Les anciens du TRAIT d'UNION. MIMET

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Murs de pierres sèches

 Enfin ! Nous avons pu effectuer cette sortie découverte des murs de pierres sèches prévue il y a un an déjà mais qui avait dû être reportée !

 

La météo était ensoleillée et les couleurs des arbres splendides autour de l'ancien four à chaux de Fontbelle que l'animateur de notre sortie,  Gilles Morillo, de l'association Géo2 de Roquevaire, Géographe, Botaniste et spécialiste des pierres sèches a découvert en même temps que certains d'entre nous.

 

Notre première étape de l'après-midi nous a  donc menés jusqu'à l'ancien four à chaux de Fontbelle.

 

Nous avons appris, grâce aux connaissances de Gilles sur les fours à chaux en général et également grâce aux connaissances et recherches de Françoise Duplessy, l'histoire de la ferme de Fontbelle (sont reproduites ci-dessous les notes de Françoise) et de l'utilisation probable de ce four pour sa construction.

 

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Les fours à chaux :

Un four à chaux est un four à calcination dans lequel on transforme le calcaire en chaux. On obtient ainsi de la « chaux vive » qui, en étant mélangée à de l'eau, donne une pâte qui prend le nom de « chaux éteinte ». Cette matière, mêlée éventuellement à des agrégats, est utilisée dans le bâtiment pour la confection d'enduits et de mortiers qui, depuis l'antiquité, ont servi de ciment pour construire les bâtiments. On parlera donc d'enduit ou de mortier à la chaux.

Le four à alandier (alandier : foyer placé à la base d’un four) :

Certainement le plus ancien et surtout le plus artisanal. Il était composé d’une cheminée, et d’une ouverture à sa base. Les pierres étaient bâties en voûte face à l’ouverture, puis elles remplissaient la cheminée jusqu’à son sommet. Un feu était allumé sous la voûte puis était alimenté en permanence durant plusieurs jours.

La chaux était récupérée après refroidissement. Les quantités produites étaient faibles. Des fours de ce type fonctionnaient encore au début du 20ème siècle pour des utilisations locales.

Le four à chaux est un ouvrage vertical ouvert par le haut, le gueulard, par lequel on chargeait la pierre calcaire, qui était réduite en petits morceaux, et le combustible (bois ou charbon). Le chaufournier devait alors toujours maintenir une température entre 800 °C et 1 000 °C.

Existaient aussi des fors horizontaux, à voûte ressemblant aux fours de boulangers, en plus vaste.

 

Utilisation de la chaux, chez les Romains comme chez leurs successeurs des régions méditerranéennes :

Si le rôle de liant, cimentant pierres et moellons, est le principal, on l'utilise aussi comme enduit intérieur et extérieur, amendement agricole pour des terres trop acides ou argileuses. La ferme de Fontbelle, exploitation agricole modèle, en a eu certainement un besoin important : construction des bâtiments et annexes, des lavoirs, rigoles et bassins d'irrigation et peut-être besoin d'amélioration du sol. Le XVIIIe siècle avec les physiocrates, comme était le propriétaire du domaine, a vu la naissance d'une agriculture scientifique et savante, et l'avènement d'exploitants modernes recherchant les meilleures techniques. 

 

Fontbelle et le physiocrate :

Autrefois, ce n'était qu'un vallon béni, car l'eau c'est la vie. Mais cette eau s'écoulait libre et sauvage. Un homme est venu, il s'appelait Barthélemy Rey, un bourgeois épris de progrès, celui de l'Encyclopédie de Diderot au XVIIIe siècle. il était 1er consul du village de Mimet et il voulut que son domaine soit un modèle, en fait, il voulait faire un paradis avec des moutons, des chèvres, des oliviers, des amandiers, des figuiers, des légumes, de la vigne et aussi faire le pain, des miches dorées dans son four... 

Alors, il fit un puits dans la colline, ensuite il capta une source au pied d'un bancaou et la mit dans une conduite de borneaux enterrés. Tout d'abord, elle ressortit dans un bassin double : un pour les hommes, un pour les bêtes. Le surplus alla dans un fossé le long des champs. Plus loin, il creusa un réservoir enterré où coulèrent deux sources sorties du ventre de cette terre emplie d'eau comme une éponge. Et le débord arriva par un conduit dans un autre bassin, grand comme une auge. Son surplus fut mené vers un lavoir. 

Enfin, il fit une jetée à la limite d'un bancaou, juste un peu plus haut que la terre : ça servait de chemin pour les chèvres et ça empêchait l'eau du fossé de se précipiter. Elle s'accumulait derrière cette petite levée et puisqu'elle ne pouvait pas couler, elle s'infiltrait pour nourrir les plantes.

Il manquait quelque chose, il fit un four à chaux au bord d'un champ : peut-être utilisait-il le charbon de la descenderie la Félicie ! 

Il y fallait encore de quoi faire le pain : un four ! Pour cela, il paya une redevance au seigneur de Mimet et son four en briques, de près de deux canes (3-4 m.) de côté, fut construit. Au sud, il édifia un pigeonnier : la loi l'y autorisait, pourvu qu'il possède une terre assez grande où les pigeons iraient se nourrir. Il pouvait s'y préparer des tourtes de pigeonneaux, des hâtelets de pigeon (broche), des beignets...

La ferme s'appela Rey avec son eau maîtrisée, ses belles cultures, ses bancaous, ses troupeaux de chèvres et de moutons, son four à chaux, celui de la boulange, le colombier. En plus, Rey était consul de Mimet... 

 

   

Ensuite nous avons dirigé nos pas vers la glacière de Mimet que Françoise a pu nous ouvrir et dont elle nous a conté l'histoire.

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Flyer de l'office du tourisme de Mimet concernant la glacière reproduit ci-dessous :

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Puis, en remontant le chemin des mulets (emprunté jadis par les porteurs de glace, nous avons longé des murs de pierres sèches pour redescendre ensuite vers le jardin de Pierre où un muret effondré était à reconstruire, ce qui a permis à Gilles d'expliquer et de montrer la technique de reconstruction des murs de pierres sèches.

 

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Une après-midi bien remplie où nous avons (re)découvert quelques richesses du patrimoine mimétain et appris des choses nouvelles.

 

Merci à Gilles de sa disponibilité et de sons sens du partage de ses connaissances et ses passions.

Vous pouvez le retrouver sur le site de son association (il organise de nombreuses activités de découverte et des sorties). Pour voir son site, cliquez sur le lien :  Géo2  

 

Merci à Françoise de s'être mobilisée pour nous guider alors qu'elle est en plein déménagement!

 

Merci à Pierre de nous avoir accueilli dans son jardin et d'avoir préparé le terrain et le muret pour que Gilles puisse commencer le "remontage" sous nos yeux !

 

Ce compte-rendu détaillé permettra aux absents de profiter un peu de la visite!



16/11/2021
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