Les anciens du TRAIT d'UNION. MIMET

Les anciens du TRAIT d'UNION.            MIMET

Montrer plutôt que dire

 Montrer plutôt que dire !

Café d'écriture

26 Mars 2022

 

IMG_2456.JPG

 

Cette fois-ci, notre atelier d'écriture du 26 mars a porté sur la technique du "montrer plutôt que dire" quand nous mettons en scène des personnages dans nos récits.

Il est plus agréable pour le lecteur et sans doute plus efficace sur le plan de ce qu'on veut faire passer de décrire ce que le personnage ressent quand il tombe amoureux plutôt que se contenter de dire au lecteur qui doit nous croire sur parole, qu'il est tombé amoureux!

et pour exemple, voici une fillette ...

Non je ne le dirai qu'après, à vous de trouver!

 

A cheval sur le mur du jardin, Victoria fouette un animal imaginaire.

« Je monte à cru », crie-t-elle à son petit frère qui la dévisage d’en bas, l’air horrifié.

« Allez, te dégonfle pas, monte, il y a de la place pour deux ! Tu préfères que je fasse la funambule ? »

Et, aussitôt dit, elle se lève et pose un pied sur l’arrête du mur, laissant l’autre pendre dans le vide. Elle tient dans ses deux mains une perche imaginaire sensée la stabiliser mais pour effrayer un peu plus son petit frère qui commence à pleurer, elle fait mine de perdre l’équilibre…

 

Et oui, elle est plutôt casse-cou, vous ne trouvez pas?

Ou encore:

 

"Mathieu entre dans la pièce d’un pas pressé. Tout son corps est crispé. Il s’adresse à Sandra d’une voix tendue, ses mains soulignant ses propos. Il lui annonce, sur un ton hésitant, qu’il vient d’être licencié. Comment fera-t-il pour retrouver du travail à cinquante-cinq ans passé."

 

Et celui-ci ? plutôt stressé, non ?

 

Ensuite nous avons fait un exercice très drôle, avec une composition par le groupe du personnage que nous devions mettre en scène après qu'il ait commis quelque chose de grave!

 

Texte 1 - "Vous êtes Jacques-Pierre Lamonacale, vous avez 52 ans, vous êtes célibataire, à cause de vos problèmes de pieds, vous marchez en babouches même dans la rue.. vous avez deux rêves : voler au-dessus d'un volcan en feu et tuer Éric Zemour. Et puis, hier, vous avez volé la poule de la voisine après avoir fauché tous les oeufs pendant deux ans. Vous auriez sans doute mieux fait de vous abstenir. Votre voisine vous a raconté son histoire hier soir, son attachement pour sa poule Georgette. Que les oeufs disparaissent, elle ne vous en a pas parlé, juste de sa poule. Elle en pleurait, la pauvre, elle en parlait comme d'un enfant.

Heureusement, cher Jacques-Pierre, je suis là pour reprendre la situation en main. Que diriez-vous si j'achetais une poule, la même que celle que vous avez volée ?

Vous l'avez tuée ? Oui, naturellement, vous l'avez tuée.

Mais l'avez-vous mangée ?

Ah, non, c'est bien, ni mangée, ni même plumée. Cela sera plus facile de racheter la même !

On va la peser, imaginant que, vivante, elle faisait le même poids puisqu'elle a gardé tête, pattes et abats et qu'elle n'est pas congelée.

Ah, avant tout, regrettez-vous votre méfait ?

Oui, évidemment puisque vous plaignez votre voisine.

Je connais une ferme pas loin, qui a un poulailler avec des poules de toutes sortes. Je me charge de tout, sauf de la note, bien sûr !

Si vous voulez, vous pouvez venir avec moi.

Non, vous ne voulez pas ? Vous n'aimez pas les poules vivantes? C'est pour ça que vous avez tué Georgette ?

Oui, bien sûr, vous ne saviez pas qu'elle s'appelait Georgette quand vous l'avez tuée !

Moi, j'ai toujours aimé les poules. Quand j'étais gamine, on m'achetait des poussins au marché, enfin, un à la fois. Parfois, ils survivaient et pouvaient grandir. Curieusement, ils ne dépassaient jamais 6 mois. Je pense maintenant que ma mère les tuait pour cuisiner le coquelet, je n'ai pas fait le lien et elle ne me l'a jamais avoué.

Pourquoi je vous raconte ma vie ? Mais, Jacques-Pierre, c'est vous qui avez commencé en me racontant la vôtre !

Mais non, je ne suis pas la psychiatre, c'est au-dessus. Au deuxième étage, si vous aviez bien regardé la plaque, je suis une coach pour aider à mettre de l'ordre dans sa vie.

Bien sûr que ça existe, puisque je fais ce métier depuis 15 ans !   "

 

 

Texte 2 : "Vous êtes Marie Gisèle de Lautréamont, vous avez quarante ans, divorcée sans enfant. Par le passé vous avez torturé psychologiquement votre mari. Vous auriez sans doute mieux fait de vous abstenir. En effet, cet homme, devenu votre  ex –mari que vous haïssez tant,  s’est joué de vous. Vous pensiez qu’il était cadre dans une banque, or ce n’était qu’une couverture. En vérité, il est agent secret ; il travaille à la DGSE, est spécialisé en psychologie et sa mission au sein de cet organisme était de préparer au mieux les espions à résister à la torture, qu’elle soit physique ou psychologique. Ce que vous pensiez lui infliger pour le punir lui a été d’une grande utilité puisque cela a été intégré dans un protocole expérimental. Et si vous étiez persuadée que c’est vous qui l’avez quitté, détrompez-vous ; c’est ce qu’il vous a laissé croire. En réalité, là aussi, il vous a manipulé pour être sûr que vous le quitteriez vraiment. Votre rencontre, votre mariage, l'absence d’enfant, tout cela n’était qu’une mise en scène. Et comme il va partir à la retraite et que son expérience a porté ses fruits, tout s’est arrêté. Vous allez pouvoir chausser vos talons aiguilles et réaliser votre rêve de devenir top model, dans la catégorie senior !!!

Tel est pris qui croyait prendre"

 

Texte 3 - "Vous êtes Marie-Ange Martin, vous avez 45 ans, vous êtes divorcée sans enfants, à la fois solitaire et sociable. Vous aimez porter des chaussures italiennes avec hauts talons. Votre rêve et de faire le Trail de Mimet le 15 mai prochain Vous détestez Poutine et vous venez de faire quelque chose de grave : vous avez tué le chat de la voisine hier ! Vous auriez mieux fait de vous abstenir, heureusement, je suis là pour reprendre la situation en main…

Bon, d’abord faire disparaître le chat…

Mais qu’est-ce qui vous a pris Marie-Ange ? Qu’est-ce qu’il vous avait fait ce chat ?

Ah ! Il s’appelait Poutine et vous n’avez pas supporté d’entendre la voisine hurler à la tombée de la nuit, tous les soirs « Poutine, Poutine, Viens mon mimi… »

Et vous l’avez prise pour une Poutinolâtre ? Oui, c’est ça ? Eh bien, on a de la chance que vous n’ayez pas supprimé la voisine, carrément…

Marie-Ange, vous si sociable, encore qu’un peu solitaire parfois.

Oui c’est une contradiction : personne n’est parfait !

Depuis que votre mari vous a quitté, je vous sens un peu à cran, voyez-vous.

Et vous ne pouvez trouver rien d’autre pour vous défouler que d’assassiner Poutine ? Remarquez, ça nous aurait tous soulagés, et vous auriez été acclamée comme une héroïne… Mais je m’égare, celui du Kremlin y est toujours, Malheureusement !

Alors ? Cette autre activité défouloir ?

Plus fort, Marie-Ange, je n’entends pas bien…

Faire le trail de Mimet le 15 mai, avec … des chaussures italiennes à talons hauts… ???

Marie-Ange, vous n’auriez pas confondu le trail de Mimet avec le stage de danse de salon qui se tient le même jour ?

Ah ! Vous vouliez faire les deux !

Mais pas en même temps, Marie-Ange, ou alors vous allez mettre une semaine et on va devoir vous amputer des deux pieds ensuite…

Remettez donc vos idées un peu en place !

Vous savez Marie-Ange, choisir c’est renoncer. Donc cette année, privilégiez plutôt le trail, je sens que vous avez besoin de vous calmer !

Oh ! Poutine, ce pauvre Poutine ! Je parle du chat, bien entendu… Où va-t-on l’enterrer ?

Allez, Marie-Ange, un peu d’aide : une pelle et un bout de votre jardin feront l’affaire.

Et vous me promettez de redevenir sociable avec votre voisine ?

Il faut quand-même que je vous explique quelque chose : votre voisine a fait un voyage au Canada dont elle est revenue enchantée, et en particulier de leurs spécialités culinaires. Bon, il faut de tout pour faire un monde !

On lui a servi, ce truc fondu et gras sur ses frites que personnellement je trouve infâme, mais elle, elle l’a adoré !

Vous ne connaissez pas cette nourriture de bûcheron ?

Vous ne perdez rien, Marie-Ange !

Oui, ça a un nom, figurez-vous !

Allez Marie-Ange, faites un effort et essayez de le deviner, même si vous n’êtes jamais allée au Canada.

Eh bien, oui, c’est de la poutine, ce truc infecte dont je ne souhaite pas qu’il franchisse un jour l’Atlantique pour que vous tentiez de vous en régaler!

Mais le fait qu’elle ait donné ce nom à son chat, ne valait quand-même pas que vous l’exécutiez en représailles !"

 
 
On s'est vraiment régalées encore une fois!
Merci Stéphanie!
Prochain atelier d'écriture: samedi 21 mai de 10 h à 13 h 

 

 

 



03/04/2022
3 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 127 autres membres