Les anciens du TRAIT d'UNION. MIMET

Les anciens du TRAIT d'UNION.            MIMET

Le comique dans l'écriture

 

Lors de notre atelier d'écriture d'avril animé par Stéphanie, nous nous sommes essayées à l'écriture du comique!

C'était ludique mais pas si facile que ça!

Nous sommes parties d'un vrai fait divers : des parents ont appelé la police parce que leur fils adolescent ne voulait pas débarrasser la table!

 

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Voici quelques extraits de nos productions!

 

 "22 h. 30 : commissariat de Limoges. Un appel téléphonique secoue la léthargie installée et interrompt le repas de l'adjoint. Il sursaute, écrase son pan bagna sur son bureau et tartine le téléphone de mayonnaise.

- Allô ! Allô ?

Des cris, une dispute qui dégénère, des hurlements.

Une femme et un homme crient en même temps et n'écoutent apparemment pas le policier au bout du fil.

Tintin, c'est son surnom, se met alors à beugler à son tour, pour essayer de se faire entendre et comprendre ce qui se passe.

- Allô ! Nom, prénom, adresse ? C'est à quel sujet ? Il postillonne des peaux de tomate et des morceaux de thon qu'il n'avait pas encore eu le temps d'avaler.

- Allô, bonjour commissaire. C'est au sujet d'une grave confrontation avec Norbert. Nom : Faucheux, Marie et Georges ;  21 rue de la République, 3e étage.

- Je récapitule : grave affrontement avec Albert. Fauché, Marie et Georges, 31 rue de la République, 2e étage.

- Mais non ! Norbert, pas Albert, Faucheux, pas Fauché, et 21 rue de la République, 3e étage. Notez, S.V.P. et venez vite, c'est urgent !

- Bon, Robert Faucheux, 21 rue de la République, 3e étage et urgent...

Il raccroche, rouge comme une écrevisse trop cuite, la bouche et le menton luisants d'huile et l'uniforme pas vraiment net...

Ses collègues rigolent, Tintin assure toujours le spectacle, dans toutes circonstances. Même s'il est parfois un peu lourd, il les fait rire et ils en ont besoin.

Il leur résume la situation, ou plutôt brode et en rajoute.

Ils ont noté le nom et l'adresse, à mesure que Tintin les répétait.

Celui-ci quitte sa chaise de bureau si brusquement que le siège l'éjecte. Il se raccroche aux dossiers suspendus et le meuble dégringole et se vide. Habitués aux facéties qu'ils croient en partie volontaires, ses collègues ne disent rien et attendent qu'il se relève seul, une belle bosse au front.[...]

Même Tintin est interloqué. Il en profite pour filer en douce vers la cuisine, nettoyer son uniforme de la mayonnaise et des reliquats du pan bagna. Il veut aussi boire un verre d'eau et arroser sa bosse qui le brûle.

- Monsieur, madame, je vous prierai de ne pas intervenir pendant que je parlerai à votre fils.

Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? Comment verra-t-il la police après ça ? Déjà qu'à leur âge, ils ont tendance à la mépriser !   

- Norbert, sais-tu que la famille est le socle solide de la société, les remparts de la République ? L'autorité parentale est une base de la loi, si on la rejette, on refuse toutes les autres.

Un vacarme vient de la cuisine. Tintin revient, l'uniforme trempé, un oeil enflé sous la bosse du front, l'air piteux.

- J'ai glissé...

Makaire ne rit pas cette fois, contrairement à Norbert et son père.

Le chef reprend, un ton plus haut :

- Norbert, tu vas débarrasser, t'excuser auprès de tes parents et aller dans ta chambre."

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 "Allo la police? une voix féminine effrayée répète en boucle: Allo la police?, Allo la police? Allo la police?

Au standard du 17, le policier de garde n'arrive qu'à bredouiller: "oui, c'est la police", "oui c'est bien la police", "vous avez la police au bout du fil".

La femme explique enfin qu'il faut venir rapidement au 13 rue de Trévise car une dispute familiale dégénère et vire au drame.

2 policiers sont envoyés à l'adresse indiquée. Bérurier, l'un des 2 policiers marche sur son lacet et s'étale en arrivant à la voiture d'intervention. Sa tête vient frapper la portière et son nez saigne abondamment. Pas de mouchoir pour arrêter l'hémorragie! Il penche sa tête en arrière et pince son nez entre ses doigts.

Arrivés à destination, l'uniforme de  notre malheureux policier est maculé de sang et ses mains sont d'un rouge inquiétant. Inspecteur La Bavure, l'autre policier décide de prendre la situation en main et pénètre dans l'appartement.

Une femme lui ouvre la porte tout sourire puis découvre derrière lui Berurier titubant et ensanglanté. Le sourire se fige: il peut y avoir des dommages collatéraux lorsqu'on téléphone au 17!

Pour nos glorieux policiers, Surprise, Surprise, pas de cris, pas de bagarre, juste une table avec une assiette sale, des couverts et un verre.

- Bonjour, vous avez appelé la police. Pouvez vous me dire la nature du différend familial? La mère de famille explique posément à l'inspecteur La Bavure que son fils, ici présent, refuse de débarrasser son assiette, ici présente. Le seul moyen qu'il obéisse est de faire appel à la police.

La Bavure s'interroge: Je rêve? J'ai bien compris le discours de cette femme? Mais non je suis filmé en caméra cachée par une équipe de télé?

Les parents désespérés ont l'air tout à fait sérieux. La Bavure sermonne l'ado: Je t'ordonne de débarrasser immédiatement la table aujourd'hui et tous les autres jours à venir. Présente tes excuses pour avoir dérangé les forces de l'ordre à cause de ta désobéissance.

La Bavure espère que cette histoire restera secrète, qu'aucun journaliste ne sera prévenu, mais toi lecteur de ce fait divers, tu sais bien qu'une histoire aussi folle est faite pour être divulguée. 

Bérurier décide de sermonner les parents après avoir envoyé leur ado dans la chambre et fissa!

Et tu le crois, lecteur, les parents ont été très étonnés de m'entendre dire qu'ils manquaient d'autorité et de fermeté? Ils m'ont supplié de continuer à intervenir pour remettre leur ado dans le droit chemin.

Crois mois si tu veux, moi qui suis un policier exemplaire, je leur ai conseille d'aller se faire soigner au plus vite chez le premier psy venu."

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"Maxence descend lentement l’escalier, un air de défi sur le visage. ("Je vais leur tenir tête à ces keufs")

- Alors, jeune homme, pourquoi refusez-vous de débarrasser votre assiette ? (C’est vrai qu’avec les beaufs qui te servent de parents, je comprends mieux ta rébellion).

- Primo parce qu’elle ne m’appartient pas, elle est à toute la famille  et deuxio ma mère elle travaille pas, elle a que ça à faire !

- Non mais dis donc je ne suis pas ta bonniche ! et puis d’abord, tu me parles pas sur ce ton

-  Tu es bien celle de mon père !

- (Oh là là, cela se gâte, et si cela se trouve cela va vraiment dégénérer). Bon, on se calme. Jeune homme il va falloir que vous appreniez ce que le mot respect signifie et que vous en fassiez preuve vis-à-vis de vos parents (Je te mettrais bien dans une maison de redressement si elles existaient encore, pour t’apprendre à vivre). La loi nous autorise à vous faire faire des travaux d’intérêt général.

- Mais oui dit Edmond, il n’a qu’à venir à la maison et je lui apprendrai comment faire. Tu verras, une fois que t’as pris le coup c’est facile.

- Je pensais plutôt à l’EPHAD « Le Beau Mouroir » mais pourquoi pas chez toi en effet ?

Un peu déstabilisé par les propositions des policiers, et voyant à qui il avait à faire, Maxence préfère faire profil bas et opine du chef.

(Allez, maintenant aux parents. On se croirait à la maternelle). Quant à vous Madame et Monsieur, éduquer ses enfants, c’est savoir mettre des limites, des barrières.

- Ah, mais M. L’agent, on les lui a mises les barrières quand il apprenait à marcher, mais à quinze ans il n’en n’a plus besoin !

- (Ce n’est pas possible, bête à manger du foin ! je comprends mieux pourquoi elle nous a appelés) Madame, je ne parle pas des barrières physiques, mais des interdits, du NON que l’on oppose aux demandes des enfants, surtout lorsqu’ils sont fils uniques comme le vôtre. En outre, faire appel aux forces de l’ordre pour débarrasser une table, le lecteur en conviendra, est totalement hors de propos. Nous sommes-là pour protéger les citoyens non pour nous substituer aux parents dans l’éducation de leurs enfants. Vous avez de la chance d’être tombés sur nous, nous sommes de la vieille école et nous ne vous verbaliserons pas cette fois-ci. Mais ne vous avisez pas de recommencer car sinon c’est en cellule que vous réfléchirez. Est-ce bien clair ?

Un peu vexés, les Dubout les raccompagnent jusqu’à la porte."

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"-Allo, Police j’écoute

 

- Ah, vous aussi vous cherchez la police ?

 

- Non, Madame, c’est moi la police !

 

- Bon et bien ça tombe bien, moi j’ai besoin de vous !

 

- Entendons-nous bien, Madame, je me dois d’être précis : quand je dis police, c’est un peu un abus de langage…

 

- Ah bon ?

 

- Oui, n’allez pas croire que police égale police municipale. Elle existe mais ne bénéficie pas des mêmes prérogatives. Je peux vous donner les coordonnées de la police municipale. Est-ce que c’est ce que vous souhaitez, Madame ?

 

- Heu…

 

- Parlez plus fort, Madame, si vous voulez que je vous entende. Parce qu’ici on fête le départ à la retraite d’un collègue alors, voyez, quand on a enfin la possibilité d’arrêter le métier, on fait la fête et on envie celui qui a le droit de raccrocher !

 

- Ah !

 

- Bon, je reprends, donc je ne suis pas la police municipale, ça, c’est fait. Mais je ne suis pas non plus la gendarmerie. Vous voyez ce que c’est que la gendarmerie ? Vous en avez déjà vu sur les bords de routes à essayer de piéger les excès de vitesse. Non ? Alors c’est que vous conduisez lentement ou que vous êtes bigleuse, Madame, si je peux me permettre ! Sachez que la gendarmerie intervient aussi sur appel pour régler, par exemple, les violences familiales…

 

- Ah, se réveille la dame, oui, c’est pour ça que je vous appelle, violence familiale, c’est exactement ça, pourriez-vous me donner le numéro de la gendarmerie alors, s’il vous plait ?

 

- Oui, Madame, mais avant de vous le transmettre, il faudrait d’abord que je puisse faire une évaluation pour déterminer de quelle institution dépend votre affaire. Pourriez-vous m’en dire un peu plus ?

 

- C’est-à-dire, c’est assez urgent, Monsieur.

 

- Oui, je comprends bien, mais il va déjà me falloir trouver quelques collègues pas trop avinés, parce que par les temps qui courent, on ne se déplace plus jamais seuls, mais toujours en escadrille !

 

- En espadrilles ?

 

- Non, pas en espadrilles, Madame ! J’ai dit en escadrille ! C’est-à-dire en équipe, si vous préférez, à plusieurs, quoi !

 

- Ah !

 

- Ensuite, il faut que je trouve un véhicule de service qui puisse nous emmener à bon port, c’est-à-dire jusque chez vous. Oui, c’est une expression, Madame, je sais que vous n’habitez pas au port, il n’y en a pas de toutes façons, dans notre ville.

 

Bon, admettons que tout ceci se déroule convenablement, je quitterai le commissariat de police… Ah mais j’y songe, je ne vous ai pas encore précisé que le « Police » que j’entonne au téléphone, vient de « commissariat de police », vous savez, là où travaillait le commissaire Maigret, celui qui menait les enquêtes, vous ne le connaissez pas ? Mais quel âge avez-vous donc ? Je ne vous l’ai pas encore demandé mais y a-t-il eu un meurtre chez vous ? Enfin… matière à enquêter ?

 

- Un meurtre, pas encore, Monsieur, mais si vous tardez, je ne réponds plus de rien. Il y a déjà eu transgression, en tout cas !

 

- Transgression ! Ah mais il fallait le dire plus tôt ! Quelqu’un a abusé de vous, Madame ? Mettez-vous à l’abri surtout et ne vous inquiétez pas, je viendrai avec le code des prérogatives et des territoires d’intervention et nous regarderons ensemble si votre affaire est bien de notre ressort. Restez calme, Madame, je rassemble mes co-équipiers, je déniche les clés d’un véhicule et nous arrivons. A tout à l’heure, Madame. Au fait, souhaitez-vous que nous arrivions discrètement ou au contraire, toutes sirènes hurlantes ?

 

- Comme vous voulez…

 

 

 

- Tu viens Albert, y a une bonne femme qui nous attend à son domicile. J’ai tout fait pour l’endormir, mais elle s’accroche ! Ca doit pas être bien grave, une transgression… J’ai rien compris !"

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Pour notre prochain et dernier atelier d'écriture de juin, on écrira au jardin!

Ravies de se revoir autrement que par Zoom interposé, masquées et à distance bien sûr !

A bientôt pour de nouvelles aventures toujours orchestrées par Stéphanie, on est accros ! Merci à elle de nous emmener visiter toutes ces contrées inconnues...



23/05/2021
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