de bénévoles à l'hôpital, Gabriel devient berceur de bébés.
Anna, jeune médecin, s'apprête à mettre au monde, seule, son premier enfant.

Chacun a son propre combat à mener, un fossé les sépare, et pourtant leur rencontre va tout changer.
Et si, ensemble, ils apprenaient à se reconstruire ? À vaincre leurs peurs et à affronter les fantômes du passé?
Les Yeux couleur de pluie, Entre mes doigts coule le sable, De battre la chamade... ont révélé la justesse et l'intensité exceptionnelles de Sophie Tal Men pour exprimer les sentiments. Dans ce roman inspiré par le quotidien émouvant de l'hôpital, elle nous invite à ne pas avoir peur lorsque la vie nous tend les bras.

Recommandé par Marie.

 

-          « La peur bleue » Maurice Gouiran (2021)

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Plusieurs meurtres de vieux harkis, dans une scénographie aussi horrible que spectaculaire, semblent dégager d’effrayants relents de vengeance. Mais qui peut en vouloir aujourd’hui à ces octogénaires ? Et pourquoi ? Clovis Narigou se laisse entraîner, une fois de plus, dans une enquête qui fera resurgir les vieux fantômes et les non-dits d’une guerre d‘Algérie qui n’osa jamais dire son nom. Ses investigations lui feront découvrir la bleuite – une vaste opération d’infiltration et d’intoxication qui, excitant la paranoïa des willayas, déclencha de sanglantes épurations – mais aussi la dramatique situation des harkis, indésirables en Algérie et malvenus dans une France qu’ils ont servie. Les recherches de Clovis Narigou et de la capitaine Emma Govgaline s’avèrent d’autant plus délicates qu’il y a de l’électricité dans l’air : la cité phocéenne est en proie au scandale de l’habitat indigne, des immeubles effondrés et des logements insalubres loués par quelques élus locaux indélicats. Et comme le commissaire Arnal a bien d’autres chats à fouetter que de s’occuper de la mort de quelques vieux Arabes, Clovis et Emma feront le boulot…

Recommandé par Martine.

 

-        « Au nom du père et du fils »  (1984) Le sorcier (1985) Francine Ouelette

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Ces romans nous parlent d’une histoire d’amour impossible entre un Blanc et une Indienne, de l’histoire de la civilisation amérindienne et de la colonisation des Pays d’en haut, du choc des cultures entre les Blancs et les « sauvages », de la toute-puissance du clergé et de sa lutte contre la médecine et le péché. Au nom du père et du fils aura sa version télévisée en 1992. La réaction sera vive et de nombreux téléspectateurs écriront aux journaux et aux réseaux de télévision pour se plaindre de ce qu’ils ressentent comme une attaque envers leur religion.

Recommandés par Françoise D.

 

-          « Avant l’été » Claudie Gallay (2021)

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Jess a vingt-trois ans et quatre amies de toujours. Pour la fête du Printemps, les cinq filles décident de présenter un défilé de mode : elles vont chiner, coudre et créer des tenues, mais surtout elles vont oser monter sur scène, entrer dans la lumière. Envisager cette audace, c'est déjà changer, or Jess va changer bien plus encore, en quelques mois, notamment au contact de la vieille Madame Barnes - au risque de perdre une amie, au risque de se découvrir, au risque de s'envoler. Un roman de la métamorphose, frais, joyeux et enlevé, plein d'insouciance et de promesses d'avenir. Recommandé par Catherine.

 

Prochain café des lecteurs : samedi 20 novembre

Et d’ici-là, belles lectures !



24/10/2021
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