Les anciens du TRAIT d'UNION. MIMET

Les anciens du TRAIT d'UNION.            MIMET

Balades d'été en lecture

COMPTE RENDU CAFE DES LECTEURS n°32 25/07/20

 

Pour ce café des lecteurs estival, nous avons commencé par débriefer les résultats de notre jeu d’écriture collective qui a enchanté tous les participants, agréablement surpris par la facilité à écrire dans un récit collectif, admiratifs de la tenue du récit (malgré quelques incohérences et un anachronisme) et prêts à en retenter un autre et peut-être à participer au futur atelier d’écriture de début octobre. Opération réussie, donc !

 

Ensuite nous avons échangé nos coups de cœur, et ils ont d’abord tourné autour de la civilisation amérindienne :

-         « L’envol du moineau » Amy Belding Brown 2019

 

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Colonie de la baie du Massachusetts, 1672. Mary Rowlandson vit dans une communauté de puritains venus d’Angleterre. Bonne mère, bonne épouse, elle souffre néanmoins de la rigidité morale étouffante qui règne parmi les siens. Si elle essaie d’accomplir tous ses devoirs, elle se sent de plus en plus comme un oiseau en cage. Celle-ci va être ouverte de façon violente lorsque des Indiens attaquent son village et la font prisonnière. Mary doit alors épouser le quotidien souvent terrible de cette tribu en fuite, traquée par l’armée. Contre toute attente, c’est au milieu de ces « sauvages » qu’elle va trouver une liberté qu’elle n’aurait jamais imaginée. Les moeurs qu’elle y découvre, que ce soit le rôle des femmes, l’éducation des enfants, la communion avec la nature, lui font remettre en question tous ses repères. Et, pour la première fois, elle va enfin pouvoir se demander qui elle est et ce qu’elle veut vraiment. Cette renaissance pourra-t-elle s’accoutumer d’un retour « à la normale », dans une société blanche dont l’hypocrisie lui est désormais insupportable ?
Cette magnifique épopée romanesque, inspirée de la véritable histoire de Mary Rowlandson, est à la fois un portrait de femme bouleversant et un vibrant hommage à une culture bouillonnante de vie, que la « civilisation » s’est efforcée d’anéantir.

Recommandé par Evelyne

 

-       « Le chemin des âmes » Joseph Boyden 2005 est en fait le début d’une trilogie, où l’auteur raconte la saga de la famille amérindienne Bird sous divers aspectes et épisodes.

 

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« Le chemin des âmes » 2005

1919. Nord de l'Ontario. Niska, une vieille Indienne, attend sur un quai de gare le retour d'Elijah, un soldat qui a survécu à la guerre.

A sa grande surprise, l'homme qui descend du train est son neveu Xavier qu'elle croyait mort, ou plutôt son ombre, méconnaissable.

 Pendant trois jours, à bord du canoë qui les ramène chez eux, et tandis que sa tante essaie de le maintenir en vie, Xavier revit les heures sombres de son passé : l'engagement dans l'armée canadienne avec Elijah, son meilleur ami, et l'enfer des champs de bataille en France...

Très beau roman recommandé par Catherine , cette histoire d’amitié entre ces deux presque frères, que ce soit dans les tranchées ou à l’occasion de leurs souvenirs d’enfance et d’adolescence dans la forêt et au bord de la rivière, complété par les récits sur l’histoire familiale que la tante conduit lors des trois jours de remontée du fleuve pour ramener son neveu parmi les siens. Beaux personnages très attachants. Trois niveaux de récit bien menés et intriqués harmonieusement.

 

« Les Saisons de la solitude » 2008

Will, un ancien pilote plongé dans le coma après une agression, et Annie, sa nièce, revenue d'un long et pénible voyage afin de veiller sur lui. Dans la communion silencieuse qui les unit, se lisent leurs drames et conflits les plus secrets. Prend alors forme une magnifique fresque, individuelle et familiale, qui nous entraîne de l'immensité sauvage des forêts canadiennes aux gratte-ciel de Manhattan.

Ce roman saisissant, porté par la poésie brute de Joseph Boyden et l'humanité de son regard, a été couronné à l'automne 2008 par le plus grand prix littéraire canadien,
le Giller Prize.

 

« Dans le grand cercle du monde » 2013

Au XVIIe siècle, dans les espaces sauvages du Canada, les voix d’un jeune jésuite français, d’un chef de guerre huron et d’une captive iroquoise tissent l’écheveau d’une fresque où se confrontent les traditions et les cultures. Trois personnages réunis par les circonstances, divisés par leur appartenance. Car chacun mène sa propre guerre : l’un pour convertir les Indiens au christianisme, les autres, bien qu’ennemis, pour chasser ces « Corbeaux » venus prêcher sur leur terre. Un livre à la prose superbe, dont la teneur historique n’exclut aucune des questions contemporaines que sont la place du commerce, la prégnance de la foi ou la cohabitation des cultures.

Et pour rester chez les indiens, Bruno et Marylène ont évoqué des romans policiers amérindiens :

 

-         Les enquêtes de la célèbre police tribale navajo de Tony Hillerman  dont voici trois exemples sur une vingtaine…

 

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« Les porteurs-de-peau » (1986)  sont les sorciers, les loups navajo qui décident d'apporter le mal à leurs congénères. Ils rôdent dans les ténèbres de la grande réserve, parfois couverts d'une fourrure d'animal, et possèdent des pouvoirs surnaturels. Trois meurtres sont commis, peut-être quatre. Une nuit, Jim Chee, le policier navajo traditionaliste, est tiré de son sommeil et plongé dans l'angoisse. Alors commence une enquête qui lui fera côtoyer le lieutenant Joe Leaphorn et les marquera tous deux profondément, dans leur esprit comme dans leur chair.

 

« Là où dansent les morts » (1973) Un jeune Navajo est accusé du meurtre d'un indien Zuni. De quoi réveiller la guerre ancestrale entre les tribus. Mais le policier Joe Leaphorn, membre de la police tribale, a compris qu'il s'agit d'un coup monté et qu'un nouveau crime terrible se prépare... Un final en apothéose conclut cette adaptation en bande dessinée du roman " Là où dansent les morts " de l'écrivain américain Tony Hillerman.


« Le chagrin entre les fils » (2006) Alors qu'il s'ennuie quelque peu à la retraite, Joe Leaphorn reçoit la visite d'un vieux collège, Mel, qui lui annonce une nouvelle surprenante : il a reconnu, photographiée dans la demeure d'un nabab, la célèbre tapisserie qui perpétue le souvenir de la déportation des Navajos par Kit Carson au dix-neuvième siècle, Le chagrin entre les fils. Une oeuvre douloureuse, qui retrace un traumatisme collectif provoqué par l'avidité des Blancs, doublée d'une épine dans la conscience des Navajos, puisque cette tapisserie n'incite pas franchement au pardon. Mais le plus étonnant, c'est qu'elle avait été réduite en cendres vingt ans plus tôt dans un incendie où fut retrouvé le corps d'un criminel très recherché par le FBI. Obligé de réveiller les fantômes du passé, Lepahorn croise le chemin d'un redoutable - et très actuel - ennemi parmi "ceux-qui-changent-de-forme"...

Dix-neuvième enquête en territoire indien, Le chagrin entre les fils ramène au premier plan la figure légendaire de l'ex-lieutenant Leaphorn.

 

 

-         « La storia » d’Elsa Morante 1974


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En ltalie d'abord, où il provoqua un vrai débat national, puis dans tous les autres pays du monde où il fut traduit, le livre d'Elsa Morante fut immédiatement accueilli comme une des oeuvres majeures du XX° siècle : un pendant de Guerre et Paix.
Dans ce roman, conçu et rédigé en trois ans (entre 1971 et 1974), Elsa Morante désirait exprimer son expérience personnelle de la vie « à l'intérieur de l'Histoire », dans un langage qui fût universel et accessible à tous les lecteurs. L'Histoire, c'est à la fois celle du Pouvoir et l'histoire anonyme de ceux qui en sont écrasés. Brassant avec la même vitalité, la même joie de vivre, les grands événements historiques et les drames singuliers de ses personnages, l'auteur situe l'action entre 1941 et 1947.

Une institutrice à moitié juive, lquzza, rencontre un jeune Allemand, à Rome. Ivre, il la viole. Un bâtard va naître, Useppe. On assiste alors à la lutte acharnée que mènent cette mère, « pauvre d'esprit », et son fils, qui sera épileptique. Les personnages multiples qui les entourent, Ninnarieddu, le premier fils d'lduzza, être ambigu, ayant frayé avec toutes les idéologies - le juif David Segré et tant d'autres figures inoubliables des quartiers populaires de Rome, font entendre une sorte de voix collective de l'Histoire.
lci, plus que Tolstoï, c'est le Victor Hugo des Misérables que l'on pourrait évoquer : la certitude passionnée que les innombrables sacrifiés de l'Histoire en sont les héros véritables et cachés.

Recommandé par Laurence

 

-         « La jeune épouse » Alessandro Baricco 2016

 

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Italie, début du XXe siècle. Un beau jour, la Jeune Épouse fait son apparition devant la Famille. Elle a dix-huit ans et débarque d'Argentine car elle doit épouser le Fils. En attendant qu'il rentre d'Angleterre, elle est accueillie par la Famille. La Jeune Épouse vit alors une authentique initiation sexuelle : la Fille la séduit et fait son éducation, dûment complétée par la Mère, et le Père la conduit dans un bordel de luxe où elle écoutera un récit édifiant, qui lui dévoilera les mystères de cette famille aux rituels aussi sophistiqués qu'incompréhensibles. Mais le Fils ne revient toujours pas, il se contente d'expédier toutes sortes d'objets étranges, qui semblent d'abord annoncer son retour puis signifient au contraire sa disparition. Quand la Famille part en villégiature d'été, la Jeune Épouse décide de patienter seule, une attente qui sera pleine de surprises.

Avec délicatesse et virtuosité, l'auteur de « Soie » et de « Novecento, pianiste » ne se contente pas de recréer un monde envoûtant, au bord de la chute, qui n'est pas sans rappeler celui que Tomasi di Lampedusa dépeint dans Le guépard. Il nous livre aussi, l'air de rien, une formidable réflexion sur le métier d'écrire.

Recommandé par Fanfan

 

« Seule Venise » Claudie Gallay  2004

 

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A quarante ans, quittée par son compagnon, elle vide son compte en banque et part à Venise, pour ne pas sombrer. C’est l’hiver, les touristes ont déserté la ville et seuls les locataires de la pension où elle loge l’arrachent à sa solitude. Il y a là un aristocrate russe en fauteuil roulant, une jeune danseuse et son amant. Il y a aussi, dans la ville, un libraire amoureux des mots et de sa cité qui, peu à peu, fera renaître en elle l’attente du désir et de l’autre.
Dans une langue ajustée aux émotions et à la détresse de son personnage, Claudie Gallay dépeint la transformation intérieure d’une femme à la recherche d’un nouveau souffle de vie. Et médite, dans le décor d’une Venise troublante et révélatrice, sur l’enjeu de la création et sur la force du sentiment amoureux.

Recommandé par Fanfan

 

-         « Entrez dans la danse » Jean Teulé 2018

 

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Une étrange épidémie a eu lieu dernièrement, et s'est répandue dans Strasbourg.

De telle sorte que, dans leur folie, beaucoup se mirent à danser.

Et ne cessèrent jour et nuit, pendant deux mois, sans interruption,

Jusqu'à tomber inconscients. Beaucoup sont morts.

Recommandé par Anne

 

-         « L’espoir d’aimer en chemin » Michel Quint 2006

 

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Il est marionnettiste, et vient distraire les enfants dans les hôpitaux. Il fait la connaissance de Louis, un adolescent plongé dans le coma à qui il raconte son histoire. La disparition de sa mère, le tête-à-tête avec son père, homme ambigu en affaires et en sentiments, son grand amour, Halva, une jeune Algérienne dont le souvenir ne l'a jamais quitté.
Après avoir évoqué d'autres périodes troubles de l'Histoire, Michel Quint revient sur la guerre d'Algérie, et évoque les dissensions qui ont opposé les partisans de l'Algérie française à ceux de l'indépendance. Mais que serait ce récit sans la sensibilité et l'humanité dont l'auteur, toujours fidèle à ce devoir de mémoire qui avait tant ému dans Effroyables jardins, honore ces personnages ?

Recommandé par Catherine

 

Nous avons terminé par des extraits de lectures de ce petit bijou :

-         « Un toit » Bernard Utz 2020

 

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Après le décès de sa compagne, un homme part construire une cabane à la lisière de la forêt, afin de réaliser leur rêve de toujours. Une vie d’ermite, faite de journées laborieuses et de soirées à découvrir le plaisir de la lecture, permettant ainsi à Joseph de retrouver sa Célestine grâce aux livres qu’elle lui a laissés.

Comme dans un conte philosophique, Bernard Utz (premier roman de cet auteur suisse) imagine une histoire où l’amour, au-delà de la souffrance, nous ouvre aux autres et à la beauté du monde, et des livres.

Recommandé par Catherine

 

Bonnes lectures d’été à tous !



31/07/2020
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