Après confinement
COMPTE RENDU CAFE DES LECTEURS n°31 20/06/20
Pour ce premier café des lecteurs d’après le confinement, nous n’avons pas boudé notre joie ! Quel plaisir de se retrouver pour échanger nos coups de cœur et… nos graines, car forts de nos promesses sur les Isobares, nous avons organisé une grainothèque entre nous !
Une Nouveauté :
Grâce à Anne-Marie qui l’a expérimenté pendant le confinement avec des amies, nous avons eu l’idée de lancer un jeu d’écriture ludique sur le principe du Cadavre Exquis, c’est à dire l’écriture collective d’une courte histoire cocasse, plaisante, intéressante …. où tout s’enchaine et où l'on doit rebondir sur ce qui a été écrit avant.
REGLES DU JEU :
- On distribue un numéro à chacun.
- l’organisatrice (n°1) écrit le début et envoie son début à n° 2.
- N°2 écrit la suite (5 phrases minimum; 10 phrases maximum) et l’envoie par mail à l’organisatrice qui renvoie le tout à tout le monde.
- … et ainsi de suite : chaque écrit doit être cohérent avec les différents paragraphes précédents (un personnage mort dans le paragraphe précédent ne peut pas resurgir dans la suite !) mais exceptées des contradictions flagrantes, il y a toute liberté de faire aller le récit dans le sens qu’on veut ! Place à la créativité !
- Chaque personne renvoie son texte à l’organisatrice dans un délai de 2 à 3 jours.
- Quand on termine la partie qu’on écrit, on doit s’interrompre en cours de phrase avec un sujet seulement ou un sujet et un verbe pour que la personne suivante ait une accroche pour continuer: exemple : « Le chat… » ou « l’homme frissonne…. » Ou « la femme fait marche arrière…. » (pas ces phrases-là bien sûr, ce ne sont que des exemples).
Optionnel : Mots à insérer dans l’ensemble de l’histoire (1 fois, répartis dans le texte, une personne peut en insérer un, plusieurs ou pas du tout) moelleux (ou moelleuse), pédaler (conjugué ou pas), caméléon, orange, yourte.
On fera le point au café des lecteurs de juillet pour savoir si on fait un ou plusieurs tours…
Tous ceux qui veulent participer sont les bienvenus et peuvent se manifester à l’adresse mail suivante : cat.ned@orange.fr
Voici nos coups de cœur du jour :
- Liliana Lazar « les enfants du diable » 2016
Prigor, début des années 1980, un village isolé du nord de la Roumanie. C'est l'endroit que choisit une sage-femme pour s'installer avec son petit garçon de six ans. Disgracieuse, un physique robuste de paysanne, Elena Cosma est la nouvelle responsable du dispensaire. Mais qui est cet enfant à la beauté si singulière que la mère ne laisse jamais seul ? Les rumeurs les plus folles courent sur lui. Elena s'acquitte sans trop d'états d'âme de sa mission consistant à mettre en oeuvre la politique nataliste de Ceaucescu. Depuis que la contraception et l'avortement sont interdits, les abandons d'enfants se multiplient. Surnommés « enfants du diable », on les interne dans des orphelinats pareils à celui qui vient de se créer à Prigor, dans les murs de l'ancienne prison royale. Parmi les pensionnaires, des orphelins du village. Un d'entre eux connaît le secret d'Elena. Liliana Lazar a grandi dans une forêt du nord de la Roumanie où son père était garde forestier. Après la chute de Ceaucescu, elle s'installe en France. Si son imaginaire est roumain, sa langue d'écriture est le français. Son premier roman, Terre des affranchis (Gaïa, 2009), a été récompensé par une dizaine de prix, dont le prix des cinq continents de la Francophonie.
Recommandé par Anne-Marie
- Maylis de Kerangal « Naissance d‘un pont » 2010
Ce livre part d'une ambition à la fois simple et folle : raconter la construction d'un pont suspendu quelque part dans une Californie imaginaire à partir des destins croisés d'une dizaine d'hommes et femmes, tous employés du gigantesque chantier. Un roman-fleuve, « à l'américaine », qui brasse des sensations et des rêves, des paysages et des machines, des plans de carrière et des classes sociales, des corps de métiers et des corps tout court.
Recommandé par Anne-Marie
- Sébastien Spitzer « Le cœur battant du monde » 2019
Dans les années 1860, Londres, le coeur de l’empire le plus puissant du monde, se gave en avalant les faibles. Ses rues sentent la misère, l’insurrection et l’opium.
Dans les faubourgs de la ville, un bâtard est recueilli par Charlotte, une Irlandaise qui a fui la famine. Par amour pour lui, elle va voler, mentir, se prostituer sans jamais révéler le mystère de sa naissance.
L’enfant illégitime est le fils caché d’un homme célèbre que poursuivent toutes les polices d’Europe. Il s’appelle Freddy et son père est Karl Marx. Alors que Marx se contente de théoriser la Révolution dans les livres, Freddy prend les armes avec les opprimés d’Irlande.
Après « Ces rêves qu’on piétine », un premier roman très remarqué et traduit dans plusieurs pays, qui dévoilait l’étonnante histoire de Magda Goebbels, Sébastien Spitzer prend le pouls d’une époque où la toute-puissance de l’argent brise les hommes, l’amitié et l’espoir de jours meilleurs.
Recommandé par Patrick
- Olivier Norek « Surface » ( 2019) « Entre deux mondes » (2018)
« Surface » : Noémie Chastain, capitaine en PJ parisienne, blessée en service d’un coup de feu en pleine tête, se voit parachutée dans le commissariat d’un village perdu, Avalone, afin d’en envisager l’éventuelle fermeture.
Noémie n’est pas dupe : sa hiérarchie l’éloigne, son visage meurtri dérange, il rappelle trop les risques du métier... Comment se reconstruire dans de telles conditions ?
Mais voilà que soudain, le squelette d’un enfant disparu vingt-cinq ans plus tôt, enfermé dans un fût, remonte à la surface du lac d’Avalone, au fond duquel dort une ville engloutie que tout le monde semble avoir voulu oublier...
« Entre deux mondes » : Fuyant le régime sanguinaire syrien et son pays en guerre, Adam, policier syrien, a envoyé sa femme Nora et sa fille Maya à six mille kilomètres de là, dans un endroit où elles devraient l'attendre en sécurité (la jungle de Calais). Il les rejoindra bientôt, et ils organiseront leur avenir. Mais arrivé là-bas, il ne les trouve pas. Ce qu'il découvre, en revanche, c'est un monde entre deux mondes pour réfugiés malmenés qui rêvent d’Angleterre, et au sein duquel une grande violence s’exerce. Adam rencontre Bastien, un policier français. Il connaît cette zone de non-droit et les terreurs qu'elle engendre. Mais lorsque Adam, ce flic étranger, lui demande son aide, le temps est venu pour lui d'ouvrir les yeux sur la réalité et de faire un choix, quitte à se mettre en danger.
Encore une fois les romans policiers excellent à témoigner d’une réalité sociale noire, peuplée de héros (c’est le cas de le dire) qui font ce qu’ils peuvent pour rester humains dans cette situation inextricable.
Un roman bouleversant qui montre la vie des nombreux réfugiés prêts à tout pour s’en sortir, et qui ne laisse pas indifférent.
les 2, recommandés par Patrick et Catherine.
Olivier Norek a également écrit une trilogie de trois polars avec le même enquêteur, le capitaine Coste : « Code 93 », « Surtensions », « Territoires »
- Ronan Gouezec « Rade amère » 2018
Comment un homme en arrive-t-il à entrer dans une combine tordue qui le mène tout droit dans le gouffre ? Contre son instinct, contre sa volonté, parce qu'il se dit que c'est peut-être une manière de s'en sortir. Cet homme, c'est Caroff. Depuis des mois, il dérive dans la ville de Brest, sans bateau, sans métier, sans avenir. Ceux qui le connaissent ne veulent plus entendre parler de lui. Parce que par folie, par imprudence, il a perdu la vie d'un matelot de seize ans. Mais, il a une femme, une Marie qui croit encore en lui, et tous les deux, dans cette passe d'adversité, ils se débattent, recroquevillés autour de leur fille, ce petit miracle qui les a maintenus à flot, malgré tout ce qui manque dans leur mobile-home posé sur un terrain vague. Et ce bonheur-là, pensent-ils, personne ne peut le leur enlever. Alors Caroff la prend, cette vilaine tangente, sans imaginer que sur cette trajectoire-là il va croiser d'autres gamins, risquer d'autres vies, rencontrer un type comme Jos Brieuc, avec lequel il n’aurait rien dû avoir à partager.
Dans ce premier roman intensément maritime, éclairé par les cardinales, les balises rouges et vertes des chenaux, les feux de route des navires, Ronan Gouézec affronte des douleurs d'homme, des combats de père, les deuils impensables qu'il faut vivre. Et nous emporte dans la grande houle d'un océan sans pardon.
Recommandé par Patrick et Catherine.
Metin Arditi « Carnaval noir » 2019 « Mon père sur mes épaules » 2017
« Mon père sur mes épaules » : Un père peut-il être un homme comme les autres ? Metin Arditi évoque le souvenir du sien, mort il y a vingt ans. En pèlerinage dans les Grisons, où son père aimait aller, à sa table de travail, dans un bar d’hôtel, Metin Arditi rappelle à lui les souvenirs. Au fur et à mesure qu’ils reviennent, le portrait se précise, le non-dit s’entend, la vérité affleure.
Revenant à son enfance stambouliote, il retrouve son père avec des yeux de petit garçon ébloui : un homme toujours élégant, admirable et admiré, héros d’une famille juive cosmopolite. Il revit ses onze années d’internat en Suisse, un inoubliable amour d’adolescent avec Géraldine Chaplin, les leçons de sagesse offertes par ce père qu’il voyait à peine, et notamment : « Les livres, c’est autre chose. » Au fil de l’écriture, il revient sur l'éloignement et ses déchirures, l’affrontement sur la question juive, et la quête de l’estime d’un père qu’il continue de chercher après sa mort.
Un récit bouleversant, d'homme à homme.
« Carnaval noir » : Janvier 2016 : une jeune étudiante à l’université de Venise est retrouvée noyée dans la lagune. C’est le début d’une série d’assassinats dont on ne comprend pas le motif. Elle consacrait une thèse à l’une des principales confréries du XVIe siècle, qui avait été la cible d’une série de crimes durant le Carnaval de Venise en 1575, baptisé par les historiens « Carnaval noir ».
Cinq siècles plus tard, les mêmes obscurantistes qui croyaient faire le bien en semant la terreur seraient-ils toujours actifs ?
Bénédict Hugues, professeur de latin à l’université de Genève, parviendra-t-il à déjouer une machination ourdie par l’alliance contre-nature d’un groupuscule d’extrême droite de la Curie romaine et de mercenaires de Daech, visant à éliminer un pape jugé trop bienveillant à l’égard des migrants ?
À croire que l’Histoire se répète éternellement, que le combat entre le fanatisme et la raison n’en finit jamais, et que la folie des hommes est sans limite.
Recommandés par Françoise.
- Claude Izner « Mystère rue des saints Pères » 2004
Comme nombre de visiteurs du monde entier, Victor Legris, libraire rue des Saints-Pères, se rend à l'Exposition universelle où la tour Eiffel, qui vient d'être achevée, trône en véritable vedette. En ce début d'été 1889, les Parisiens ont bien du mal à se frayer un chemin dans la foule qui se presse entre les kiosques multicolores, dans les allées envahies de pousse-pousse et d'âniers égyptiens... Au premier étage de la tour, Victor doit retrouver Kenji Mori, son associé, et son ami Marius Bonnet, qui vient de lancer un nouveau journal, Le Passe-partout. Mais leur rendez-vous est vite interrompu : une femme vient de s'écrouler sous le coup d'une étrange piqûre. S'ensuit une série de morts inexpliquées qui vont marquer les débuts d'enquêteur de Victor Legris...
Ces nouveaux mystères de Paris nous plongent dans la capitale des impressionnistes, ses " villages " et ses quartiers populaires.
Recommandé par Pierre.
- « Le mec de la tombe d’à côté » Katarina Mazetti 2001
Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire et citadine, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d'à côté, dont l'apparence l'agace autant que le tape à l'oeil de la stèle qu'il fleurit assidûment.
Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s'en sort comme il peut, avec son bon sens paysan et une sacrée dose d'autodérision. Chaque fois qu'il la rencontre, il est exaspéré par sa voisine de cimetière, son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie.
Un jour pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux éblouis... C'est le début d'une passion dévorante.
C'est avec un romantisme ébouriffant et un humour décapant que ce roman d'amour tendre et débridé pose la très sérieuse question du choc des cultures.
Recommandé par Valérie
- « Solitude de la pitié » Jean Giono 1973 et « Giono » catalogue de l’expo du MUCEM
« Solitude de la pitié », un recueil de vingt nouvelles, une série de textes courts rédigés alors que Jean Giono travaillait à son premier roman. Comme on peut le constater, une bonne partie des thèmes chers à Giono sont déjà présents : la nature, les arbres, les villages désertés, l'Amour avec un Grand A, la mort…
« Giono » catalogue de l'exposition «Giono» présentée au Mucem du 30 octobre 2019 au 17 février 2020, propose un récit visuel et littéraire qui, loin de l'image parfois simplifiée de l'écrivain provençal, suit le trajet de son œuvre écrite et filmée en lui rendant sa noirceur, son nerf et son universalité. Giono, poète revenu des charniers de la Première Guerre mondiale, s'est en effet autant attaché à décrire la profondeur du mal qu'à en trouver les antidotes : création, travail, pacifisme, amitié des peintres, refuge dans la nature, évasion dans l'imaginaire. Pour donner chair à l'un des artistes les plus prolifiques du XXe siècle, manuscrits, archives familiales et administratives, reportages photographiques, presse, carnets de travail et scénarios annotés dialoguent ici avec des textes d'auteurs contemporains qui disent leur admiration et leur attachement aux œuvres de l'écrivain.
Recommandés par Laurence.
- « Dans la tête de mon maître » Béatrice Fontanel 2020
Par un hasard miraculeux, Balthazar Janvier, enfant abandonné, devient le domestique dévoué de Lavoisier, père de la chimie moderne, homme encyclopédique : minéralogiste, météorologue, agronome, régisseur des poudres et salpêtres.
Éduqué grâce à la générosité de son maître, Balthazar devient un Sganarelle de laboratoire, ébahi des expériences auxquelles il assiste. Mais ce domestique astucieux sera aussi le témoin des événements de son temps, au moment où la Révolution française s’emballe. Narrateur candide au coeur de la Terreur, il fera au lecteur le récit picaresque autant que tragique de la dernière année de vie de son maître.
Le 24 novembre 1793, sous le coup d’un mandat d’arrêt, le chimiste se cache un temps dans Paris. Une nuit durant, Balthazar le conjure de s’exiler. Son maître décide de se livrer. Sans répit, le fidèle valet court Paris pour apporter au Comité de sureté générale la pétition signée par des savants en faveur de son maître. Rien n’y fait. Une dernière chance subsiste. C’est sans compter sur les passions humaines, exacerbées par la Terreur. La peur rôde dans chaque rue de Paris, dans chaque intérieur également, la frénésie, la folie, l’urgence sont racontées à hauteur d’homme, par ce jeune homme simple, qui est témoin de l’Histoire en train de broyer un monde, pour construire notre République.
Recommandé par Françoise.
- « L’absence de l’ogre » Dominique Sylvain 2007
Un promoteur immobilier veut éradiquer un bel éden, protégé depuis des siècles par les murs d'un couvent. Lou Necker, la rockeuse étranglée dans le parc Montsouris, s'était violemment opposée à l'opération "Tolbiac-Prestige." Le meurtrier présumé, celui que toutes les polices recherchent, est un jardinier d'origine américaine dénommé Brad Arcenaux.
Mais pour Ingrid Diesel, son ami Brad est le plus doux des hommes, son gabarit d'ogre n'est qu'un faux-semblant ! Reste à prouver son innocence à l'insupportable commandant Sacha Duguin.
L'enquête qu'elle va mener avec son acolyte Lola Jost plonge ses racines dans le paradis du botaniste, le passé d'Ingrid et Brad, et mettra au jour les arcanes sinistres de Tolbiac-Prestige.
Recommandé par Françoise.
- « Underground railway » Colson Whitehead 2017
Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d’avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu’elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s’enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.
De la Caroline du Sud à l’Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d’esclaves, elle fera tout pour conquérir sa liberté.
L’une des prouesses de Colson Whitehead est de matérialiser l’« Underground Railroad », le célèbre réseau clandestin d’aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, pour explorer, avec une originalité et une maîtrise époustouflantes, les fondements et la mécanique du racisme.
Recommandé par Catherine.
- « Par les routes « Sylvain Prudhomme 2019
Le titre « Par les routes » fait écho à celui de Kerouac et convoque l'idée d'errance, de nomadisme, de voyages et de rencontres fortuites.
Il y a des êtres croisés, côtoyés qui vous marquent au point de rester gravés dans votre mémoire. L'autostoppeur, « donquichottesque silhouette », que le narrateur écrivain Sacha a retrouvé quinze ans plus tard appartient à cette catégorie.
Sacha brosse le portrait de cet ami d'adolescence et colocataire. Épris comme lui de liberté, il leva le pouce en sa compagnie avant que leurs routes divergent.
Sacha s'interroge sur ce besoin compulsif de rencontres, ce virus qui habite son ami retrouvé et note son énergie décuplée à ses retours. Mais ce dernier n'est-il pas en train de ruiner son couple à négliger ainsi sa famille ? Ne risque-t-il pas le naufrage ? Certes, par la correspondance qu'il entretient avec ses êtres chers, leur déclarant à distance son amour, « il parvient à conserver une place à leurs côtés », mais il semble avoir démissionné de son rôle de père, d'époux, pour endosser celui de pigeon voyageur.
Peu à peu Sacha va combler ce vide de sa présence auprès de ceux qui restent. Une complicité se tisse avec le jeune fils. Une affinité grandissante le rapproche de Marie, traductrice et femme de l’autostoppeur, tous deux soucieux du mot juste.
Mais l'équilibre de cette nouvelle vie à trois ne risque-t-il pas d'être menacé en cas de retour inopiné de l'autostoppeur ?
Les déplacements étant en stop, une galerie de portraits d'automobilistes défilent en même temps que la radiographie des habitacles, ce qui permet d'avoir un miroir de la société empruntant ces routes.
Sylvain Prudhomme nous offre une traversée de l'Hexagone quelque peu atypique et erratique, en alternance : mouvement avec l'autostoppeur pour qui « partir est nécessaire à son équilibre », qui « avait toujours besoin que sa trajectoire en frôle d'autres » et immobilité avec Sacha, devenu plus sédentaire, à l'heure du bilan de la quarantaine, cherchant, lui, à freiner, à retenir le temps.
L'auteur signe un roman géographique, une invitation à sillonner, à notre tour, la France profonde, à la manière de Depardon. Un road trip sensoriel, à plusieurs vitesses, scandé par la musique (Cohen Nina Simone, ragas), traversé d'odeurs, nourri de multiples lectures (Kundera, Mc Carthy, Levé, Lodili, Sau, Ponge). Il explore la pérennité du couple, la fidélité, l'amour, la fiabilité de l'amitié. Il distille de nombreuses références à la fuite du temps.
Recommandé par Catherine.
Bonnes lectures de juillet et à bientôt pour notre écriture collective et ludique !
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