Les anciens du TRAIT d'UNION. MIMET

Les anciens du TRAIT d'UNION.            MIMET

Des idées de lecture pour l'été

COMPTE-RENDU du CAFE des LECTEURS n° 23 - 15/06/2019

 

Encore un échange très sympathique en ce vingt-troisième café des lecteurs, entre onze passionnés de lectures et désireux de les partager !

Merci à tous de votre présence fidèle, de votre bonne humeur et du soin que vous prenez à communiquer vos coups de cœur !

 

Notre invitée d’honneur, Annabelle Léna, auteure de polars que nous avions invitée en janvier pour parler de ses livres, nous a honoré de sa présence et reviendra volontiers suivre nos futurs cafés des lecteurs… Elle nous recommande

 

- « Mémoires de Géronimo » SM Barrett 2003

                                                       

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En 1904, un « inspecteur général de l'éducation » de Lawton (Oklahoma) rencontre un vieil Indien, prisonnier de guerre et déporté, loin de son Arizona natal, à Fort Sill où il terminait ses jours en cultivant des pastèques : il s'agissait du célèbre chef apache Géronimo qui avait tenu en respect victorieusement, des années durant, les meilleures troupes et les plus glorieux généraux des États-Unis. Des liens se nouèrent entre eux, sinon d'amitié (vu la méfiance légitime de l'Apache), du moins de respect mutuel. C'est ainsi que Géronimo accepta de raconter sa vie à S.M. Barrett, ce qui nous permet de lire aujourd'hui ce témoignage sur le génocide qui marqua la « conquête de l'Ouest ».

 

Evelyne nous recommande les deux livres suivants :

-         « Les gratitudes » Delphine de Vigan 2019

-         « Springsteen sur Seine » Vincent Maillard 2019

 

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« Les gratitudes » :  « Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent, au détour d’un prénom, d’une image, d’un mot. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles d’aujourd’hui. Les confidences. Et la peur de mourir. Cela fait partie de mon métier. Mais ce qui continue de m’étonner, ce qui me sidère même, ce qui encore aujourd’hui, après plus de dix ans de pratique, me coupe parfois littéralement le souffle, c'est la pérennité des douleurs d’enfance. Une empreinte ardente, incandescente, malgré les années. Qui ne s’efface pas. » Michka est en train de perdre peu à peu l’usage de la parole. Autour d’elles, deux personnes se retrouvent : Marie, une jeune femme dont elle est très proche, et Jérôme, l’orthophoniste chargé de la suivre.

 

« Springsteen sur Seine » Ils s'étaient résignés à une petite vie, normale, tranquille. C'est raté. Des ascenseurs qui tombent, ce n'est ni normal ni tranquille.

Antoine Tallec est agent d'entretien d'ascenseurs et batteur d'un groupe local. Callista Lazaridis est assistante dans un bureau d'études. Comme beaucoup de Français, ils vivent dans la France périurbaine, ce territoire mal défini, entre ville et campagne, tout au bout des lignes de transports en commun. Parvenus à la trentaine, ayant renoncé à leurs rêves de jeunesse, ils s'étaient, chacun de leur côté, habitués à faire profil bas. Leur rencontre, bouleversée par plusieurs morts, va changer la donne.

Sous l'influence de la musique populaire et sous l'autorité tutélaire de Bruce Springsteen, musicien emblématique des oubliés, ce roman noir dégage la force de ceux qui résistent malgré tout à l'écrasement et au mépris.

 

Françoise nous recommande les deux livres suivants :

-         Milena Agus et Luciana Castellina « Prends garde » 2015

-          Caryl Ferey « Mapuche » 2012

 

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 « Prends garde » Cet ouvrage offre deux approches, l'une fictionnelle, l'autre historique d'un même fait divers. En 1946, dans les Pouilles, des ouvriers agricoles se révoltent contre l'iniquité des propriétaires fonciers. Les soeurs Porro, quatre femmes aisées, à la vie monotone, sont agressées dans leur palais par la foule de paysans en colère. Deux d'entre elles, Luisa et Carolina, périssent lynchées.

 « Mapuche » Jana est Mapuche, fille d’un peuple indigène longtemps tiré à vue dans la pampa argentine. Rescapée de la crise financière de 2001-2002, aujourd’hui sculptrice, Jana vit seule à Buenos Aires et, à vingt-huit ans, estime ne plus rien devoir à personne.  Rubén Calderon aussi est un rescapé, un des rares «subversifs» à être sorti vivant des geôles clandestines de l'École de Mécanique de la Marine, où ont péri son père et sa jeune soeur, durant la dictature militaire.
Trente ans ont passé depuis le retour de la démocratie. Détective pour le compte des Mères de la Place de Mai, Rubén recherche toujours les enfants de disparus adoptés lors de la dictature, et leurs tortionnaires...

Rien, a priori, ne devait réunir Jana et Rubén, que tout sépare. Puis un cadavre est retrouvé dans le port de La Boca, celui d'un travesti, « Luz », qui tapinait sur les docks avec « Paula », la seule amie de la sculptrice. De son côté, Rubén enquête au sujet de la disparition d’une photographe, Maria Victoria Campallo, la fille d’un des hommes d’affaires les plus influents du pays.

Malgré la politique des Droits de l'Homme appliquée depuis dix ans, les spectres des bourreaux rôdent toujours en Argentine. Eux et l'ombre des carabiniers qui ont expulsé la communauté de Jana de leurs terres ancestrales...

 

Patrick et Catherine vous recommande les deux livres suivants de Peter Heller

-           « Peindre, pêcher et laisser mourir » 2015 et « Céline » 2019

 

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« Peindre, pêcher et laisser mourir » Peintre en vogue, pêcheur ardent, philosophe artisanal, Jim Stegner tombe dans un engrenage fatal le jour où, témoin accidentel, il prend la défense d’une petite jument maltraitée. C’est qu’il est un poil sanguin, ce père orphelin, en quête d’une sérénité à jamais perdue avec sa fille violemment arrachée à la vie, son mariage pulvérisé, son rapport au monde passablement conflictuel. Pour ne rien arranger, l’homme est profondément allergique à l’injustice, et dangereusement réactif à la violence.

Pourtant, au large de la petite ville de Paonia, Colorado, concentré sur une discipline et une sobriété appliquées, c’est dans l’exercice de son art que le peintre tente de tout canaliser : la douleur, la colère, la peur même. Et voilà que, du jour au lendemain, son quotidien vire à la course poursuite permanente : Jim devient la proie mouvante et la terreur numéro un d’une bande de solides ordures qui ne plaisantent pas avec la vengeance.

Mélange explosif de virilité tendue et de lyrisme écolo, d’humour noir et de métaphysique maison, d’action haletante et de poésie contemplative, Peindre, pêcher et laisser mourir raconte avec maestria les dérapages incontrôlables de la vie, le pied sur l’accélérateur et l’oeil sur la beauté des paysages.

« Céline »

Détective privée atypique et dure à cuire, Céline Watkins est spécialisée dans la recherche de personnes disparues.

Lorsque Gabriela, doutant de la version officielle sur l'évaporation de son père porté disparu dans le parc national de Yellowstone vingt ans plus tôt, vient trouver l'élégante sexagénaire, celle-ci se raconte qu'elle accepte l'affaire comme un dernier tour de piste. Mais rien n'est anodin. Car explorer le passé de la jeune femme, ce n'est pas seulement révéler un pan de l'histoire politique américaine, c'est aussi réveiller ses propres fantômes.

Très attendu après « La Constellation du chien » et « Peindre, pêcher et laisser mourir», Peter Heller met ici l'ébouriffant cocktail d'art du suspense et de puissance d'évocation de la nature qui fait désormais sa marque de fabrique au service d'un magistral roman familial inspiré par sa propre (inénarrable) mère.

 

Deux grands romans américains comme on les aime !

 

Pierre nous recommande ce roman policier où il a appris plein de choses sur les vignobles du Cap (Afrique du Sud) :

-         Deon Meyer « En vrille » 2017

 

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Traumatisé par le suicide d'un collègue, Benny Griessel replonge dans l'alcool. Sa supérieure hiérarchique le protège en confiant à son adjoint Cupido l'enquête sur le meurtre d'Ernst Richter, créateur d'un site qui fournit en toute discrétion de faux alibis aux conjoints adultères. Richter faisait chanter ses clients. Est-ce là une piste ? L'analyse des relevés d'appels de son portable, l'épluchage des comptes de sa start-up, les interrogatoires de ses employés, les perquisitions ne donnent rien. Les soupçons se portent aussi sur François du Toit, un viticulteur en faillite. Rien de probant. Les Hawks sont dans l'impasse. La solution surgira, contre toute attente, de l'esprit embrumé d'un Griessel au bout du rouleau.


Laurence nous recommande cette saga historique autrichienne :

-         « Mélodie de Vienne » Ernst Lothar2016

 

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Dans un immeuble cossu de Vienne, en 1888, la famille Alt occupe tous les étages. Leur titre de noblesse ? Le piano sur lequel a joué Mozart, construit par Christoph Alt, le fondateur. Des ateliers sortent encore des pièces exceptionnelles. Une réputation qui leur impose de s'astreindre aux règles de la haute société viennoise. L'arrivée dans la famille de la trop belle Henriette Stein, d'origine juive qui plus est, sème le trouble. La jeune femme plonge dans le tourbillon de fêtes et de création qui s'empare de la ville en cette fin de siècle. Un tourbillon où l'on percevra bientôt les fêlures du rêve austro-hongrois : le suicide du prince héritier, l'assassinat de l'archiduc suivi de la guerre de 14-18, l'essor du mouvement ouvrier, la montée du nazisme. Le destin mouvementé de la famille Alt suivra les soubresauts de l'Histoire.

 

Anne nous recommande ces trois livres et particulièrement le troisième, réell coup de cœur pour elle :

-           « Dans la nuit Mozambique » Laurent Gaudé 2007

-          « Sous le ciel de l’Altaï » Li Juan 2017

-          « Le bureau des jardins et des étangs » Didier Decoin 2016

 

 

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 « Dans la nuit Mozambique » C'est par la traque puis la vengeance d'un fugitif que débute ce recueil de récits, et c'est dans l'énigme d'un meurtre inexpliqué qu'il se referme. Comme si une part de la vérité du monde, la plus inhumaine, celle qui stigmatise l'histoire intime ou collective, devait à jamais défier notre raison. De toutes époques et de tous lieux, les personnages de ce livre ont cette expérience en partage, qu'ils assument dans la proximité de la mort. Désespérés ou lucides, ils revisitent leurs illusions, admettent leurs fautes ou retiennent un instant encore les ultimes bonheurs de l'existence.

 

« Sous le ciel de l’Altaï » Li Juan a pris ce qu'elle appelle le « chemin sauvage » une vie et une écriture aussi loin que possible du système, sur les hauts plateaux de l'Altaï. Là où le ciel est d'un bleu étincelant, la lumière éblouissante sur les étendues immenses de la steppe. Elle y a ouvert avec sa mère et sa grand-mère un petit atelier de couture qui fait aussi épicerie, et suit les éleveurs kazakhs dans leurs transhumances. Tout a une histoire pour Li Juan, tout a une vie digne qu'on s'en souvienne : le lièvre des neiges qu'elles ont apprivoisé, le joueur de dombra près de la rivière, les « nids d'hiver » où se réfugient hommes et moutons lorsque la neige recouvre les pâturages. C'est une existence rude et solitaire, sur laquelle elle porte un regard émerveillé : ce monde dépasse tout ce qu'on peut imaginer de bienveillant, de juste et de beau

 

 « Le bureau des jardins et des étangs » Empire du Japon, époque Heian, XIIe siècle. Être le meilleur pêcheur de carpes, fournisseur des étangs sacrés de la cité impériale, n’empêche pas Katsuro de se noyer. C’est alors à sa jeune veuve, Miyuki, de le remplacer pour porter jusqu’à la capitale les carpes arrachées aux remous de la rivière Kusagawa.

Chaussée de sandales de paille, courbée sous la palanche à laquelle sont suspendus ses viviers à poissons, riche seulement de quelques poignées de riz, Miyuki entreprend un périple de plusieurs centaines de kilomètres à travers forêts et montagnes, passant de temple en maison de rendez-vous, affrontant les orages et les séismes, les attaques de brigands et les trahisons de ses compagnons de route, la cruauté des maquerelles et la fureur des kappa, monstres aquatiques qui jaillissent de l’eau pour dévorer les entrailles des voyageurs.

Mais la mémoire des heures éblouissantes vécues avec l’homme qu’elle a tant aimé, et dont elle est certaine qu’il chemine à ses côtés, donnera à Miyuki le pouvoir de surmonter les tribulations les plus insolites, et de rendre tout son prestige au vieux maître du Bureau des Jardins et des Étangs.

 

Anne-Marie nous recommande les trois livres suivants :

-           « Le gang des rêves » Luca di Fulvio 2016

-           « Les chemins noirs » René Frégni 1992

-           « Opération Napoléon » Arnaldur Indridason 2016

 

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« Le gang des rêves »

New York ! En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d’Européens, la ville est synonyme de « rêve américain ». C’est le cas pour Cetta Luminata, une Italienne qui, du haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil avec Christmas, son fils.
Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violence et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut. L’espoir d’une nouvelle existence s’esquisse lorsqu’il rencontre la belle et riche Ruth. Et si, à ses côtés, Christmas trouvait la liberté, et dans ses bras, l’amour ?

 

 « Les chemins noirs »

Un homme jeune, très jeune, commet un jour sans le vouloir un acte irréparable, et dès cet instant la vie sera pour lui une longue cavale qui le mènera de Verdun à Paris, de Paris à Marseille, de Marseille en Corse, de Corse en Italie, d'Italie au Monténégro, du Monténégro en Turquie, de Turquie en Grèce, et enfin de Grèce à Marseille, dans l'immédiat après-Mai 68, où il découvrira en tant qu'aide-infirmier cet autre monde qu'est l'hôpital psychiatrique. Telle est donc la trame picaresque du premier roman de René Frégni qui sait de quoi il parle, longtemps familier de la route de compagnons de l'aventure, et qui surtout exprime admirablement la solitude, la détresse, l'humour et l'inébranlable volonté de survivre d'un être désormais en marge.

 « Opération Napoléon »

1945. Un bombardier allemand, pris dans le blizzard en survolant l’Islande, s’écrase sur le Vatnajökull, le plus grand glacier d’Europe. Parmi les survivants, étrangement, des officiers allemands et américains. L’Allemand le plus gradé affirme que leur meilleure chance de survie est de marcher vers la ferme la plus proche. Une mallette menottée au poignet, il disparaît dans l’immensité blanche. Dans les années qui suivent les Américains lancent en vain des expéditions pour faire disparaître cette opération militaire mystérieuse et encombrante. 1999. Le glacier fond et les satellites repèrent une carcasse d’avion, les forces spéciales de l’armée américaine envahissent immédiatement le Vatnajökull et tentent en secret de dégager l’avion. Deux jeunes randonneurs surprennent ces manoeuvres et sont rapidement réduits au silence. Avant d’être capturé l’un d’eux contacte sa soeur Kristin, une jeune avocate sans histoires. Celle-ci se lance sur les traces de son frère dans une course poursuite au coeur d’une nature glaçante. Les événements se précipitent. Les hypothèses historiques déconcertantes, parfois dérangeantes, et la séduction inoubliable qu’exerce cette héroïne à la fois tenace et perspicace, font de ce texte un formidable roman à suspense.

 

Enfin un très beau roman de la rentrée littéraire 2018 recommandé par Catherine

« Chien-loup » Serge Joncour 2018

                                                                                

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L’idée de passer tout l’été coupés du monde angoissait Franck mais enchantait Lise, alors Franck avait accepté, un peu à contrecoeur et beaucoup par amour, de louer dans le Lot cette maison absente de toutes les cartes et privée de tout réseau. L’annonce parlait d’un gîte perdu au milieu des collines, de calme et de paix. Mais pas du passé sanglant de cette maison que personne n’habitait plus et qui avait abrité un dompteur allemand et ses fauves pendant la Première Guerre mondiale. Et pas non plus de ce chien sans collier, chien ou loup, qui s’était imposé au couple dès le premier soir et qui semblait chercher un maître.

En arrivant cet été-là, Franck croyait encore que la nature, qu’on avait apprivoisée aussi bien qu’un animal de compagnie, n’avait plus rien de sauvage ; il pensait que les guerres du passé, où les hommes s’entretuaient, avaient cédé la place à des guerres plus insidieuses, moins meurtrières. Ça, c’était en arrivant.

Serge Joncour raconte l’histoire, à un siècle de distance, d’un village du Lot, et c’est tout un passé peuplé de bêtes et anéanti par la guerre qu’il déterre, comme pour mieux éclairer notre monde contemporain. En mettant en scène un couple moderne aux prises avec la nature et confronté à la violence, il nous montre que la sauvagerie est toujours prête à surgir au cœur de nos existences civilisées, comme un chien-loup.

Belle construction narrative et belle écriture !

 

Merci encore à tous !

Proposition : un café des lecteurs au jardin et à l’ombre, le samedi 20 juillet

pour ceux qui seront là et souhaiteraient retrouver ce moment convivial  au cœur de l’été sans attendre la reprise trépidante de la rentrée…

… et pour les autres : Bon été de lectures !

 



16/06/2019
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